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Esther 2 : les origines | Orphan first kill | 2022
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Esther 2 : les origines | Orphan first kill | 2022
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Esther 2 : les origines

Orphan first kill

Estonie, 2007. Leena, femme d’une trentaine années enfermée dans le corps d’une enfant et psychopathe notoire, s’échappe de son asile psychiatrique. Profitant de son apparence physique, elle se fait passer pour une fillette disparue nommée Esther et rejoint les Etats-Unis. De retour dans « sa » famille, Leena/Esther va devoir se faire passer pour la personne qu’elle n’est pas…

Esther 2 : les origines | Orphan first kill | 2022

L'AVIS :

En 2009, le réalisateur Jaume Collet-Serra secoue le paysage cinématographie avec une petite péloche intitulée « Esther ». Partant d’un thème cher au cinéma horrifique, les enfants maléfiques, Collet-Serra dynamite le genre avec un twist final qui restera dans les mémoires. En tous cas, suffisamment pour que, treize ans plus tard, Esther reviennent sur les écrans dans une « origine-story » qui n’en est pas totalement une, mais bref....

Derrière la caméra, le réalisateur original ne rempile pas (préférant sûrement tourner une nouvelle « Liam Neesonerie » ?), et les financiers offrent la place à William Brett Bell, honnête artisan notamment connu pour le diptyque de « The Boy », à défaut d’être un génie du cinéma. Le nouveau venu offre à le rôle-titre à Isabelle Furhman qui interprétait déjà Esther dans le premier volet.

Problème, l’actrice, enfant à l’époque, a, en toute logique, pris treize ans dans les dents. Clairement, le fait d’avoir réengagé Furhman sonne comme une fausse bonne idée. Cette mauvaise impression est confirmée durant les premières minutes du film où le visage plus vieux de l’actrice, posé sur le corps d’une doublure enfant (c’est pas vraiment ça, mais je fais court) fait tiquer. Puis, après quelques minutes, contre toute attente, la magie opère. L’interprétation malsaine et insidieuse d’Isabelle Furhman l’emporte sur le trucage branlant et nous fait entrer dans le film.

Une fois dans l’ambiance, que propose ce nouveau volet ? Passé une scène d’introduction bien énervée et sanglante…. Et bien, tout comme le premier, mais en moins bien. L’arrivée d’Esther dans sa « nouvelle » famille, son comportement malaisant entre gentillesse trop appuyée et fourberies en tous genres, les doutes des proches, tout y passe ! On pense alors qu’on va se retaper le même film, et même si on se prend au jeu, ça sent la déception à venir. Puis, miracle ! A mi-parcours, les scénaristes balancent un twist bien vu qui rebat les cartes du métrage et relance l’intérêt. Une pièce dans la machine qui apporte un souffle inespéré et surtout qui permet à certains personnages d’apporter une opposition puissante et salvatrice à Esther.

Après ce contre-pied bien vu et positionné de façon stratégique dans le récit, la deuxième moitié du film propose donc un combat psychologique entre les différents protagonistes, avec chacun leurs motivations, leurs enjeux et leurs sentiments. Toutefois, si ceux d’Esther, de Tricia (la mère) et de Gunnar (le fils) sont plutôt bien exposés, du côté d’Allen, le père, il y avait possibilité d’appuyer son rôle de père aveuglé par la joie de retrouver sa fille et d’en faire un ressort émotionnel intense. Au lieu de cela, William Brett Bell, préfère se concentrer uniquement sur l’action et le suspense. Dommage, tant il y avait moyen de faire d’Allen un personnage tiraillé entre les différents membres de sa famille.

Ce manque d’émotion se retrouve jusqu’à la scène finale qui rappelle fortement celle du film « Le bon fils » avec Macaulay Culkin et Elijah Wood, mais justement et malheureusement, sans le côté dramatique et sans le dilemme qui faisaient toute la force du film de Joseph Ruben. Le réalisateur préfère jouer la carte du grand spectacle et, pour le coup, c’est bien dommage car cette lacune empêche « Esther 2 : Les origines » de devenir une œuvre aussi marquante que son prédécesseur.

Reste, malgré tout, une pellicule plaisante, qui a su garder le ton et l’ambiance du film original (notamment grâce à l’interprétation de son actrice principale) et nous laisse avec un petit rictus de satisfaction sadique lorsque le générique final apparait. Et ça, c’est déjà bien plus qu’espéré face à un projet qui avait, sur le papier, tout du casse-gueule assuré. Bien joué William.

Esther 2 : les origines | Orphan first kill | 2022
Esther 2 : les origines | Orphan first kill | 2022
Esther 2 : les origines | Orphan first kill | 2022
Bande-annonce
Note
3
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Sylvain Gib