Guerre des mondes (2019) - la
War of the worlds (2019) - the
Woking, 1905, en Angleterre. Intelligente et en avance sur son temps, Amy étudie les sciences naturelles à l’université. La jeune femme entretient une relation qui fait scandale avec le passionné George, un homme marié. Lorsque la population doit faire face à une invasion martienne, les deux amants n’hésitent pas à se mettre en danger pour venir en aide à leurs proches.
L'AVIS :
Le roman culte de H.G. Wells, La Guerre des Mondes, paru en 1898, n'en finit plus de se voir adapter au cinéma ou en série-télévisée, et même sur d'autres supports, comme la bande-dessinée par exemple. On se souvient tous de l'incroyable choc vécu par la population américaine en 1938 quand Orson Welles lui-même décide d'en faire une adaptation radiophonique sur l'antenne de CBS, adaptation tellement réaliste que le peuple américain a réellement cru qu'une invasion martienne était en train de se produire !
Au cinéma, il faut attendre 1953 et le réalisateur Byron Haskin pour voir "La Guerre des Mondes" sur un écran. Ensuite, c'est en 2005 que les Tripods font leur réapparition et ce, trois fois cette année là, avec le film de Steven Spielberg bien sûr mais aussi celui de Timothy Hines et celui de David Michael Latt. D'autres versions voient le jour en 2008, 2012 et 2014.
La télévision n'est pas en reste, avec trois adaptations : une en 1988 (War of the Worlds) et deux en 2019 : une série-télévisée produite par Canal+ et la Fox et qui comprend pour le moment deux saisons et une mini-série de trois épisodes produite par la BBC. C'est de cette dernière que nous allons parler ici.
Trois épisodes d'une cinquantaine de minutes environ donc, pour retranscrire le roman de Wells, voilà ce que les Britanniques nous proposent. Avec Craig Viveiros à la réalisation et Peter Harness au scénario, avec un casting prestigieux dont Eleanor Tomlinson, Rafe Spall, Robert Carlyle, Rupert Graves, Woody Norman ou Jonathan Aris, cette mini-série remplit parfaitement son contrat et tient largement la route, même face au mastodonte de Steven Spielberg par exemple. Bien sûr, le budget n'est pas le même mais la qualité est bel et bien là, avec quelques séquences spectaculaires qui bénéficient d'effets-spéciaux visuels vraiment bluffants. L'apparition des Tripods est efficace, de même que leur look. Certes, il y en a un moins que dans le film de 2005, les attaques sont un peu moins grand-spectacle mais honnêtement, le travail accompli par les équipes techniques mérite d'être salué car on est très loin au-dessus d'une production Nu Image par exemple. L'intégration avec les personnages réels et les décors est assez épatante, de même que la vision d'une créature se mouvant "hors habitacle" dans l'épisode 3 et qui attaque les héros de l'histoire, avec un joli réalisme. Les amateurs devraient largement apprécier cette mini-série sur un plan visuel car elle est très réussie à ce niveau.
L'histoire est assez bien respectée mais l'originalité de cette mini-série vient du personnage principal lui-même, à savoir... une femme ! Cette fois, on est en présence d'une héroïne, ce qui change un peu des adaptations précédentes. Interprété par une excellente Eleanor Tomlinson, le personnage d'Amy est donc celui par qui on va voir l'histoire à travers ses yeux. Habitant dans la campagne du Surrey, en Angleterre, Amy vit avec le journaliste George. Le couple semble avoir des difficultés d'intégration auprès de la population, on découvrira le pourquoi un peu plus tard. Un des points forts de cette mini-série est d'avoir située l'action au début des années 1900, soit quasiment comme le roman de Wells. La reconstitution de l'époque est minutieuse et participe à créer une ambiance très british et très appréciable.
Le premier épisode nous présente donc les divers personnages que l'on va suivre ainsi que la premier contact avec un objet martien, à savoir une grosse météorite venue s'écraser dans le Surrey. Devenant le centre d'intérêt de la population, cette météorite va s'avérer bien dangereuse une fois en action. S'ensuivra l'apparition des Tripods donc, qui va apporter une bonne dynamique au récit. Mais les extraterrestres et la réelle menace qu'ils font peser sur la Terre ne prend pas le dessus sur les relations entre les personnages humains et c'est bel et bien la lutte pour la survie qui va primer ainsi que les relations entre personnages.
Une autre bonne idée de cette mini-série est d'intégrer à la mise en forme du récit des passages se situant dans le futur. On devine assez rapidement que ces visions d'une terre entièrement dévastée et pourvue d'une couleur rougeâtre n'est autre que notre monde après l'invasion martienne. Les humains semblent avoir remporté la bataille mais à quel prix ? Un univers quasi post-apocalyptique vient donc s'inviter à diverses occasions à l'intérieur du récit présent et ces séquences prennent de plus en plus d'importance au fil des trois épisodes. Certes, l'ambiance n'est pas très optimiste et le film livre des pistes de réflexions déjà connues mais toujours intéressantes dans un récit de science-fiction : les humains ne passent-ils pas leur temps à faire comme ce qu'on fait les Martiens en fin de compte ? Comme le dit très bien le mari d'Amy à son frère, haut placé dans l'administration anglaise, les hommes veulent toujours étendre leur territoire et prennent les terres par la force, utilisant parfois d'armes sophistiquées contre des peuplades plus primitives. Ce qui ressemble fort à cette invasion martienne sauf que cette fois, les hommes sont du mauvais côté de la barrière.
Amateurs de S-F, ne boudez pas votre plaisir et n'hésitez donc pas à vous procurer cette mini-série de grande qualité, à l'interprétation sans faille et aux effets-spéciaux remarquables.
* Disponible chez l'éditeur ELEPHANT FILMS et à la boutique Metaluna Store :
https://metalunastore.fr/products/la-guerre-des-mondes-integrale-de-la-…