Y2K
Y2K
Le soir du Nouvel An 1999, Eli et Danny, deux lycéens un peu losers, décident de s'incruster à la dernière grande fête avant le nouveau millénaire. A minuit, la nuit devient plus folle qu'ils n'auraient jamais pu l'imaginer car le bug tant promis et redouté de l’année 2000 va bien avoir lieu !
L'AVIS :
A bien y regarder, Y2K est un film hybride ressemblant à un teenage movie un peu potache façon Supergrave (pas étonnant d’ailleurs que Jonah Hill le produise…) renvoyant à plein de clins d'œil de la contre-culture de la fin des années 90 (les programmes télé, la musique, les coupes de cheveux, les sapes, les baskets, les ordis avec le bruit de démarrage si particulier et tout le toutim) et qui vire au survival façon "Maximum overdrive" de Stephen King (sa seule réalisation à ce jour et qui est un pur navet !) avec tous ces objets électriques ou électroniques de notre quotidien qui se révoltent contre les humains.
Si le début est amusant et que le duo de personnages principaux est relativement intéressant même si peu original pour qui a vu un minimum de métrages de cet acabit, ce mélange de genres entre horreur, comédie et satire s’amoindrit au fur et à mesure que l’intrigue s’enlise. On a tout de même l’impression que Y2K mise avant tout sur la nostalgie suscitée par son contexte sans jamais vraiment rien approfondir. Rien ne retient véritablement l’attention et la catastrophe annoncée (le fameux bug de l’an 2000 !) n’est jamais vraiment exploitée à fond, laissant les spectateurs sur un sentiment de frustration : ils n’auront pas eu le film escompté, mais juste un sympathique catalogue de souvenirs à se mettre sous les yeux !
Côté protagonistes, si Jaeden Martell (vu en tant que Bill dans "Ca Chapitre 1" et "Ca Chapitre 2", "The lodge" ou encore le récent Arcadian) est parfait dans le rôle d’Eli, jeune ado peu sûr de lui et harcelé au lycée, que Rachel Zegler (Hunger Games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur) se débrouille pas trop mal en tant que remplaçante au pied levé de Jenna Ortega en fille populaire as de l’informatique, on émettra, en revanche, des doutes sur Julian Dennison ("Godzilla VS Kong", les deux premiers opus de la franchise "Deadpool") le sidekick insupportable tout comme Alicia Silverstone ("Mise à mort du cerf sacré", "Batman et Robin", "American Horror Stories (saison 2)" en maman voulant se la jouer cool mais ultra gênante et semblant être venue ici pour arrondir les fins de mois tant son temps de jeu est limité à l’écran ! Mais que dire également de Fred Durst du groupe Limp Bizkit dont la reprise de « Faith » de George Michael est assez pathétique !? Notons pour l’anecdote que The Kid Laroi est également présent au casting dans le rôle d’un gros c… (« Soccer Chris ») qui mourra bêtement ce qui satisfera tout le monde, membres de la distribution comme spectateurs ! Pour ce qui est du reste, rien de notable à signaler, si ce n’est que les personnages secondaires sont ultra caricaturaux (la brute épaisse, la gothique cool, le pote tout le temps défoncé, le bras droit pas si idiot que cela…) mais que certains décèderont rapidement sans que l’on s’y attende forcément et ça, c’est assez bien vu et fort appréciable !
Il en faut bien un peu tout de même car la réalisation manque cruellement de rythme et n’offre pas beaucoup d’originalité. Quelques passages pourraient d’ailleurs rappeler à certains des épisodes de la série culte Code Lisa des années 90. De plus, les scènes d’action sont assez confuses et la tension espérée se dissout dans une abondance de références nostalgiques. On ne parlera pas non plus des délires semblant sortis de nulle part et à la portée humoristique quasi-nulle et qui souvent mettent Fred Durst en exergue ! On sauvera tout juste quelques mises à mort sympathiques concernant des personnages principaux comme secondaires, mais c’est bien trop peu pour se régaler la rétine et est relativement frustrant car il y avait pourtant mieux à faire !
Cette petite série B produite par le studio indépendant A24 ("La main", "Ex Machina", "It follows", "Midsommar", "Hérédité", etc.), prenant place le soir du réveillon de l’an 2000 et détournant le célèbre bug qui était supposé arriver ce soir-là ne pouvait qu’être sympa, tant le mélange assuré de genres et la nostalgie des années 90 étaient des éléments attractifs ! Seulement voilà, quand on a un scénario qui part dans tous les sens, que les personnages sont caricaturaux hormis l'héroïne geek, que toutes les blagues tombent à plat, on ne peut pas obtenir un long-métrage digne de ce nom ! On sauvera tout juste quelques morts assez gore et novatrices, mais à trop vouloir mélanger les genres et faire un inventaire hyper référentiel, le réalisateur, dont c’était là le premier film, se fourvoie et ce ne sont pas des effets cheap censés faire années 90 et la présence anecdotique de Fred Durst qui y changeront grand-chose : ce métrage est un ratage même pas drôle et même pas assez nul pour devenir un nanar culte avec le temps !