Affiche française
RAID 2 - THE | THE RAID 2 : BERANDAL | 2014
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RAID 2 - THE | THE RAID 2 : BERANDAL | 2014
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Raid 2 - the

The Raid 2 : Berandal

Tout de suite après avoir survécu et annihilé tous les êtres vivants de la tour du premier opus, Rama est de nouveau envoyé en mission. Cette fois, il doit se faire incarcérer afin de se lier d’amitié avec le fils de la mafia locale et infiltrer tout le réseau afin de le démanteler de l’intérieur. Entre les trahisons, les guerres de gangs et les règlements de compte, sa mission ne va pas être de tout repos !

RAID 2 - THE | THE RAID 2 : BERANDAL | 2014

Ambitieux et atypique, Gareth Evans l’a toujours été (un gallois qui fait du cinéma en Indonésie, déjà, c’est rare) et cela n’est pas prêt de changer avec son nouveau film. Pour bien comprendre la genèse de THE RAID 2, revenons quelques temps en arrière. En effet, avant "The Raid" premier du nom, Evans projetait de réaliser une fresque mafieuse de grande envergure intitulée BERANDAL. Le projet étant mis en suspens pour des raisons de budget, le réalisateur se lance, en 2011, alors dans "The Raid", un « petit » film plus abordable pour la production. Lors des projections dans les festivals et à sa sortie, la claque est immense. Ce film que l’on n’attendait pas envoi du quasi jamais vu au niveau des combats et une réalisation énergique ainsi que des trouvailles visuelles étonnantes. Suite à ce succès, plutôt que de nous ressortir la même formule et de tirer sur la corde pour ce second volet (comme cela a pu être fait pour "Ong Bak"), le réalisateur décide d’aller plus loin et d’ajouter aux incroyables combats du premier volet, une histoire de guerre des territoires mafieuse, comme il souhaitait le faire pour son premier projet avorté. Vous suivez ?

Ainsi, plutôt que d’envoyer une heure trente de « fight » intensif, Gareth Evans ponctue son film de scènes de dialogues et approfondit ses personnages. Ne pensez-pas, pour autant que les affrontements physiques ont été retirés au profit de long discours. Non, la durée du film a juste été rallongée afin de pouvoir tout y mettre et atteint les 2h30 ! Cela peut paraître excessif pour un film de ce genre mais à aucun moment l’ennui ne pointe son nez. Les personnages sont tous charismatiques, que ce soit les ceux qu’on pourrait qualifier de « réalistes » comme les membres de la famille mafieuse qu’infiltre le héros ou ceux plus « tarantinesques » comme la femme aux marteaux et son acolyte à la batte de base-ball. En parlant d’armes, sachez qu’il y en aura pour tous les goûts : des armes blanches au flingues en passant par les éléments du décor, tout sera bon pour se massacrer. Les combats, justement, restent les meilleures scènes du film et peut-être, les meilleures scènes de castagne jamais vues au cinéma. Entre la mutinerie de masse, dans la boue, tourné en partie en un superbe plan séquence, une course poursuite en voiture durant laquelle la caméra virevolte de véhicule en véhicule, un carnage au marteau dans le métro ou encore un duel d’une violence inouïe dans une cuisine, vous en aurez pour votre argent, surtout que tout reste parfaitement lisible même dans le feu de l’action ! En plus de gestes martiaux d’une beauté, d’une rapidité et d’une technicité hallucinante, la puissance des coups est exacerbée par une violence graphique époustouflante. Les combattants souffrent et le public réagit. Ne pensez tout de même pas que tout n’est que sang et malheur puisque dans tout ça viennent se greffer de beaux moments d’humour, bien intégrés aux combats et au récit puisque souvent créés par le détachement des personnages par rapport à la situation. Pour en finir avec la castagne, si on devait chipoter, on pourrait noter les défauts inhérents au genre à savoir le syndrome « beat them’ all » (lors de certains combats, les ennemis arrivent par vague, et encore c’est plutôt rare) et des adversaires ultra coriaces alors que d’autres sont en carton (ils s’effondrent à jamais après avoir reçu une bonbonne d’eau vide), mais, honnêtement, là, c’est de la mesquinerie !

Revenons à l’autre partie du film, celle plus « calme » du conflit mafieux. Même si Evans n’a pas la patte d’un De Palma ou d’un Scorsese et que les rebondissements sont finalement plutôt classiques, ces scènes n’ont pourtant rien d’accessoire et nous avons même droit à d’excellents moments (la scène du repas entre Uco et son futur « allié » ou celle du karaoké). L’évolution réussie des protagonistes (la montée en puissance du fils du « parrain ») et la multiplicité de personnages hauts en couleurs y sont pour beaucoup et on prend plaisir à voir les trahisons se mettre en place, la tension monter et les nouveaux personnages faire leur entrée. Deux bémols tout de même : A trop vouloir intégrer des personnages et à trop complexifier une histoire qui n’en avait pas spécialement besoin, le récit en devient parfois confus et certaines scènes semblent tout de même un peu amenées de façon « rajoutées » dans l’optique de déclencher un beau combat. Parfois un peu « too much », cette suite est peut être un peu trop ambitieuse pour pouvoir atteindre la perfection à tous les niveaux. Alors, bien sûr, on aurait préféré que tout soit parfait mais on ne pourra pas reprocher à Gareth Evans de vouloir en montrer plus, d’aller plus loin et de sortir de sa zone de confort alors qu’il aurait pu simplement faire une repompe du premier volet. Autre point un peu dommageable, le héros, Rama, ne devient rapidement qu’un personnage parmi tant d’autres ce qui fait baisser quelque peu la tension du métrage.

Au final, d’un côté on pourrait regretter la baisse de rythme et de tension de cette suite par rapport à son prédécesseur, de l’autre on ne peut que saluer l’envie et la tâche quasi-réussie d’amener le concept beaucoup plus loin au niveau scénaristique tout en continuant à mettre en scène des combats d’une qualité jamais vue. En tous les cas, THE RAID 2 est, à nouvelle fois, une belle leçon de cinéma et surtout une nouvelle gifle et un standard en matière de scènes de baston. Certains diront qu’a ne jamais choisir entre film d’art martiaux et thriller, le film a le cul entre deux chaises mais comme pourrait le dire Jean-Claude Van Damme : « C’est le cul entre deux chaises qu’on réussit le mieux le grand écart ». A méditer.

RAID 2 - THE | THE RAID 2 : BERANDAL | 2014
RAID 2 - THE | THE RAID 2 : BERANDAL | 2014
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Note
5
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Sylvain Gib