Suckling - the
Suckling - the
Bill accompagne sa petite amie enceinte chez Big Mama, la tenancière d'une maison close dans laquelle elle pratique également des avortements moyennant rémunération. La jeune femme ne sait pas que Bill a déjà conclut un accord avec Big Mama, qui pratique donc l'avortement sans son consentement. Le fœtus est jeté dans une poubelle qui donne dans une galerie souterraine dans laquelle coule des produits chimiques. Ces derniers transforment alors le fœtus en monstre avide de sang. Le bébé toxique va s'en prendre aux personnes présentes dans le bordel, celles-ci ne pouvant plus quitter les lieux...
L'AVIS :
OK. Avec un scénario comme ça, totalement what the fuck?!, on se dit que l'unique film de Francis Teri va nous ravir les yeux et combler les amateurs de cinéma Bis et trash. Et ça commence plutôt bien, avec une héroïne qui va de cauchemar en cauchemar, rêvant d'une curieuse clinique dans laquelle une infirmière se balade seins nus en tenant une hache à la main par exemple ! On apprend par les médecins qu'elle est l'unique survivante d'un massacre ayant eu lieu dans une maison close et nous voilà faisant un bond en arrière pour découvrir ces curieux événements.
Déjà, on note très rapidement que l'ensemble du casting s'avère des plus mauvais, les amateurs d'acting surjoué, de regards bovins et autre expressions forcées seront aux anges. Tous les stéréotypes sont présents ici, on a le grand noir plutôt sympa, le connard de service qui va venir foutre le bordel de par son comportement de macho à grande gueule, la mère maquerelle et son maquillage étalé à la truelle, le jeune couple venu pour un avortement clandestin et quelques prostituées de passage.
Tout ce petit monde va évoluer dans la maison close / clinique anonyme et devenir la proie du fœtus vengeur, pas contant qu'on l'ai balancé dans le vide-ordures ! Un fœtus conçu en animatronique et qui a plutôt une bonne gueule, avec son cordon ombilical qui traîne sur le sol. Un bébé qui aurait dû mourir en bonne et due forme mais qui, au contact de produits chimiques provenant peut-être de Tromaville (les experts auront la référence), va voir sa taille s'accroître un peu et sa force être décuplée. Un fœtus mutant, n'ayant pas peur des mots, puisque c'est bel et bien ce qu'il est !
Et avec un esprit revanchard, il va ramper dans les conduits amenant au W.C. de la maison close pour débuter son massacre. Cordon ombilical (encore lui !) qui va s'entourer autour du cou ou des pieds de ses futures victimes, mains griffues et dents acérées vont lui servir à mener à bien sa vengeance, envoyant ad pâtres toutes les personnes qu'il rencontre, le tout avec quelques effusions de sang sympathiques.
Avec son image un peu délavée et son ambiance un brin sordide, The Suckling nous fait penser à un mix entre du Frank Henenlotter et du William Lustig. Seulement voilà, les promesses ne sont pas tenues sur la durée et c'est là où le bât blesse. Car une fois le fœtus en action, The Suckling devient un huis-clos pas toujours intéressant et qui développe des sous-intrigues ou des affrontements entre personnages un peu lassant, en oubliant au passage son bébé mutant, qui n'a en réalité plus rien d'un bébé puisqu'il est devenu adulte. Le costume en caoutchouc, conçu pour dix mille dollars et porté par deux acteurs au cours du film, reste rigolo et bien dans l'esprit de cette série Z mais au final, on aurait vraiment aimé que tout le film soit dans l'esprit des vingt premières minutes.
Il a quand même fallu plus d'un an et demi à Francis Teri pour réunir le budget nécessaire à la mise en chantier de The Suckling. Le résultat n'est peut-être pas à la hauteur de nos attentes quand on découvre le pitch scénaristique. Reste un petit Bis bricolé avec trois francs six sous, que la plupart désignera comme un sombre navet, mais qui, pour ceux qui apprécient les films un peu hors norme, s'avérera une expérience à vivre... une fois.
* Aussi connu sous le titre de SEWAGE BABY