Affiche française
Waterworld | Waterworld | 1995
Affiche originale
Waterworld | Waterworld | 1995
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Waterworld

Waterworld

Le Monde est devenu un vaste océan, une immense étendue d’eau appelée « Waterworld ». Chacun survit à sa façon, certains vivant regroupés sur des atolls (des petits villages fortifiés flottants) tandis que d’autres vivent à la manière de pirates en pillant et massacrant les malheureux rescapés qui errent sur l’océan.
La jeune Enola et Helen sa mère adoptive se font attaquer sur leur atoll par une bande de brigands des mers guidés par le machiavélique Deacon, un être sans pitié prêt à tout pour découvrir « Dryland », une grande bande de terre non inondée par les eaux qui semble être plus une légende qu’une réalité.
On raconte que la jeune Enola aurait la carte menant à cet Eldorado tatouée sur son dos mais ce dessin effectivement présent sur la fillette est indescriptible… Alors que Deacon s’apprête à enlever Enola, il croise la route de Mariner, un vagabond qui navigue sur les eaux sans réel but…

Waterworld | Waterworld | 1995

L'AVIS:

Troisième collaboration entre le réalisateur Kevin Reynolds et l’acteur Kevin Costner (après "Fandango" en 1985 et "Robin des Bois, prince des voleurs" en 1991), "Waterworld" sort en 1995 et marquera le cinéma des années 90 assurément… mais pas forcément pour de bonnes raisons malheureusement…

Alors qu’il devait au départ coûter 100 millions de dollars, ce film post-apocalyptique maritime coutera finalement 175 millions de dollars (sans compter les plus de 50 millions de dollars de marketing autour du film). "Waterworld" était alors le film le plus cher jamais produit à Hollywood mais fut également un échec cuisant au box-office américain, ce dernier ne rapportant « que » 260 millions de dollars et des poussières…

Nous ne retiendrons du tournage du film de Kevin Reynolds que des complications diverses et variées à n’en plus finir qui n’ont fait que rallonger le temps du tournage et son coût.
Le principal problème est que le film a réellement été tourné en pleine mer, à un kilomètre des côtes d’Hawaï. Pour les besoins du film et pour accueillir toute l’équipe œuvrant dessus, une petite île artificielle a donc été créée. Une localisation qui généra de nombreux aller-retours quotidiens entre cet atoll et la terre ferme, ce qui désorganisa énormément le tournage de "Waterworld" et finit par coûter cher en carburant. Ajoutons à cela des paysages qui ont coulé en raison de grosses vagues et bourrasques de vent, des bateaux qui ont rendu l’âme pendant le tournage, des soucis de cascades (la doublure de Kevin Costner a d’ailleurs failli passer l’arme à gauche), des piqûres de méduses, et même des désaccords entre les deux Kevin au sujet du scénario qui subit plusieurs remodelages en cours de route…
Bref, un vrai calvaire que ce tournage !

Mais que vaut réellement ce film qui sera reconnu quelques années plus tard comme culte par les cinéphiles ?

Dans la parfaite lignée des films post-apocalyptiques, "Waterworld" nous plonge en pleine univers dévasté, avec ces survivants regroupés dans des petites forteresses pour se protéger du Monde extérieur, ces brigands de grands chemins (ici des pirates en quelques sortes) qui massacrent à tout va la population et volent tout ce qu’ils peuvent trouver, ou encore ces profiteurs/spéculateurs tirant profit de ce contexte chaotique pour se faire une santé (des personnes solitaires faisant du troc en plein milieu de ce désert aquatique).

Une sorte de mélange entre "Mad Max" et "Indiana Jones", le tout en terrain maritime : ça vend clairement du rêve !
Et nous ne pouvons pas dire que le film de Kevin Reynolds manque de piquant, avec ses batailles navales très rythmées (nous pensons inévitablement à un deuxième opus de "Mad Max" avec ses engins chevauchés par des tarés sanguinaires et ses explosions à tout va) et ses vilains méchants, aussi crétins que violents, qui ne laisseront que très peu de répit à notre trio de rescapés qui fuit sur un engin voguant à pleine allure sur les eaux et bourré de gadgets qui va donner beaucoup de fil à retordre à ses assaillants.

