Affiche française
FANATIQUE | HACK! | 2007
Affiche originale
FANATIQUE | HACK! | 2007
Un film de
Scénario
Date de sortie
Pays
Genre
Couleur ?
oui
Musique de

Fanatique

Hack!

Un groupe d’étudiants se rend sur l’île de "Boris Island" pour un voyage d’études visant à relever leur moyenne. Les propriétaires de l’île, un couple de cinéphiles, ne vivant que pour leur passion du cinéma, les accueillent. Tout semble se dérouler pour le mieux jusqu’à la première disparition…

FANATIQUE | HACK! | 2007

"Fanatique" annonce clairement la couleur. Le film sera bourré à ras bord de références au monde du cinéma et plus particulièrement aux films d’horreurs. Un postulat prompt à satisfaire les fans aimant s’amuser à découvrir de quel film provient une phrase ou une mise en scène. Et Matt Flynn n’y a pas été avec le dos de la cuillère ! C’est bien simple, les clins d’oeil et allusions fusent jusqu’à l’overdose ! Ce qui pourra amuser au début deviendra peut-être un peu lassant pour la plupart d’entre nous, même si ça reste distrayant. Mais point trop n’en faut, comme on dit…

Et ça démarre d’entrée de jeu puisqu’on retrouve pour la scène d’introduction Kane Hodder, cascadeur devenu célèbre depuis qu’il a endossé le rôle de Jason Voorhees. Après cette petite entrée en matière fort réjouissante (une décapitation dès le début, moi ça me plait !), on retrouve notre groupe d’étudiants et là, on se dit que le film ne va pas rester très sérieux et va plutôt emprunter la voie des "Scary Movie", ce qui n’est pas totalement faux vu la lourdeur de certains personnages. Matt Flynn a sûrement fait exprès d’ailleurs de choisir des personnages stéréotypés au possible, ce qui sert bien son idée de faire un slasher cinéphile. On retrouve donc le beau gosse super sympa, la fille complexée et timide qui craque pour le beau gosse, le footballeur adepte du "lâché de pets" ("Scary Movie" style), la blonde destroy et lesbienne (sosie d’Avril Lavigne, en un peu moins jolie quand même), le gay asiatique, la bimbo aux attributs mammaires de rêve (je fais tomber le suspense de suite, OUI, on les voit ses seins, voilà vous êtes contents hein !!) et le black fumeur de joints. Toute la panoplie des adolescents qu’on retrouve traditionnellement dans les films récents destinés à la nouvelle génération, et qui étaient, reconnaissons-le, également présents dans les classiques d’antan ("Vendredi 13" et autres…).

Nos joyeux drilles, experts en cinéma, vont alors nous balancer moult discussions sur le sujet, parlant aussi bien d’ "Orange Mécanique" que se demandant quel est le meilleur tueur entre Freddy, Jason, Michael Myers ou Hannibal Lecter ? Ou qui a incarné le meilleur Frankenstein ? Parmi les autres références, on citera pêle-mêle le "on va avoir besoin d’un plus grand bateau" lancé par la blonde destroy quand elle voit arriver la bimbo aux gros seins ; le nom du bateau est "Orca" ; le professeur de nos étudiants s’appelle Mr. Argento ; la propriétaire de l’île s’appelle "Mary Shelley" ; l’un des étudiants parle de "Psychose" quand il voit la décoration de la maison (des animaux empaillés) ; l’un des meurtres est commis par un clown qu’on croirait échappé du "Killer Klowns from Outer Space" ; on voit deux samouraïs dont l’un porte le même costume que le tueur de "Guinea Pig 2" ; lors d’un meurtre à la hache, le psychopathe lance un "Here’s Johnny !" tonitruant en référence à "Shining" ; on a une mise en scène de meurtre (excellente, la meilleure scène du film) qui fait référence à "Ring" et à Sadako ; l’acteur Burt Young qui joue le capitaine du bateau est habillé comme le Quint des "Dents de la Mer", etc., etc.

Bref, le fan est en territoire connu et Matt Flynn fait tout pour lui faire plaisir. Il ne lésine pas sur l’aspect gore de son métrage (décapitation à la lame de scie circulaire, énucléation avec un crochet, utilisation de la tronçonneuse, bassin rempli de piranhas…) et se paie le luxe de faire figurer quelques têtes bien connues, comme Burt Young et Tony Burton (la saga Rocky), William Forsythe (est-il besoin de le présenter ?) ou bien encore Juliet Landau dans le rôle de mary shelley. Juliet qu’on avait pu à loisir découvrir dans la série "Buffy contre les Vampires", où son visage particulier et animal en faisait déjà un personnage excentrique. Il est vrai que son physique en fait une interprète rêvée pour ce genre de rôle.

Plein de bonnes intentions donc, qui malheureusement n’atteignent pas toujours le but fixé. En fait, on éprouve un sentiment mitigé tout au long de la progression du film. Parfois, je me disais "putain, c’est grave là…" et parfois "tiens, c’est sympa ça…". Je suppose que le but du réalisateur était de livrer un film fun et décomplexé (voir les quelques images du tournage pendant le générique de fin qui dénote d’une ambiance fort sympathique apparemment) mais cette accumulation de clichés fait qu’on reste souvent sur notre faim et qu’au final, on trouve ça un peu lourdingue. Le film peine parfois à trouver son rythme, s’enlise dans des séquences de dialogues placés là pour nous balancer des discussions cinéphiles, les personnages ne sont guère intéressants, certains sont même inutiles (le personnage joué par William Forsythe par exemple, faudra m’expliquer ce qu’il vient faire là ? Il apparaît comme ça, sans qu’on sache vraiment pourquoi en fait…). En clair, "Fanatique" possède de nombreux défauts qui le tirent vers le bas, malgré l’évidente implication du réalisateur, qui, tel un fan boy qui ne réalisera peut-être plus jamais de film, nous balance tout ce qu’il aime dans le cinéma de genre, soigne sa réalisation et ses effets spéciaux et veut en donner pour son argent aux spectateurs malgré le (sûrement) faible budget du film.

Au final, et grâce à son dernier quart d’heure et à son retournement de situation (que les fans auront deviné quasiment dès le début mais bon…), "Fanatique" constitue un honnête film d’horreur pour ados, ni mauvais, ni génial, qui rate certaines de ses cibles mais en touche d’autres néanmoins. Un film à l’équilibre instable qui ne mérite pas qu’on le range aux oubliettes mais qui ne viendra pas non plus se ranger parmi vos DVD préférés. Une petite série B sans prétention, qu’on regardera avec humour un samedi soir pluvieux…pour se jeter ensuite sur "Fondu au noir", oeuvre phare des films références...

FANATIQUE | HACK! | 2007
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Note
3
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Stéphane Erbisti