Tales of The Walking Dead
Tales of The Walking Dead
Après Fear the Walking Dead et The Walking Dead : World beyond, voici le troisième spin-off de la série séminale en attendant un autre projet à venir axé sur les personnages emblématiques que sont Maggie et Negan. Comportant 6 épisodes, la série objet de notre critique se démarque en abordant une histoire différente à chaque fois et met en scène à quasiment tous les segments (hormis pour le 5), un duo de protagonistes plus ou moins assortis.
L'AVIS :
On commence ainsi avec Evie/Joe, le premier épisode réalisé par Ron Underwood ("Tremors"), où l’on suit le quotidien on ne peut plus routinier de Joe, un survivaliste qui vit depuis (trop) longtemps dans un bunker avec son chien. Ce dernier est hélas tué un soir par un groupe de morts-vivants. Cette perte dramatique va alors pousser Joe à quitter sa cachette et enfourcher sa moto pour se rendre là où il pense trouver Sandra, une femme chère à son cœur qu’il a connue via Internet. En chemin, il en rencontre une autre, Evie, qui, après l’avoir tenu en joue, en fait son allié car elle souhaite, elle aussi, retrouver quelqu’un, son ex-mari…
En toute franchise, cette entrée en matière était bien différente de ce que l’on a pu voir auparavant dans l’univers de "The Walking Dead". Effectivement, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un duo improbable cherchant l’amour ! Alors quand l’ensemble est rehaussé par des acteurs convaincants (Terry Crews, vu dans "Terminator renaissance" et Olivia Munn aperçue dans "The Predator" de 2018) la plupart du temps et un humour inhabituel dans ce monde de zombies, on se dit qu’on tient peut-être là une série pour le moins originale !
Et ça continuera avec le deuxième épisode Blair/Gina, mettant en scène Gina qui travaille dans une compagnie d’assurance où ses collègues sont hostiles, tout comme sa boss Blair qui lui mène la vie dure. Seulement voilà, le destin semble les avoir réunies toutes les deux car elles vont revivre tout le temps le même moment de leur sale journée, celui où Gina vole un camion-citerne pour aller sauver ses neveux !
Cet épisode s’apparentant à un véritable cartoon n’est autre que la rencontre improbable de prime abord entre "The Walking Dead" et "Un jour sans fin" ! Ici, tout recommence éternellement avec le vol du véhicule qui sert à écrabouiller une horde de zombies mais qui explose inlassablement ! Comme dans le film avec la fameuse marmotte, les deux femmes vont tout essayer pour que cela cesse enfin et elles ne lésineront pas sur les moyens ! Complètement à part, cet épisode était vraiment fun avec une Parker Posey ("Scream 3", "Eye 2008") sacrément détestable mais ô combien démente pour notre plus grand plaisir !
Changement de décor et d’ambiance dans l’épisode 3 intitulé tout simplement Dee où l’on aura plaisir à revoir Alpha, la chef des Chuchoteurs, avant qu’elle ne devienne leur leader incontestée ! Ici, elle s’appelle encore Dee et trouve refuge avec Lydia, sa fille, alors toute jeune, à bord d’un bateau dirigé par Brooke qu’elle ne semble pas apprécier…
Jalouse de Brooke d’autant que Lydia s’attache à elle de plus en plus, Dee/Alpha (excellente Samantha Morton vue également dans "Code 46") va forcément péter un câble. Vous l’aurez donc compris, le but de cet épisode est de nous raconter comment Dee est devenue Alpha. Plus psychologique et dramatique que ses prédécesseurs, ce segment renoue bien avec l’univers de "The Walking Dead" car on n’y sourit plus du tout ! Les protagonistes évoluent dans un monde sans pitié où il ne faut faire confiance à personne et c’est ce que Dee veut principalement enseigner à sa fille ! Si cet épisode prend tout de même un peu trop son temps pour installer son intrigue, la façon dont Dee devient Alpha étant probablement la partie la plus intéressante, il fonctionne en grande partie grâce à son casting et son angle nihiliste le rendant finalement assez agréable à visionner dans son ensemble.
