Affiche française
AUTOMATON TRANSFUSION | AUTOMATON TRANSFUSION | 2006
Affiche originale
AUTOMATON TRANSFUSION | AUTOMATON TRANSFUSION | 2006
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Automaton transfusion

Automaton transfusion

Trois étudiants ont prévu d'aller à un concert dans un bar. En arrivant, ils vont découvrir un centre-ville désert et silencieux. Ils vont vite se rendre compte que la ville est infestée de morts-vivants avides de chairs humaines. Dans ce chaos qui se veut apocalyptique, ils vont tenter de survivre en combattant des zombies affamés, anéantissant et dévorant tout sur leur passage.

AUTOMATON TRANSFUSION | AUTOMATON TRANSFUSION | 2006

Il est de bon ton, dans les cercles concentriques des fans du cinoche de genre, de ne pas tirer à boulets rouges sur un film quand celui-ci est indépendant, financé avec l'assurance-vie de la grand-mère qui a enfin cassée sa pipe et qui repose pratiquement tout entier sur quelques passages gores ou sanguinolents.
Cet "Automaton transfusion" ayant été tourné en neuf jours, avec un budget de 30.000 dollars, il entre donc de plein pied dans le cas énoncé, avec un brio déroutant.

Si l'on ne peut qu'applaudir des deux mains, ou des deux pieds pour les manchots, ceux qui se lancent dans une production horrifique, on est parfois surpris du peu d'audace de pas mal de ces petites séries M (à mi-chemin entre la série B et la série Z.) © Horreur.com.
Il semble que pour émerger de la masse grouillante du DTV d'horreur, un poil de différence ne serait pourtant pas superflu.
Horreur.com fourmillant, par ailleurs, de petites perles d'inventivités, de subversions, d'intelligences et de talents, nous vous invitions donc à passer vos longues soirées d'hiver à les rechercher sur le site.

Car, clairement, ce n'est pas Automaton transfusion qui risque de donner du plaisir, même coupable, tant il est formaté (un comble, pour une production indépendante !), sans originalité aucune et visuellement moche. La mise en scène est digne d'un parkinsonien de la caméra qui pense que pour donner du rythme il suffit de faire vomir le spectateur en lui assénant des images instables et totalement illisibles. Il faudra probablement être extrêmement charitable pour y trouver son compte.

Après une séquence pré-générique assez efficace (ce sera presque la seule) se déroulant dans une morgue, le film tente de prendre son envol en nous proposant une énième vision de l'univers universitaire de l'Amérique des djeunz au travers de quatre de ses représentants : Jackie, Chris, Tim et Scott. C'est passionnant, certes, mais heureusement c'est suffisamment court pour ne pas que l'on se mette à mâchonner sa télécommande par ennui. L'intrigue se scinde alors en deux à la manière d'une cellule protozoaire se reproduisant par scissiparité (rien à voir cependant avec l'impératrice d'Autriche). D'un côté, la brave Jackie se rend à une fête composée d'alcool, de drogue et de fifilles, tandis que les trois autres taillent la route pour se rendre à un concert dans un bar du centre-ville.

Tout occupés qu'ils sont à évoquer le conflit du Moyen-Orient, la théorie des cordes en physique quantique et la poésie des troubadours, nos trois joyeux comparses ne se rendent que tardivement compte et avec stupeur, qu'ils se trouvent sur une route d'habitude fort fréquentée, alors que pourtant ils n'ont croisé personne depuis de longues minutes. A la manière des chiens, cela aurait dû leur mettre la puce à l'oreille ! Pensez-vous ! Tranquille, ils pénètrent dans la ville, la découvre déserte et n'ont que le temps de s'enfermer dans un bar afin d'éviter une attaque impromptue de zombies.
Jackie, elle, se rend à sa soirée et patatras les zombies déboulent tout pareil. Elle réussit cependant à s'enfermer dans les gogues.
Que l'on se rassure ! Nos quatre compères se retrouveront bien vite et tenteront de rejoindre leur lycée pour y trouver du secours (pourquoi le lycée ? Si quelqu'un à la réponse, qu'il nous écrive).
La fin sera évidemment ouverte, histoire de pouvoir faire une suite... on ne sait jamais, sur un malentendu le film pourrait avoir son petit succès.

Les auteurs sont certainement des fans de zombie-movie, cela ne fait même aucun doute tant ils copient servilement une large palette de classiques du genre : "Le jour des morts-vivants", "L'armée des morts", "Shaun of the dead" pour n'en citer que trois. C'est tellement vrai que l'on peut facilement anticiper ce qui va arriver aux protagonistes. Du coup, aucun effet de surprise à attendre dans cette péloche roborative comme une tourte de grand-mère à moustache.
Les personnages ressemblent à ceux que l'on peut voir dans une myriade de métrages à destination de la belle jeunesse de notre pays. Stéréotypés jusqu'à l'excès, avec le beau, le moche, le sportif, la bombasse (qui ne prend même pas une douche pendant 1 h 20, alors que c'est tout ce qu'on lui demande !), les gentils, les méchants et tout le toutim.
Passons rapidement sur une poignée de dialogues aussi incisifs et passionnants qu'un débat entre une raie-manta et une baguette de pain. Les acteurs font ce qu'ils peuvent avec leurs maigres bagages de comédiens… Mais attardons-nous deux secondes sur ce qui rend ce film si pénible à regarder : la mise en scène globale.

Vouloir donner du rythme, c'est bien, vouloir être dynamique, c'est encore mieux. Mais confondre vitesse et précipitation, c'est oublier tout de même que le rythme s'impose plus par un montage adéquat que par une propension à faire des mouvements de caméras saccadés lors de chaque scène d'action !
TOUTES les attaques de zombies sont dès lors totalement illisibles, ce qui réduit à zéro la portée d'effroi de ces dernières. C'est tellement vrai que l'on ne peut même pas dire si les maquillages sont réussis ou non, on ne fait que les entrapercevoir. Pour tenter de donner une idée de la frénésie spasmophile de la caméra, les attaques d'infestés de "28 semaines plus tard" ont la lenteur d'un plan séquence Tarkovskien ou Bergmanien !

Reste les deux ou trois scènes gores à peu près déchiffrable lors d'une légère pause du tremblement de l'image, notamment une mâchoire arrachée avec amour et un foetus délicatement prélevé du ventre maternel. Assez efficace, malgré un inévitable côté cheap. Cela fait quand même peu, très peu pour 1h15 de bobine !

Cumulant tous les défauts de ce type de productions fauchées, le film ne tente jamais de sortir ne serait-ce qu'un peu des sentiers battus, il va même jusqu'à s'y complaire lourdement, sans recul, sans humour, sans second degré. C'est peut-être rigolo de faire un film avec ses potes, obliger les autres à le regarder beaucoup moins.

AUTOMATON TRANSFUSION | AUTOMATON TRANSFUSION | 2006
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Note
1
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Lionel Jacquet