Affiche française
PREDATEUR | PROOI | 2016
Affiche originale
PREDATEUR | PROOI | 2016
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Predateur

Prooi

Prey

Vétérinaire au zoo d’Amsterdam, Lizzy est appelée par la Police locale suite à la découverte des corps d’une famille de fermiers sauvagement mutilés dans les environs de la capitale hollandaise. Persuadée qu’il s’agit d’agressions perpétrées par un lion surdimensionné et très agressif, la belle vétérinaire va faire appel à l’un de ses ex-compagnons, un Britannique chasseur de fauves, pour mettre fin aux agissements de cette bête féroce. Et il est grand temps de réagir : ce lion sanguinaire est à présent dans les rues d’Amsterdam et a déjà dévoré de nombreuses personnes dont un autre chasseur expérimenté appelé par la Police locale...

PREDATEUR | PROOI | 2016

L'AVIS :

Est-il encore nécessaire de vous présenter le cinéaste hollandais Dick Maas ? Réalisateur phare dans le cinéma fantastique des années 80, on doit notamment à ce dernier deux grands films du cinéma de genre des Eighties que sont "l’ascenseur" en 1983 (qui raflera le Grand Prix du Festival International du Film Fantastique d’Avoriaz en 1984) et "amsterdamned" en 1988, mais également "saint" en 2010 ou encore "prey" en 2016.

C’est aujourd’hui de ce dernier que nous allons parler le temps d’une rapide chronique. Présenté dans une petite poignée de festivals comme le FEFFS (Strasbourg), Fantasia (Montréal) ou encore Gérardmer (où le film fut présenté en hors-compétition), "prey" est un film d’agressions animales (ou d’animaux dangereux si vous préférez...) mettant en scène un fauve d’une taille impressionnante dont le terrain de chasse n’est autre que cette belle ville d’Amsterdam tant aimée de Dick Maas.

Très discret à l’International, "prooi" (son titre original) n’en demeure pas pour autant un mauvais film, ce dernier étant une sympathique petite série B mêlant humour et horreur, comme sait parfois si bien le faire son réalisateur qui, une fois de plus, portera ici les casquettes de réalisateur, scénariste et compositeur de la musique du film.

Doté d’un rythme efficace ne laissant pas la place aux temps morts (honnêtement, il est difficile de s’ennuyer durant cette chasse au lion où de nombreuses péripéties et plusieurs attaques sauvages viendront se mêler), "prey" se suit de bout en bout sans réel déplaisir. Parsemé de petits jumpscares en majeure partie maîtrisés, le film de Dick Maas saura faire de petits bonds à votre tensiomètre, notamment par le biais de séquences parfois angoissantes dans les rues sombres d’Amsterdam (cette capitale que notre cinéaste hollandais aime tant filmer de nuit, à l’instar de son culte « amsterdamned ») où flottent les ombres de notre fauve sanguinaires, prêt à bondir sur le malheureux qui passera sur son terrain de chasse.

Comme dans la plupart des films d’agressions animales, ne vous attendez pas à un scénario débordant d’originalité : "prey" n’aura certes pas le prix du scénar’ le plus recherché (mais Dick Maas a-t-il déjà brillé pour son inventivité ?...) mais ce dernier a le mérite de nous tenir en haleine jusqu’à la fin, grâce notamment à cette sympathique touche humoristique qui parsème le long-métrage.

Et même si parfois certains gags ne fonctionnent pas, on appréciera cette bonne petite dose d’humour noir, ces situations souvent ridicules/cocasses (une partie de chasse qui tourne au bain de sang pour les chasseurs, une course-poursuite à bord du scooter d’un livreur de pizzas, une partie de golf ensanglantée, un tramway pris pour terrain de chasse...) mais parfaitement assumées et cette galerie de personnages atypiques.
Attachants et amusants, en plus d’être déjà un brin décalés pour certains (un journaliste qui a bien du mal à prouver sa fidélité à sa belle vétérinaire, un premier chasseur maladroit et idiot à souhait tandis que le second n’inspire rien de bon avec son fauteuil roulant tout-terrain...), les personnages de "prey" nous balancent des répliques parfois hilarantes (le sous-titrage se permettant quelques libertés par moments) et des interprétations d’ombres poilantes (Dick Maas aime toujours autant jouer avec les ombrages, comme en témoigne dès le début du film cette fellation suggérée) entre deux apparitions de notre fauve.

Un lion qui d’ailleurs ne fait pas dans la dentelle ! Saignant et sans pitié, "prey" sait divertir son public avec son lion insatiable (tout le monde y passe, même les enfants !), accumulant les cadavres (éventrations, têtes arrachées, tripes versées sur le sol...) partout où il passe (et il avance vite le bougre !) et causant bien des soucis à la Police locale.
Une Police d’ailleurs totalement dépassée par les évènements (doit-on y voir de la part de Dick Maas une critique des Forces de l’Ordre Hollandaises ?), impuissante face aux multiples agressions de ce lion sanguinaire, enchaînant les mauvais choix et n’écoutant pas les recommandations de gens expérimentés dans le milieu animal, s’entourant de véritables guignols et multipliant (sans peur de se faire lyncher) les prises de parole auprès d’une population de plus en plus inquiète de ne toujours pas voir ce fauve dans un filet ou avec une balle plantée dans la tête.

Beaucoup de gens ayant vu le film en festival à Montréal ou à Strasbourg prenaient un malin plaisir visiblement à critiquer les effets spéciaux et notamment la modélisation de notre fauve présenté ici. Pourtant assez pointilleux vis-à-vis des effets spéciaux (et tout particulièrement les effets numériques), je n’ai pas ressenti ce problème relatif aux SFX, le lion (numérisé en grande partie) étant pour moi pas si mal fichu et les scènes d’attaques plutôt réussies... Non, vraiment, je ne comprends pas toutes ces réactions négatives au sujet des effets spéciaux sur "prey"...

Remplissant parfaitement le cahier des charges du bon film d’agressions animales (ah si seulement ils étaient tous comme le film de Dick Maas... mais malheureusement ce sous-genre est l’un de ceux qui contient le plus de nanars voire même de navets soporifiques), "prey" s’avère être un agréable divertissement, drôle et énergique, qui vous donnera peut-être pas l’envie d’arpenter les canaux de la belle capitale hollandaise (pas plus qu’un "amsterdamned") mais plutôt d’attendre avec impatience le prochain film de l’un de nos cinéastes néerlandais préférés !

PREDATEUR | PROOI | 2016
PREDATEUR | PROOI | 2016
PREDATEUR | PROOI | 2016

* Disponible en BR et DVD chez RIMINI EDITIONS

Note
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David Maurice