Monkey - the
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Deux frères jumeaux découvrent un mystérieux singe mécanique dans les affaires de leur père. Intrigués, ils vont l’activer engendrant une série de morts étranges. Bien que loin d’être complices, les deux frères vont se mettre d’accord pour mettre le singe hors d’état de nuire. Seulement, 25 ans plus tard, le jouet maudit refait surface, réveillant une menace qu’ils pensaient avoir enterrée...
L'AVIS :
Pour son nouveau film après le très remarqué « Longlegs », Oz Perkins est de retour avec The Monkey une adaptation libre d’une nouvelle de Stephen King, produite par James Wan. Une histoire d’objet maudit et de fatalité inéluctable. Alors, que vaut ce nouvel essai ?
L’intrigue de The Monkey repose sur un concept simple mais diablement efficace : deux frères jumeaux, aux personnalités opposées, découvrent dans les affaires de leur père une boîte à musique en forme de singe. Par curiosité, ils tournent la manivelle et constatent qu'à chaque fois que le jouet se met à jouer du tambour, une personne de leur entourage meurt. Un point de départ qui rappelle les grands classiques du genre tout en évitant certains poncifs.
En matière de films d’horreur grand public, The Monkey s’impose comme une belle surprise en ce début d’année. Contrairement au sympathique Companion, sorti en janvier, qui souffrait d’un univers trop peu développé, The Monkey assume ses mystères. Le film ne cherche jamais à expliquer pourquoi ce singe est maléfique : il est une fatalité, un mal inévitable.
Ainsi, il évite les scènes d’exposition fastidieuses où les personnages mènent l’enquête sur l’objet, découvrent des archives, contactent un expert et tentent d’exorciser la malédiction. Ici, rien de tout cela. L’objet tue, sans explication, et c’est justement ce mystère qui alimente l’angoisse.
Le thème central du film est la fatalité, exprimée par la mère des jumeaux lors d’une tirade sous forme de note d’intention. Elle leur assène un discours froid mais implacable : tout le monde meurt, et personne n’y peut rien. Une vision du monde qui résonne avec la propre histoire du réalisateur, Oz Perkins, dont le père, Anthony Perkins, est décédé des suites du sida, tandis que sa mère a péri dans un avion le 11 septembre 2001.
Ce rapport à la mort donne au film une tonalité particulière : la mort frappe au hasard, sans règle précise. Le singe tueur n’obéit à personne, pas même à son propriétaire Al, et fauche des vies de manière totalement imprévisible. Un principe qui rappelle Destination finale, où le suspense repose sur l’attente de la prochaine mise à mort et la manière dont elle se déroulera.
Si le thème du film peut sembler sombre, The Monkey se distingue par son humour noir et ses scènes de morts aussi graphiques qu’exagérées. À l’image des Contes de la crypte, le film prend un malin plaisir à transformer la tragédie en spectacle. Le réalisateur, habituellement plus austère (I’m the Pretty Thing That Lives in the House, February, Longlegs), allège ici son style et plonge pleinement dans la comédie horrifique. D’ailleurs, on sent qu’un soin particulier a été placé sur les morts afin de les rendre les plus originales et surprenantes possibles. Certes, leur réalisation est parfois handicapée par des SFX numériques pas toujours au top, mais l’humour et la jubilation l’emportent largement sur ce maigre défaut.
Le rythme effréné du film contribue à son efficacité : on ne s’attarde pas sur les zones d’ombre du scénario, on se laisse entraîner par l’action. L’histoire, bien que classique, est dynamisée par des personnages hauts en couleur : une mère aigrie mais aimante, un curé gaffeur, une agente immobilière extravertie et opportuniste… Autant de figures qui apportent du fun à chaque apparition.
Tiré d’une nouvelle de Stephen King, The Monkey nous replonge avec plaisir dans l’atmosphère familière d’une petite ville du Maine. L’histoire navigue entre deux époques, actuelle et 25 ans plus tôt, à la manière de Ça. Un choix narratif qui ancre le film dans la tradition des adaptations du maître de l’horreur et renforce son charme.
Sans révéler les détails de l’intrigue ni la dynamique entre les deux frères, sachez que le film réserve quelques surprises, bien que certaines soient assez tirées par les cheveux.
Avec The Monkey, Oz Perkins signe un film d’horreur grand public réussi, qui assume son absurdité et son humour noir tout en jouant habilement avec le thème de la fatalité. Un film fun, bien rythmé et qui saura ravir les amateurs de comédies horrifiques bien ficelées.