Affiche française
BAD BOY BUBBY | BAD BOY BUBBY | 1993
Affiche originale
BAD BOY BUBBY | BAD BOY BUBBY | 1993
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Bad boy bubby

Bad boy bubby

Bubby, 35 ans, est élevé par sa mère dans une pièce insalubre et confinée. Il ne connaît que ces lieux et n'a pas conscience de l'existence d'autres êtres humains. Sa génitrice, qui lui a toujours fait croire que l'air du dehors était vicié et mortel, s'occupe plus ou moins de lui selon son humeur : elle le lave, lui donne à manger et lui fait l'amour ! Un beau jour le père du rejeton qui n'était pas apparu depuis la naissance "du petit" débarque et l'univers de Bubby s'en trouve ainsi totalement chamboulé. Cet événement va alors lui offrir, après divers bouleversements, l'opportunité de découvrir le monde extérieur. Commence donc pour Bubby un voyage initiatique au cours duquel il va essayer de se frayer un chemin dans un univers chaotique empli de dépravés de toutes sortes tentant d'abuser de sa troublante naïveté...

BAD BOY BUBBY | BAD BOY BUBBY | 1993

Ce film est très dérangeant mais fascinant à différents degrés. Le premier se situe au niveau de l'éventail très diversifié des personnages que rencontre Bubby : une chanteuse de la chorale de l'armée du salut qui l'emmène dans son lit, un groupe de rock dont les membres en font le principal interprète grimé en prêtre, un détenu muet qui le sodomise, une infirmière s'occupant d'handicapés et dont il tombe amoureux et tant d'autres "phénomènes de foire". De Heer nous brosse d'admirables portraits et ne se gène pas pour écorner certains traits de la société dans laquelle nous évoluons et dont il a d'ailleurs, une vision assez réaliste.

Le second attrait de ce métrage déjanté est l'acteur interprétant Bubby qui réussit là une prouesse de comédien incroyable : arriver à passer d'une scène de meurtre à une scène d'amour avec la même candeur à la fois troublante et touchante est une authentique performance. Vous l'aurez compris, Nick Hope est fantastique dans ce film tant par son jeu phénoménal que par les émotions qu'il suscite. Il a d'ailleurs obtenu le prix du meilleur acteur australien en 1994 et le prix d'interprétation au Festival de Venise en 1993 où le film a reçu le grand prix du jury.

Enfin, ce qui séduit avant tout, c'est ce savant mélange de scènes éclectiques qui nous fait passer du rire aux larmes en un éclair et nous met tantôt mal à l'aise (voir à ce propos la première demi-heure du film qui a été tournée en 1.33 et non en écran large afin de rendre compte de l'atmosphère la plus claustrophobe qui soit. Le rendu était tel que l'équipe du tournage, le réalisateur y compris, ne pouvait plus en supporter le visionnage!) ou tantôt nous réjouit (notamment quand Bubby découvre pour la première fois le monde extérieur) et ça, c'est le vrai cinéma !

Cette diversité rend ainsi ce long-métrage quasi-inclassable vu qu'il flirte avec de nombreux genres (le drame, la comédie, le film de serial killer, le conte philosophique,...), c'est une sorte de "Bernie" (de Dupontel) en plus trash !!!!

Il est alors dommage pour les spectateurs et pour tous les artistes à l'origine de cet ovni cinématographique que ce dernier n'ait pas connu un triomphe mérité, mais juste un petit succès d'estime. A quand donc une sortie DVD digne de ce nom pour une réhabilitation à juste titre ?

BAD BOY BUBBY | BAD BOY BUBBY | 1993
BAD BOY BUBBY | BAD BOY BUBBY | 1993
BAD BOY BUBBY | BAD BOY BUBBY | 1993
Note
5
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Vincent Duménil