Affiche française
PANDéMIE | GAMGI | 2013
Affiche originale
PANDéMIE | GAMGI | 2013
Un film de
Scénario
Date de sortie
Genre
Couleur ?
oui
Musique de

Pandémie

Gamgi

The Flu

Près d'une grande métropole, la police découvre, entassés dans un container, des dizaines de corps putréfiés victimes d'un mal mystérieux. Au même moment, un passeur de clandestins, atteint d'un virus inconnu, décède à l'hôpital. Quelques heures plus tard, les urgences de la ville croulent sous l'afflux des malades. Le chaos s'installe.
Afin d'enrayer la propagation du virus, les autorités imposent une mise en quarantaine. Tous les habitants sont confinés en zone de sécurité. La tension monte. Certains vont risquer leur vie pour sauver leurs proches, d'autres vont risquer celle des autres pour sauver la leur. Pendant ce temps, un survivant du container court dans la ville...

C’est une des grandes peurs de l’ère actuelle : celle de l’émergence d’un virus mortel, très contagieux, qui pourrait se répandre très rapidement sur l’ensemble de la planète. On a ainsi récemment tremblé devant les virus H1N1 et H5N1 (heureusement, en France, on n’aura pas été en pénurie de vaccins, n’est-ce pas Madame Bachelot ?). L’hypothèse d’une pandémie a bien entendu intéressé le cinéma, à travers de très nombreux films mettant l’accent sur une maladie ou un virus menaçant l’humanité, de Je suis une légende à "Contagion" en passant par "Ebola syndrome" ou évidemment par les films de zombies.

Avec Pandémie, le réalisateur sud-coréen Kim Sung-su (La Princesse du désert) va d’ailleurs reprendre le même cheminement que le film de Steven Soderbergh en nous décrivant l’évolution de l’épidémie, d’un premier infecté jusqu’à la contamination progressive d’une ville coréenne, bientôt placée en quarantaine. Cette propagation est d’ailleurs parfaitement rendue, nous montrant comment une seule personne peut propager le virus, passant d’un simple malade dans un container à un chaos indescriptible en quelques heures.

Nous suivrons donc l’approche médicale de la pandémie, puis très vite l’approche politique : comment les pouvoirs publics vont-ils pouvoir endiguer cette crise, empêcher sa propagation dans tout le pays et dans le monde, et surtout le traitement des malades et des personnes potentiellement exposées. Le sentiment d’urgence devient de plus en plus prégnant, la multiplication des malades obligeant les protagonistes en prendre des décisions rapides, dans l’urgence, en essayant de ne pas perdre de vue un intérêt global malgré la présence de drames très personnels.

Ce drame, nous le suivrons principalement à travers les deux personnages principaux : Kang Ji-goo, sauveteur, et Kim In-hae, femme médecin et mère célibataire. Deux personnages auxquels on s’attache rapidement, grâce à quelques légères touches d’humour, mais surtout grâce au drame qui les frappe, les deux personnages étant rapidement regroupés avec les malades au sein de camps de fortunes tandis que la fille de Kim In-hae développe les symptômes de la grippe mortelle.

Ces passages au sein des camps, où les malades ou les supposés-malades sont enfermés dans des conditions monstrueuses, ancrent le film dans un véritable cauchemar, dénonçant l’impuissance des autorités, mais montrant aussi comment, à force de petits arrangements innocents, l’épidémie peut dépasser les quarantaines. L’état des lieux se détériore de plus en plus, laissant les malades succomber sur place ou les corps, parfois encore en vie, être brûlés en masse pour éviter que la pandémie ne s’étende encore.

Le film suit par ailleurs le déroulement de la lutte contre l’épidémie au plus haut niveau, avec les opinions divergentes entre militaires et scientifiques, mais aussi l’influence américaine sur le sol sud-coréen. On ne regrettera ici que l’aspect très manichéen des débats, le pragmatisme de certains se heurtant à l’espoir un peu naïf des autres. Pourtant, on ne se formalisera pas vraiment de ce léger défaut, pas plus que de certains passages plus discutables et qui, entre les mains d’un Roland Emmerich par exemple, aurait eu un impact bien moins fort.

Il faut dire que la mise en scène et la musique ajoutent encore un peu d’intensité à cette histoire de pandémie très prenante et souvent glaçante. Seule la conclusion du film pourra nous laisser sur notre faim, mais ne vient pas gâcher la vision de cet excellent film qui vous donnera certainement encore moins envie de vous asseoir à côté de quelqu’un qui tousse !

Note
5
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Steeve Raoult