Affiche française
Sadness - The | Sadness - The | 2021
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Sadness - The

Sadness - The

Jim et Kat, un jeune couple taïwanais, vivent paisiblement tous les deux dans leur petit appartement jusqu’au jour où une mutation d’un virus jusque-là pourtant maîtrisé plonge le pays dans le chaos. Infectés par ce virus hautement contagieux et dangereux, les gens deviennent incontrôlables et s’adonnent alors à des tortures et des meurtres en séries.
Alors que la situation est des plus alarmantes, Jim et Kat vont tout faire pour survivre dans ce Monde devenu fou et sanguinaire.

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L'AVIS:

Fantastic Fest, Locarno, Fantasia, Fright Fest… Voilà un long-métrage qui aura connu bien des festivals et pas seulement à l’étranger : "The sadness" a été projeté également dans l’Hexagone à trois reprises sur 2021/2022 : L’Etrange Festival tout d’abord puis le PIFFF et le festival de Gérardmer.

C’est d’ailleurs lors de ce dernier que votre rédacteur a enfin pu voir celui dont tout le monde parlait en 2021, avec le norvégien multiprimé "The innocents". Annoncé comme violent et saignant à souhait, les festivaliers étaient prévenus : le film du canadien Rob Jabbaz, tourné à Taïwan, ne fait pas dans la dentelle.
Et effectivement nous n'avons pas été trompés sur la marchandise : "The sadness" est tout simplement le film gore que nous attendions depuis pas mal d'années maintenant sur la Perle des Vosges!

"The sadness", c'est une histoire on ne peut plus simple (on n'en demandera pas plus pour ce genre de long-métrage) : un virus se propage et plonge Taïwan dans le chaos, les personnes contaminées devenant alors hautement agressives et sadiques au possible.

Le genre de film qui fit surtout parler de lui pour ses excès de violence et de dépravation.
Car il faut bien le dire, les personnages, sans grand relief pour la plupart, ou encore l’ingéniosité du scénario ne sont pas ce que nous venons chercher en premier lieu dans ce genre de production qui se veut être un sacré défouloir et un grand moment de délire avec ses contaminés foutraques au possible.

"The sadness", c’est avant tout une plongée dans un Monde ravagé par un virus qui ne vous laissera aucun répit. Véritable descente aux Enfers, le film ne tourne pas autour du pot et nous confronte très rapidement aux premiers contaminés. La couleur est annoncée dès les premières images choc : elle sera rouge, rouge sang bien évidemment.
Et même si on déplorera une dernière partie bien moins rythmée, trop bavarde et délaissant l’action non-stop et le climat anxiogène instaurés jusque-là, on ne pourra que saluer ce véritable rollercoaster énergique et violent sur lequel nous a embarqué Rob Jabbaz et qui n’est pas sans rappeler pour certain(e)s la bande dessinée "Crossed" dont notre canadien avoue s’être inspiré (même s’il n’est pas parti de celle-ci pour lancer son projet confiera-t-il lors d’une interview donnée dans le cadre du festival Fantasia).

Et pourtant "The sadness" n’est pas uniquement un film « sans cervelle », avec des séquences choc mises bout à bout pour aller toujours plus loin dans la barbarie et le sanguinolent. Non, ce film taïwanais est à replacer dans ce contexte de pandémie de la Covid qui s’est étendue principalement sur 2020 et 2021. Un climat anxiogène et viscéral que notre réalisateur canadien tente de retranscrire à sa façon : avec ses contaminés en proie à cette mutation d’un virus que l’Etat pensait sous contrôle, inutile de vous dire que l’extrapolation dans le cinéma extrême de ce grand moment de crise sanitaire que nous avons toutes et tous connue est des plus dingues ! Un pari réussi pour tout aficionado de films gores.

