Zombie apocalypse
Zombie apocalypse
Alors qu’une épidémie transformant les gens en zombies a éliminé 90% de la population, un groupe de survivants traversent le pays pour atteindre un port duquel un bateau partirait pour les amener sur l’île de Catalina où se sont réfugiés de nombreux rescapés.
L'AVIS:
Rien que le titre du film saurait faire tilter n’importe quel fantasticophile (et pas que) : oui, ce film de Nick Lyon (à qui l’on doit entre autres "La mutante 4", "Rise of the zombies" et des films aux titres nanaresques tels que "L’équation de l’apocalypse", "Le triangle de l’apocalypse" ou encore "Terrapocalypse", tout un programme…) tentant de mettre en avant son acteur phare Ving Rhames ("Pulp fiction", "Mission impossible", "Haute voltige"…) n’est pas ce que l’on peut appeler un film recommandable.
Tout commence par la phrase d’amorce « Syfy presents » puis, après une introduction tout en images dégueulasses pour laisser penser à de la photographie d’archives, nous apercevons au milieu de notre écran de téléviseur « A film by asylum ». A ce moment même, tout espoir se dissipe et les quelques minutes qui suivent viennent confirmer ce que contiennent les 1h20 et des poussières que durent "Zombie apocalypse".
Nous sommes en effet bien devant un film tout ce qu’il y a de plus cheap, un mauvais film (ou un navet si vous préférez) avec des petites inclusions nanaresques qui font sourire à défaut d’énerver, seul point fort peut-être de ce long-métrage mettant en scène une énième fois nos morts vivants.
Construit sur une trame narrative des plus platoniques (nous suivons une petite bande de survivants qui tracent leur route vers un possible Eldorado, tuent du zombie de temps en temps et rencontrent d’autres survivants guère plus malins qu’eux), écrite tout de même par deux personnes (probablement le second prenait le relais pendant que le premier allait aux WC afin d’être sûr de boucler le scénario en moins de 30 minutes pour battre un nouveau record dans le film de zombies), "Zombie apocalypse" manque clairement d’intrigue et s’avère hautement redondant.
Alors oui, le film est plutôt énergique mais aucune scène ne mérite un réel intérêt (à l’exception peut-être de ce moment où nos survivants apprennent qu’un bateau passe tous les mercredis prendre des rescapés pour les amener sur l’île safe de Catalina mais qu’ils ignorent quel jour ils sont, ces derniers ayant perdu leurs repères temporels) et c’est bien le gros défaut du film de Nick Lyon. Des manques de budgets, des acteurs plus que moyens, des dialogues débiles… Tout cela rassemblé peut faire un très bon nanar tout à fait regardable entre potes pour s’amuser mais ici nous avons bel et bien tous ces paramètres mais on s’ennuie ferme, on n’esquisse aucun sourire et on attend impatiemment que quelque chose nous sorte de cette léthargie dans laquelle nous sommes plongés depuis le début du film.
Outre ces combats entre survivants et zombies presque identiques les uns aux autres, nous pouvons également déplorer le rendu de nos morts vivants. Bien que ces derniers puissent bénéficier de maquillages pas trop vilains quand ils sont au premier plan (oui car derrière c’est un peu moins fignolé hein !), nous sommes étonnés des attitudes et comportements plus que douteux de certains d’entre eux. Ainsi nous aurons droit à un imposant zombie qui déambule tel un gorille et esquive les coups à la manière d’un combattant de MMA (les fameuses inclusions nanaresques dont je parlais quelques lignes plus haut qui, bien que ridicules, font du bien aux zygomatiques car enfin on ressent quelque chose devant ce film), un zombie qui sautille on ne sait pas vraiment pourquoi, et même des fauves zombifiés aux effets numériques qui piquent aux yeux (la capture d’écran ci-dessous parle d’elle-même… Et dire que certains criaient au scandale, et je n’ai toujours pas compris pourquoi, devant les SFX du lion dans le "Prey" de Dick Maas…) et dont l’un d’eux fera même une dizaine de tonneaux après avoir été frappé en pleine tête ! Du grand spectacle !
Du côté des personnages, là encore il y a du niveau mais sur cet aspect tout semble se raccorder au navet plutôt qu’au nanar. Entre un gars qui sniffe les pièces dans lesquelles il rentre pour « sentir s’il y a du zombie dans le coin », une sorte de Michonne du pauvre qui nous pique une colère car elle a perdu sa brosse à cheveux, des archers qui balancent leurs flèches à tout va sur les zombies sans jamais en récupérer une seule malgré les consignes claires et nettes à ce sujet de la part de leur leader… Pathétique… Et bien évidemment dans ce genre de productions nous aurons droit à l’inévitable séquence émotions ratée avec un mec qui parle du décès de sa femme sans provoquer le moindre émoi chez le spectateur (le genre de scène limite énervante qui n’apporte rien et aurait mieux fait d’être coupée en post-production).
Enfin, comme tout bon film estampillé The Asylum et/ou Syfy, nous aurons droit à des effets spéciaux relativement nombreux mais également relativement foireux… Explosions et feux confectionnés en tout numérique, un constat identique pour les effusions de sang et têtes coupées dans les combats montrés à l’écran… Visuellement, le film ne vend à aucun moment du rêve soyons clairs là-dessus mais encore une fois ce n’est pas cela qui a foudroyé le film : il aurait en effet été préférable que le film soit vu comme un « gros nanar bien fendard » plutôt que ce « navet pas du tout sympathique ».
N’allons pas épiloguer 107 ans sur ce film : "Zombie apocalypse" n’est ni plus ni moins qu’un ratage complet, un film de morts vivants surfant sur la vague "The walking dead" sans jamais parvenir à intéresser son public. Redondant, chiant, vu et revu (mais en bien mieux), laid, mal joué… La liste est longue et il faut savoir parfois raccrocher plus tôt pour ne pas perdre encore plus de temps sur ce genre de production.