Affiche française
VIGILANTE - JUSTICE SANS SOMMATION | VIGILANTE | 1982
Affiche originale
VIGILANTE - JUSTICE SANS SOMMATION | VIGILANTE | 1982
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oui
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Vigilante - justice sans sommation

Vigilante

Face à la violence des gangs et du crime organisé qui font régner la terreur dans les rues de New York, les habitants d'un quartier décident de former une milice pour accomplir le sale boulot que la police refuse de faire. Lorsque sa femme est violemment agressée et son jeune fils abattu, Eddie Marino va tenter d'obtenir justice de façon légale, en passant par les tribunaux. Devant le verdict rendu par un juge corrompu, Eddie pète les plombs et se retrouve trente jours en prison. A sa sortie, il va rejoindre la milice du quartier et va faire sa propre justice envers ceux qui lui ont pris son fils et malmener sa femme...

VIGILANTE - JUSTICE SANS SOMMATION | VIGILANTE | 1982

L'AVIS :

Après avoir réaliser deux films pornographiques, en 1977 et 1978, William Lustig offre aux spectateurs médusés un sommet de la violence horrifique avec le culte Maniac en 1980. Deux ans plus tard, il replonge dans l'enfer de la violence new-yorkaise avec un film d'auto-défense, Vigilante, qui rend autant hommage aux films de Charles Bronson et de Clint Eastwood traitant de cette brûlante thématique qu'aux polars italiens des 70's. Violent, Vigilante l'est assurément. A ce titre, la scène où l'un des voyous tire au fusil à pompe sur un jeune enfant caché derrière un rideau de douche est juste insupportable et provoque un réel malaise. Cette scène participe également à questionner le spectateur sur la notion tabou de l'auto-défense, surtout quand la justice ne répond pas aux attentes des victimes ou des familles de victimes. Même si on sait que faire sa propre justice est interdit, que celui qui cède à l'appel de la violence deviendra aussi coupable que les auteurs des violences qu'il veut combattre, comment réagir face au verdict de certains juges, que Lustig nous présente comme corrompu par la voyoucratie ?

Dans les années 70 et 80, la ville de New York, que Lustig connaît comme sa poche, était l'une des plus dangereuses au monde, avec des crimes et des viols ayant lieu tous les jours, avec une police qui acceptait des pots-de-vin et fermait les yeux, avec des avocats et des juges corrompus qui minimisaient les peines des criminels, ce qui poussa certains habitants à former une milice "légale, les Guardians Angels. Ces faits historiques réels servent de base à Vigilante et Lustig y va franco, avec ses politiciens et ses juges véreux, épargnant tout de même la police mais pas les gardiens de prison. L'annonce du verdict concernant le chef du gang a de quoi nous faire sauter au plafond, comme il provoque l'indignation de l'avocate du héros du film et le pétage de plomb de ce dernier, qui, c'est un comble, devra passer trente jours en prison pour insubordination quand ledit chef de gang, responsable de l'agression de sa femme, s'en sort avec du sursis ! C'est le monde à l'envers et on peut comprendre la rage et l'envie de certains habitants à se faire leur propre justice. Ce qui est intéressant dans Vigilante, c'est que le héros, joué par l'excellent Robert Forster, refuse depuis le début du film de rejoindre la milice composée de quelques hommes de son quartier qu'il connaît pourtant bien.

Mais devant la réalité du terrain, face à la corruption des tribunaux, et suite à son passage compliqué en prison, avec des scènes qui jouent avec les clichés de films de prison justement (bagarre, violence dans les douches, soudoiement des gardiens...) et qui nous permettent de revoir le célèbre acteur Woody Strode d'ailleurs, sa façon de voir les choses évolue et honnêtement, même si moralement ce n'est pas bien, on ne peut qu'éprouver de l'empathie pour ce personnage et respecter sa décision de prendre les armes et de venger lui-même son fils. Si on pourra regretter que William Lustig n'ait pas travaillé un peu plus l'aspect psychologique de ses personnages-clés, si son héros n'a pas l'air autant effondré après le drame qu'il a vécu qu'on aurait pu le penser, force est de reconnaître que Vigilante est tout de même bien efficace et qu'il remplit son contrat, nous proposant des scènes de violence brute de décoffrage et des dialogues savoureux, comme ceux prononcés par le charismatique Fred Williamson au début du film et qui valent leur pesant de cacahuètes dans le domaine !

Nerveux, dynamique, complaisant, parfois caricatural, crapoteux, poisseux, provocateur, immoral, Vigilante est tout cela et reste un fleuron du film d'auto-défense, qui ne transforme jamais sa milice en super-héros auxquels on voudrait ressembler et qui ne fait jamais l'apologie de ces actes nécessaires mais répréhensibles. Le tout sur une musique géniale de Jay Chattaway, qui nous offre une partition aux synthétiseurs emblématique, dont un Main Title démentiel, qui sera repris de manière encore plus percutant lors de la scène ou Robert Forster sort de prison et s'en va rejoindre la milice. Franchement, cette musique donne à notre héros une aura quasi divine, avec sa démarche déterminée et son regard froid et glacial et on n'a qu'une envie : qu'il prenne les armes et aille défourailler toutes les ordures qui pullulent dans les rues ! Un western-urbain de grande qualité et un très bon film de William Lustig, à ranger à côté du Justicier de New York et d'Exterminator 2 !

VIGILANTE - JUSTICE SANS SOMMATION | VIGILANTE | 1982
VIGILANTE - JUSTICE SANS SOMMATION | VIGILANTE | 1982
VIGILANTE - JUSTICE SANS SOMMATION | VIGILANTE | 1982

* Disponible en combo DVD + BR chez LE CHAT QUI FUME

LE COMBO :
Toujours rien à dire sur cette sortie du Chat qui Fume : Digipack avec fourreau esthétiquement superbe, remasterisation de l'image impeccable permettant de revoir le film dans les meilleures conditions possibles, avec une piste française en DTS 2.0 quand la VOSTF se pare de pistes DTS 2.0, 5.1 et même 7.1 ! Les bonus sont intéressants, dont un entretien avec le scénariste Fathi Beddiar qui revient sur la définition même du terme "Vigilante", sur le contexte politique du New York des années 70 et 80, sur l'apparition des Guardians Angels et sur le film évidemment, de façon très détaillée. Un commentaire audio du réalisateur William Lustig et de Robert Forster, de Fred Williamson et de Frank Pesce est également proposé, ainsi que des tas de bandes-annonces de Vigilante de nationalité différente. Une édition soignée qui viendra aisément rejoindre les autres titres de cet excellent éditeur.

Note
4
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Stéphane Erbisti