L'AVIS:

Sorti de manière très discrète sur notre territoire en 2024, "Bagman" est un petit film de monstres sans grande prétention

Soyons clairs, "Bagman" n’est pas un film mémorable, c’est même tout juste un film passable. Le genre de long-métrage qui n’apporte strictement rien au cinéma de genre et que l’on se dit que nous avons bien fait de le regarder en début de nuit et non pas en journée ou en début de soirée (l’impression du coup de moins perdre son temps).

« Oulà, me direz-vous, tu commences fort ta chronique David ! »
Oui, ce n’est pas faux mais il faut me comprendre aussi : beaucoup de films ne restent pas dans les annales et encore moins dans les mémoires des cinéphiles mais ont au moins réussi à nous maintenir un minimum en haleine (du moins attentifs) jusqu’au final, voire au pire à nous couper l’envie de prendre la télécommande pour changer de programme.
Ici, en parfait fantasticophile et surtout avec beaucoup d’espoir de voir un dénouement dans l’intrigue, je suis resté jusqu’au bout mais… je n’y ai rien gagné !

En fait, une seule chose a retenu mon attention dans ce film : il s’agit de son ambiance distillée à certains moments.
Notre monstre, sac sur le dos, rentre dans la maison quand cette dernière est plongée dans le silence, en pleine nuit (normal pour un film d’épouvante), ne manquant pas de réveiller notre père de famille qui accourt au moindre bruit dans la maison, retourne la maison à la recherche de cet intrus nocturne ou tout simplement d’indices pour en savoir plus sur ce visiteur nocturne et prouver à la Police une effraction à son domicile.
Le repère de celui que l’on appelle « le Bagman » est également glauque à souhait (bien que déjà vu à de nombreuses reprises) et se matérialise par l’entrée d’une vieille mine tout sauf accueillante, laissant apparaitre un long chemin de rail qui se perd au loin dans le noir…

Mais voilà, une fois cette ambiance validée, il n’y a plus grand-chose à se mettre sous la dent dans ce "Bagman". Nous sommes face ici au genre de film qui n’a pas vraiment d’idée, puise dans quelques trucs vus par-ci par-là (qui a parlé de ce bon vieux Jeepers Creepers ?) et cherche avant tout à faire dans le jumpscare histoire de faire sursauter les aficionados ou tout simplement Monsieur Tout Le Monde. Et encore même à ce petit jeu le film peine à nous faire sursauter et à nous effrayer.

C’est longuet, c’est bavard et finalement les scènes que l’on attend de pieds fermes (autrement dit les vrais moments de terreur dans la maison en pleine nuit ou dans le repère du monstre) ne sont pas transcendantes et manquent clairement d’inventivité pour nous hérisser ne serait-ce qu’un petit peu le poil. L’ambiance est là, l’angoisse non.

Le scénario est tout ce qu’il y a de plus minimaliste et même le FAMEUX rebondissement en fin de parcours (portant sur les réelles intentions du « Bagman ») était hautement prévisible et fait l’effet d’un pétard mouillé.
Et que dire des protagonistes ? Entre un Patrick qui reste sans émotion face à la découverte plus qu’intrigante d’un petit mannequin portant ses vêtements d’enfant et qui jusque là n’était pas là, sa femme qui ne cherche pas à se barrer de cette maison alors que son mari pète un plomb (SPOILER et qui ne semble pas trop endeuillée suite à la disparition de son mari FIN SPOILER), la Police qui semble mettre des moyens disproportionnés pour une effraction à peine mise en évidence… On a là la continuité de ce qui gâche le scénario de "Bagman" après tout ce qui a déjà été dit plus haut.

Nous allons arrêter cette critique déjà bien corsée et nous diriger sans plus attendre vers la conclusion.
"Bagman" c’est tout simplement un raté, un film sans réel intérêt qui semble accumuler les maladresses. Scénario basique et prévisible, personnages non attachants et aux réactions très douteuses, scènes d’effroi ratées… Rien ne semble présent, hormis l’ambiance distillée dans certaines scènes assez glauques, pour rendre ce film sympathique.
Au suivant !