Dans Amy/Dr. Everett, alors qu’Amy est à deux doigts de devenir le nouveau casse-croute des zombies, elle est sauvée in extremis par le Dr Everett. Ce dernier est un scientifique qui étudie le comportement des morts-vivants et qui est devenu une sorte d’ermite neurasthénique qui, grâce ou à cause de la jeune femme, va devoir de nouveau s’habituer aux vivants…
Cet épisode commence étrangement, à la manière d’un documentaire sur la nature avec en voix off, les commentaires du Dr. Everett (Anthony Edwards, le fameux Dr Green de la série Urgences, mais vu aussi dans "Appel d’urgence" et ici méconnaissable car ayant bien vieilli !) qui commente comment ont évolué les morts-vivants qu’il appelle les « Homo Mortuus » et désormais en haut de la chaîne alimentaire par rapport aux Homo Sapiens ! Ce docteur va voir son quotidien chamboulé avec l’apparition fortuite dans sa vie d’Amy, une jeune femme tentant juste de survivre dans un univers en ruines. On le voit, leur vision des zombies sont divergentes et ce sera le but de cet épisode plus philosophique qu’à l’accoutumée : nous faire réfléchir sur la place des morts-vivants dans notre société et sur une possible cohabitation dans un but de préservation de la planète sur laquelle l’homme a tout détruit. Original quant à son contenu, cet épisode aura le mérite d’apporter quelque chose de complémentaire et réflexif quant à la série séminale.
Malheureusement, Davon, l’épisode suivant va vite faire baisser le niveau de la série ! Dans celui-ci, un homme semblant avoir perdu la mémoire est accusé par une communauté d’avoir fait disparaître des enfants. Arrivera-t-il à se disculper ?
Ce segment prend l’apparence d’un « whodonnit chez les zombies » avec Davon, un homme qui n’a aucun souvenir de qu’il se passe et qui se réveille avec de nombreuses blessures en étant menotté à un zombie. Au fil de l’épisode, on nous révèle petit à petit ce dont il se souvient grâce à des souvenirs sous forme de flashbacks, sauf qu’on ne ne sait pas s’il est une simple victime ou bien alors le responsable de tout ce qu’il s’est produit. Mais de rebondissements en twists mal fichus et avec des acteurs débitant parfois des dialogues avec un mauvais accent français, on s’y perd et l’ensemble est rendu inefficace d’autant que les morts-vivants sont assez peu exploités à l’écran, dommage !
On terminera cette saison avec La Doña, un épisode dans lequel un jeune couple en quête d’un abri passe la nuit chez une guérisseuse dans une maison en apparence hantée. Survivront-ils ?
Efficace quant à ses décors et son visuel, cet épisode sous forme de huis-clos axé sur un couple tourmenté est plus psychologique que les précédents, mais pas très palpitant pour autant. Peu de frissons au final et une fin malvenue nous laisseront alors un goût d’inachevé au visionnage de cette série. Ce qui est davantage regrettable, c’est que ce n’est finalement qu’une histoire de fantôme qui n’a rien à voir avec la franchise de The Walking Dead ! Ce segment aurait figuré au programme de "Creepshow Saison 1" ou bien de "Creepshow Saison 2" qu’on n’aurait pas crié au scandale car il y avait plus sa place !
En conclusion, Tales of The Walking Dead est une série que l’on pourrait qualifier de correcte mais sans plus. Si les deux derniers récits sont sans intérêt, on pourra être séduit par les 4 premiers épisodes, sympathiques et abordant de nouveaux thèmes. Plus axée sur le comique et abordant des aspects différents de l’univers de TWD, cette série aura au moins le mérite d’être différente et divertissante à défaut d’être géniale. En attendant mieux !