Mais au-delà de la simple transposition de la crise sanitaire au Covid-19 dans son film, Rob Jabbaz prend un malin plaisir à bâtir une satire de la société moderne, tout en faisant ressortir des vices et autres comportements nocifs chez ses personnages (toujours dans l’hyperbolisme, le sens de l’exagération étant de mise dans ce type de film).
Par exemple, le Mouvement MeToo, que nous ne prendrons pas la peine de définir à l’heure d’aujourd’hui, est notamment mis en avant avec ce vieil homme qui va se transformer en véritable pervers sanguinaire adepte de la hache que nombreux tueurs issus de slasher movies pourraient jalouser sans aucun souci. Le système politico-économique bien évidemment est également critiqué à plusieurs reprises dans le film, tout comme ces mouvements Anti-Vax allant parfois à l’encontre des soignants (dès les premières minutes du film le voisin de Jim montre son désaccord et sa perte de croyance et de confiance envers la médecine) ou encore cette dépendance totale aux réseaux sociaux et aux téléphones portables. Des traits du comportement qui sont extrapolés volontairement pour nous montrer cette rupture sociale, certes exagérée ici, que crée une crise sanitaire d’ampleur au minimum nationale. Une rupture qui renvoie à ce que l’Humanité pourrait avoir de pire, allant de la « simple » paranoïa/folie pour certains à un triste retour ici à des comportements primitifs (des hordes se créent, des instincts primaires se dégagent dans le but de s’alimenter ou de s’accoupler…). Des sauvages : voilà ce que sont devenues les personnes contaminées par ce virus des plus dévastateurs.

Notre cinéaste canadien nous convie donc à un véritable tour de grand-huit horrifique qui démarre très vite et parvient à maintenir en haleine le spectateur du début à la « presque » fin (comme déjà dit, les quinze dernières minutes perdent quelque peu en intensité et en rythme). Avec ses scènes se déroulant dans des endroits plutôt anxiogènes (après avoir été poursuivis en pleine rue par une horde de contaminés, nous voilà enfermés un temps dans le métro puis pourchassés dans les couloirs glauques de ce dernier pour enfin finir dans les couloirs d'un hôpital dont le sol couleur rouge à de nombreux endroits est jonché de cadavres…) et ses contaminés sadiques et véloces renforçant ce sentiment permanent d’insécurité, "The sadness" ne laissera pas de répit au spectateur, soit ébahi devant tant de violence et d’hémoglobine soit raide comme un piquet dans son fauteuil, les yeux écarquillés devant cette déferlante de scènes choc.

Critiquer "The sadness" sans passer par les cases « effets spéciaux » et « maquillage », c’est comme passer à côté de son sujet. Forcément que nous allions nous attarder quelques temps sur les effets visuels et les hectolitres de sang versés dans le film : voilà bien tout l’intérêt du long-métrage de Rob Jabbaz (savoir si le héros va réussir à rejoindre sa belle passe clairement au second plan, vous l’aurez aisément compris).
Et Robert Jabbaz n'attendra pas bien longtemps pour nous plonger dans une horreur des plus graphiques, nos contaminés commettant alors tortures, meurtres et viols en pagaille sans la moindre pitié pour leurs victimes. Arrachage de peaux, castration contre du fil barbelé, cassage de membres, explosion et broyage de têtes, énucléation, morsures en tous genres, coups de couteaux et haches en veux-tu en voilà... Le sang gicle dans tous les sens, parfois avec exagération (d'où le mot "gore" utilisé dans le sens cinématographique du termes : c'est très saignant et drôle à la fois) comme cette scène de boucherie dans le métro au départ assez réaliste (un homme poignarde une par une ses victimes avant que les passagers réalisent ce qu’il est en train de se passer) qui vire au grandguignolesque (un geyser de sang va littéralement repeindre le plafond). Probablement la meilleure scène du film.

Mais ce qui distingue "The sadness" des autres films où les contaminés deviennent extrêmement violents ("28 jours plus tard", "Dernier train pour Busan" et autres "Peninsula", "#ALive"...), c'est le fait qu'ici viennent également se joindre au rayon des joyeusetés des tortures et des scènes de sexe bien crades. En effet, nos contaminés vont s'adonner à des tortures en bandes organisées mais également à des viols en cascade dans des bains de sang avec en fond des gémissements et des cris de victimes qui s'entremêlent avec les ricanements des agresseurs (on aura droit à des sodomies, levrettes et même une scène de pénétration dans une orbite après avoir retiré au préalable le globe oculaire !!! Quand on vous dit que cela va loin...).

"The sadness" est une œuvre à ne pas mettre entre toutes les mains assurément et qui s’avère être là une bien belle réponse asiatique à une partie de ce cinéma hongkongais, la Catégorie III, qui recense tant de films provocateurs et scandaleux dont l’un des fiers représentants est notamment le fameux "Ebola Syndrome" dans lequel nous suivions déjà un homme devenu fou et massacrant de malheureuses victimes croisant son chemin.

Avec ses contaminés intelligents, bavards, violents et sadiques s’adonnant à des actes barbares et sanglants, le film de Rob Jabbaz saura émoustiller les fans de films saignants et violents que nous sommes en partie au sein des fantasticophiles.

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Bande-annonce
Note
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David Maurice