Affiche française
MADMAN | MADMAN | 1982
Affiche originale
MADMAN | MADMAN | 1982
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Madman

Madman

En colonie de vacances dans un camp d'été, des adolescents écoutent des moniteurs qui soit entonnent une chanson (celle du thème d’ailleurs reprise dans le générique de fin), soit racontent des histoires qui font peur autour d'un feu dans la forêt. L’un d’entre eux narre le récit d’un fermier local nommé Marz et ayant tué sauvagement sa famille à coups de hache. Un des éducateurs, secondé par un ado, décide que ce serait sympa de crier son nom dans les bois environnants afin de l’appeler. Forcément, c’est une très mauvaise idée...

MADMAN | MADMAN | 1982

L'AVIS :

Madman (également connu sous le nom de « Madman Marz » ou encore « The legend lives ») est un énième slasher des années 80 se déroulant dans un camp d'été. Salué depuis comme un film culte par de nombreux fans et ayant même été nominé aux Saturn Awards en 1982 (récompenses de cinéma et de télévision américaines décernées par l'Académie des films de science-fiction, fantasy et horreur depuis 1973 à des films ou programmes de télévision relevant des genres susmentionnés), ce métrage apparaît pourtant au visionnage, comme carrément moins bien que "Vendredi 13" fait avant et même catégoriquement moins bon que "Massacre au camp d été" réalisé après, c’est dire ! Madman n’est qu’un slasher mineur qui suit des chemins relativement communs et trop d’obstacles l’empêchent de décoller vraiment et de se démarquer des autres qui pullulaient pourtant par centaines dans les eighties.

Au premier rang des problèmes rencontrés par ce métrage de Joe Giannone n’ayant rien fait de notable jusqu’alors, figure le look du psychopathe des bois. En effet, celui-ci a un physique assez proche d’un Victor Crowley (le croquemitaine meurtrier de la franchise sympathique des "Butcher") mais du pauvre ! Il n’est jamais très bien mis en valeur car souvent filmé en plans très rapprochés, ce qui restreint un peu la lisibilité de ses actions et expressions faciales. Toutefois, on comprendra mieux pourquoi lorsque l’on réussira à le voir plus de deux secondes à l’écran : c’est tout simplement un gigantesque géant dans une salopette qui ne s’exprime que par onomatopées et arbore une barbe blanche engendrant un Père Noël des bois étant passé plusieurs fois à la machine ou sous un train, c’est selon ! Ce n’est pourtant pas tout, car non content d’être l’un des maniaques les moins effrayants que l’on ait pu voir dans ce type de production, son maquillage en latex est plus que visible, notamment en ce qui concerne les mains et les pieds, prothétiques au possible, ce que ne renierait pas l’entreprise de gants Mapa !

Le casting est, quant à lui, très inégal. S’il est vrai qu’il dégage une certaine authenticité car les héros sont assez quelconques voire moches pour certains, il est regrettable que les personnages n’offrent pas davantage et peinent à rendre les émotions de leurs personnages : aucun ne cabotine à mort comme c’est souvent le cas dans les slashers et ils manquent tous d’ambition dans leur jeu notamment dans leurs réactions face au tueur par exemple ou lors des longues scènes de discussions et ce, malgré les rajouts de cris en tous genres qu’ils ont beau pousser en voyant le tueur ! Au final, les acteurs, tous là pour faire office de chair à canon, sont clairement mauvais alors que les personnages qu’ils incarnent agissent souvent de façon illogique, mais bon ça c’est tout de même monnaie courante dans des métrages de ce genre au scénario malingre !

Justement, parlons un peu de ce dernier ! Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’il est lui aussi sans grande surprise : un tueur incarné par un redneck local, des victimes caricaturales devisant souvent de tout et n’importe quoi parfois (très) longuement, une forêt en apparence hostile mais dont on a vite fait le tour, un camp reculé où jamais personne ne voit rien et puis des meurtres plus ou moins suggestifs ! De fait, le manque de réelles surprises, la prévisibilité de l’ensemble et la linéarité de la trame en feront un métrage secondaire de ce point de vue. Ajoutons également que le point d’orgue scénaristique qui coule le film est certainement le fait qu'on montre les séquences de meurtre de chaque personnage à travers l'écran dans la scène d’ouverture du feu de camp ! Evidemment, nous savons d’office que la plupart d'entre eux vont mourir de toute façon, mais pourquoi dépouiller toute surprise potentielle d'un type de métrage dont on connaît déjà certaines ficelles !?

Pour ce qui est de la mise en scène, cette dernière est clairement très artisanale. Bourrée de maladresses, pas toujours au point, on la sent pourtant généreuse et à la recherche de plans sympathiques comme celui du corps debout et décapité qui choit à côté de sa tête déjà au sol ! Mais c’est bien trop peu car à côté de cela, au niveau de la cinématographie, c’est souvent très illisible voire filmé hors champ dans l’ensemble, les scènes de meurtres ne sont pas très fournies et peu innovantes (décapitation, coup de hache et c’est à peu près tout), peu pourvu en termes de décors (aux séquences nocturnes dans les bois leur succèdent celles dans le camp), musicalement horripilant avec son synthé abrasif et tout cela contribue à faire de Madman une œuvre plus nanar que film référence !

En conclusion, Madman est un petit slasher très basique comme il en pleuvait dans les années 80. Et à cause d’un rythme assez mou dû aux trop longues répliques des protagonistes, d’un tueur peu charismatique, d’acteurs assez laids et très amateurs pour certains, de meurtres pas assez démonstratifs et d’un scénario trop simpliste, il ne se démarquera jamais d’un "Vendredi 13" dont il est un lointain cousin peu captivant qu’on oubliera très vite. Tout ce qu'il a à offrir, c’est une scène de sexe dans un spa complètement ridicule mais bien risible !

MADMAN | MADMAN | 1982
MADMAN | MADMAN | 1982
MADMAN | MADMAN | 1982
Note
2
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Vincent Duménil