Alors que Kevin Costner (également producteur) souhaitait un grand film épique aquatique où le côté positif du héros serait mis en valeur, Kevin Reynolds quant à lui imaginait un film plus sombre et violent. En voyant "Waterworld", nous nous rendons compte que l’acteur-producteur aura eu raison de son cinéaste de copain, bien que le film conserve une violence réelle dans ces combats perpétrés par les pirates des mers que l’on surnomme ici les « Smokers » (fusillades à gogo, éradication d’une population sans aucune pitié…)

Les acteurs et actrices répondent également présents dans ce film post-apocalyptique, sans pour autant briller dans leurs rôles respectifs (ça fait le job mais pas plus dirons-nous). Kevin Costner est bien dans son rôle de solitaire vagabond, un poil orgueilleux, bref le parfait anti-héros qui va finalement se rapprocher progressivement de la belle Helen jouée par une satisfaisante Jeanne Tripplehorn (révélée par "Basic instinct", vue également dans la série "Esprits criminels") même si clairement effacée par les deux personnages masculins principaux du film que sont Mariner (Kevin Costner) et Deacon (Dennis Hopper).

D’ailleurs nous avons là un Dennis Hopper ("Easy rider", "Apocalypse now", "Blue velvet", "Speed"…) qui joue le « vilain méchant qui en fait parfois un peu trop mais ne cherche pas à choquer le jeune public ». Une sorte de retenue chez l’acteur qui aime faire un peu le mariole et cabotiner pour ne pas verser dans ce côté trop sombre voulu au départ par Kevin Reynolds pour son film qui se verra tout de même flanquer une interdiction aux moins de 12 ans pour sa sortie en salles (bah oui les scènes de joutes navales sont tout de même bien violentes et explosives).

Bien plus que le casting (je ne parlerai pas des dialogues guère passionnants mais là encore qui sont à leur place dans ce type de production), ce sont indéniablement les scènes de batailles maritimes qui firent la force de ce film. Doté de décors réussis (des forteresses aquatiques construites avec des morceaux de vaisseaux, des panneaux issus d’anciens vestiges…) et d’effets pyrotechniques saisissants, "Waterworld" montre ses plus beaux atouts.

Malgré des combats aquatiques très bien orchestrés (l’immersion est totale, notamment lors de l’assaut de l’atoll où vivent Helen et Enola), il faut bien avouer que le rythme faiblit un peu dans la seconde partie du film, faisant un peu la part belle aux interactions entre Mariner et Helen (la petite histoire d’amour dans ce vilain Monde barbare se dessine et semblait inévitable dès leur rencontre…) mais également entre Mariner et Enola (au départ peu réceptif à l’idée de la garder sur son bateau, Mariner va finalement se laisser attendrir par la fillette). Mais là encore, Kevin Reynolds parvient à remettre les moteurs en marche et à relancer quand il le faut son film pour ne pas tomber dans l’ennui et ce grâce à de petites rencontres fortuites en plein océan (un troqueur voulant forniquer avec la belle Helen, un piège tendu par Deacon, un monstre aquatique sorti d’on ne sait où…).
L’autre défaut évident provient du scénario, un peu trop linéaire et souvent tiré par les cheveux lors de certaines séquences de bravoure de notre cher Kevin Costner, mais là encore il faut prendre ce film comme un grand divertissement, un film à grand spectacle (sans oublier le genre post-apocalyptique auquel il appartient et qui ne brille généralement pas par le scénario).

En parfait « Mad Max maritime », "Waterworld" est loin d’être un mauvais film comme nous pourrions nous y attendre en entendant parler des complications lors du tournage, en lisant les critiques de l’époque ou en constatant l’échec commercial qu’il représenta au milieu des années 90.
Porté par un Kevin Costner fier comme un coq de pouvoir être à la barre (car il arbore également la casquette de producteur) de ce qu’il imagine alors comme un futur grand film épique aquatique, le long-métrage de Kevin Reynolds est un film d’aventure très plaisant à regarder, rythmé dans ses scènes parfois mémorables de joutes navales qui parviennent plutôt bien à faire oublier un casting qui fait juste son job (pas plus) ou encore la faiblesse et les quelques petits défauts d’un scénario simpliste.
Le spectacle est bien là et cela tombe bien : c’est ce que nous étions venus chercher !

Waterworld | Waterworld | 1995
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Bande-annonce
Note
4
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David Maurice