V/H/S/85

V/H/S/85

V/H/S/85 emmène les téléspectateurs dans les bas-fonds des années 1980. Six histoires glaçantes sont dévoilées dans un documentaire réalisé pour la télévision : des scientifiques observent un garçon singulier qui fixe un écran, des jeunes gens se lancent dans une aventure de ski nautique sur un lac interdit, une équipe de télévision mexicaine se bat pour survivre à une catastrophe naturelle, les premiers jours de la réalité virtuelle vont réveiller quelque chose de terrible, une famille de criminels endurcis subit l’assaut des forces de l’ordre et un rêve mortel est enregistré sur cassette vidéo. Ainsi, les sinistres secrets des années 1980 prendront vie comme vous ne l’avez jamais vu auparavant…

V/H/S/85 | V/H/S/85| 2023

L'AVIS :

Intitulé V/H/S/85, ce sixième film de la franchise a été présenté en première mondiale au Fantastic Fest d’Austin au Texas en septembre 2023 et est désormais disponible sur la plateforme SHUDDER depuis Halloween, comme ses prédécesseurs "V/H/S 94" et "V/H/S 99" avant lui. Des réalisateurs chevronnés et pour la plupart expérimentés ont été ainsi conviés pour tourner les segments de ce nouveau volet, jugez plutôt de la qualité des invités : David Bruckner (le segment The accident de "Southbound", "Hellraiser 2022" ou encore "The signal"), Scott Derrickson (les très bons "Black Phone" et "Sinister"), Gigi Saul Guerrero (ayant réalisé un court pour chacune des anthologies "Mexico barbaro" et "The source of shadows", ainsi que des épisodes de la série The purge la série (saison 2), mais aussi actrice à ses heures perdues car véritable bomba Latina), Mike P. Nelson ("Détour mortel : la fondation") et la moins connue Natasha Kermani.

Toutefois, malgré ce concentré de talents, V/H/S/85, nous apparaît comme l’un des moins bons de la saga. Comme dit plus haut, six récits nous sont présentés à travers un documentaire télé. Dans le premier intitulé Total Copy de David Bruckner, des scientifiques observent un garçon fixer une télévision dans ce qui constituera le segment fil directeur montré entre les autres par fragments et qui n’est pas incroyable car les effets spéciaux sont un peu cheap et seule la fin, qui n’est pas trop mal, sera sauve. L’histoire reste cependant intéressante mais on sent qu’il manque un petit quelque chose pour davantage convaincre.

Suivra No Wake, dans lequel de jeunes gens partis faire du ski nautique sur un lac interdit au public se font tirer dessus par un ennemi invisible. Ils se réveilleront à cause vraisemblablement de l’eau du lac et dans un drôle d’état proche de celui de mort-vivants. S’il avait dû s’arrêter là, ce court aurait été frustrant et assez vain mais heureusement, il reprendra un peu plus tard dans un segment ultérieur car les jeunes gens vont tout faire pour se venger du sniper assassin…

C’est ensuite au tour de God of Death de la magnifique Gigi Saul Guerrero d’être présenté. Ici, on suit une équipe de télévision mexicaine se battant pour survivre à une catastrophe naturelle, mais aussi pour fuir une divinité Inca réveillée par le séisme ! Filmé dans le style d'un journal télévisé mexicain, ce segment rappelle le tremblement de terre de Mexico en 1985, et même si la soudaineté de l'événement était intrigante au début, il se passe ensuite beaucoup trop de temps où les personnages déambulent dans des endroits confinés un peu trop sombres et malheureusement, à cause de cela et d’un final pas très attrayant, ce sera assez vite oubliable.

Tout comme le suivant TKNOGD dans lequel une jeune femme faisant un happening filmé sur la réalité virtuelle réveille quelque chose de terrifiant. SFX pitoyables et histoire complètement nulle, ce récit est à oublier d’urgence !

Dans Ambrosia, on assiste à une sorte de rituel dans une famille d’assassins s’étant, par malheur, fait dénoncer aux autorités locales et se retrouvant assaillie par une horde de policiers dans la demeure familiale. Ce court lorgnant sévèrement sur "Red State" de Kevin Smith serait vite oubliable s’il n’avait pas de rapport avec l’un des précédents segments, ce qui est bien sa seule bonne idée !

On terminera cette anthologie par la contribution de Scott Derrickson (réalisateur du formidable "Sinister") et heureusement car c’est le meilleur de ce film à sketches ! Ainsi, dans Dreamkill des rêves de meurtres n’ayant pas encore eu lieu sont enregistrés sur cassettes VHS envoyées à la police qui va donc mener l’enquête. C’est très violent, les bandes vidéo contiennent des images véritablement époustouflantes car très crédibles, et l’histoire est fascinante, tout comme elle présente une révélation finale inattendue. C’était donc vraiment un bon cru par lequel il fallait conclure ce long-métrage pour le sauver in extremis d’une banalité quasi affligeante !

Dans l'ensemble, ce n'est pas parfait, mais étonnamment sanglant, avec de bons effets spéciaux faisant bien année 1985 ! Bien qu'elle ne montre pas assez la variété et la polyvalence pour lesquelles cette franchise est réputée, cette nouvelle extension possède assez de charmes en tous genres pour maintenir l'engagement du public tout au long de sa diffusion. Si vous êtes un fervent adepte de la série des "V/H/S" voire un fan assidu de found footage, vous vous retrouverez en terrain conquis avec suffisamment de gore pour satisfaire votre appétit de sang. Cependant, d’autres pourraient ne pas comprendre cet attrait, se retrouvant ainsi désarçonnés quant à la logique de l’intrigue et sa structure bizarre. Et c’est tout à fait compréhensible, car ce film ne sera pas fait pour tout le monde !

V/H/S/85 | V/H/S/85| 2023
V/H/S/85 | V/H/S/85| 2023
Bande-annonce
Note
3
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Vincent Duménil