Affiche française
WOUND | WOUND | 2010
Affiche originale
WOUND | WOUND | 2010
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Wound

Wound

Revenue d'entre les morts, Tanya recherche sa mère, Susan, qu'elle n'a jamais connue. Fruit d'un inceste, elle va la posséder et la confronter à toutes ses peurs les plus profondes et ses désirs. Susan va sombrer dans un état de folie...

WOUND | WOUND | 2010

David Blyth est à l'origine du premier film d'horreur néo-zélandais "Death Warmed Up". S'inspirant fortement de David Lynch, Jodorowsky et Gaspar Noé, il décida de plonger le spectateur dans le parcours quotidien d'une pauvre femme autrefois maltraitée et violée par son père et se mit à la recherche de sa mère inconnue. "Wound" est un objet filmique peu commun qui aborde comme beaucoup d'OFNI, le mélange du fantasme et de la réalité. On a arrêté de compter le nombre de films utilisant ce concept pour justifier des séquences oniriques, complexes et incohérentes dans le but de se centrer ainsi sur l'esthétisme de l'oeuvre. Dans le genre, les films comme "L'étrange couleur des larmes de ton corps", "Beyond the black raimbow", "Nails", "Visions of Suffering" fonctionnent à merveille et contiennent leur propre ambiance personnelle tout aussi fascinante. Mais ce n'est pas le cas de "Wound".

Le film démarre avec une scène de vengeance montrant une castration sympathiquement gore mais déjà vue dans de nombreux torture-porn, avant de plonger dans une espèce de thriller fétichiste aux répliques aussi incohérentes qu'ennuyantes. Malgré la beauté de l'actrice principal, il est plutôt difficile de porter un quelconque intérêt à la recherche de sa propre mère qu'elle finira par trouver jusqu'à établir une relation plutôt malsaine mais trop peu poussée avec elle. On retiendra 2 ou 3 scènes malsaines et fantasmagoriques déversant cependant un gore trop cheap et excessif pour être convaincant. A part cela, il n'y a rien d'autre que du vide à l'ambiance légère et faiblarde. Même si l'aspect sadomasochisme ressort lors de quelques séquences, ces dernières ne seront d'aucune utilité pour le développement de l'intrigue déjà assez bordélique. Le pire c'est qu'une fois le public perdu au bout de 10 minutes de film, il perdra de plus en plus l'espoir de remonter à la surface en tentant de recoller les morceaux du puzzle sans pouvoir profiter de la moindre atmosphère glauque et sensorielle. Le métrage avait pourtant un potentiel énorme quand on voit la qualité de certaines images rares et d'une beauté irréprochable. Mais l'astuce de devoir mêler les rêves et la réalité est tellement exploitée au cinéma que "Wound" ne fait pas le moindre effort pour nous captiver avec de l'expérimentation.

Le cinéma "Lynchien" est bien flagrant mais est très mal géré : manque d'indices pour déchiffrer certaines scènes symboliques, il nous perd dans un labyrinthe sans sortie et n'ayant pas l'ambition de nous offrir la moindre saveur avec une stylisation des plans de caméra, de décors, de bande sonore etc.
Un film étrange et parfois inquiétant certes, mais au final trop incompréhensible et bancal pour être apprécié. La facilité de réunir les fantasmes et réalité des personnages n'ont pas permis à David Blyth de rendre son film hypnotique ou un minimum intéressant. Même les quelques petites scènes gore ne sauvent pas l'échec ne pouvant être excusé par le manque de budget, vu que quelques minutes du film contiennent l'ambiance recherchée par le spectateur et aurait dû rester omniprésente au lieu de jouer au thriller sadomasochiste incestueux vide et sans but distinct. Le choc ne sera pas non plus au rendez-vous mis à part la scène onirique d'un accouchement gore, malsain, atypique mais kitsch ou encore la dégustation des règles maternelles abondantes.

Il est évident que le réalisateur a voulu miser sur la forme et non la profondeur du film durant les 12 jours de tournage, mais il n'a, au final, réussi qu'à livrer 15 minutes d'images originales, sanglantes et ravissantes sur un total d'1h26. Des acteurs très bons, une ombre d'atmosphère étrange et inquiétante qui aurait pu être plus accentuée, exploration de l'inconscient sans en extérioriser le moindre symbolisme (si ce n'est que la position de la Femme et de ses droits dans la vie réelle qui est peut-être plus étrange que l'imaginaire), voilà ce qu'on pourrait retenir de ce fameux "Wound" bien trop faible pour rejoindre la moitié de la hauteur d'un film de David Lynch ou d'Andrey Iskanov.

Tous les ingrédients étaient pourtant là pour nous donner une forte sensation dérangeante de choc, de malaise ou de cauchemar, mais la vision de Blyth était probablement trop éloignée de ce qu'on pouvait attendre de "Wound" car au final, on a beau tenter de reconstruire le puzzle, il est impossible de confirmer où le néo-zélandais voulait en venir avec ses scènes énigmatiques. Sans parler de l'absence de rythme qui ne pourra qu'accentuer l'ennui. On sent quand même l'inspiration des grands réalisateurs, mais le manque d'idée ne parvient pas à rendre un résultat convenable et capable de nous transporter dans un monde surnaturel et irrationnel; on est bien trop occupé à déchiffrer la complexité de l'histoire et du but recherché. Un concept vu et revu, ce dernier est mal exploité et est gâché par l'envie de créer une confusion chez le spectateur qui n'arrivera pas à en ressortir quoi qu'il arrive et qui engendrera logiquement une grande frustration plutôt que la satisfaction d'avoir découvert une vision atypique d'un réalisateur pas assez impliqué.

WOUND | WOUND | 2010
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Note
1
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Nicolas Beaudeux