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français
Amityville psycho
Amityville psycho
Quatrième de couverture :
Quoi de mieux que cette immense maison pour tous les quatre ? Un jardin, cinq chambres, un hangar à bateaux, de grandes pièces de vie, la démesure pour une petite famille en recherche de bonheur...
Mais à quoi pense papa ?
Que redoute maman ?
À qui parle donc leur petite fille ?
Qu’a donc aperçu son grand frère ?
Et si quelque chose se cachait, là-haut, derrière ces fenêtres non loin de ressembler à des yeux maléfiques ?
Entrez si vous l’osez...
L'AVIS :
Ah ! Un nouveau Greg Hocfell ! On adore cet auteur à Horreur.com, surtout moi d'ailleurs vu qu'à chaque nouvelle parution, c'est moi qui m'y colle. Et toujours avec un plaisir ressenti non simulé. "SK" en 2016, "Menteurs" en 2018, "l'ancestral" en 2021 et "Adélaïde" en 2022. Il ne manque à l'appel que "Warning Dead", que, honte à moi, je n'ai toujours pas pris le temps de lire. Reste que les quatre ouvrages chroniqués sur le site permettent de découvrir à chaque fois une nouvelle facette de Greg Hocfell, qui jongle avec les styles et les genres du fantastique avec une virtuosité certaine.
Quand ledit auteur m'a annoncé qu'il bossait sur un nouveau texte dont le lieu principal de l'action serait une célèbre maison, ayant bel et bien existé et qui est située au 112 Ocean Avenue - Long Island, l'excitation a évidemment monté d'un cran. Voir de deux. Greg Hocfell + Amityville ? Houlà, attention, ça promet. Ça promet et en même temps, je savais qu'on allait être surpris. Parce que je commence à plutôt bien le cerner le sieur Hocfell. Allait-il nous asséner l'histoire romancée du drame qui eut lieu le 13 novembre 1974 ? Nous proposer un récit putassier, sanglant et érotique, d'une nouvelle famille venue habiter la fameuse maison aux fenêtres ressemblant à deux yeux maléfiques ? Non bien sûr. Trop simple.
Il y a pourtant bien une nouvelle famille au 112 Ocean Avenue dans Amityville Psycho. Un mari, sa femme et leurs deux enfants. Et Hugo le chien. Tout semble bien se passer pour eux, si ce n'est que le mari semble sombrer dans une étrange forme de schizophrénie, une sorte de folie latente qui le perturbe, commence à lui faire entendre des voix et lui fait avoir des idées pas vraiment roses.
En 57 chapitres assez courts, de une, deux ou trois pages généralement, et deux parties + 1 épilogue, Greg Hocfell dissémine ses éléments, la structure de son récit, bardés des monologues pas toujours rassurants du mari. Les enfants ont ordre de ne pas descendre à la cave. Le chien semble avoir un problème avec le hangar à bateau. Il y a des mouches dans la maison. L'ambiance devient moite. En fait, ça ne respire pas vraiment la joie de vivre au 112 Ocean Avenue. L'influence de la maison se ferait-elle de nouveau ressentir ?
La grande adresse de Greg Hocfell est d'arriver à nous surprendre, déjà de par la manière dont est écrit Amityville Psycho, mais aussi par ce que la deuxième partie nous réserve. Un Amityville sans un prêtre serait-il un Amityville ? L'arrivée du père Reisman au sein du récit va dynamiter ce qu'on pensait établi. De là, un retournement de situation que je n'ai absolument pas vu venir - et que je ne dévoilerai évidemment pas ici. Et qui fait monter l'intérêt de Amityville Psycho de manière exponentielle. Il est fort ce Greg Hocfell.
Fort parce que, comme je le savais à l'avance, il a pris en contre-pied total ce qu'on pouvait attendre d'une histoire se déroulant dans la plus célèbre des maisons hantées. Pas de sang. Pas de scènes chocs. Non. A la place, on a une approche nouvelle, une ambiance qui devient de plus en plus anxiogène. Et, surtout, on a affaire à un fantastique feutré, insidieux, qui interpénètre le récit pour mieux contaminer la réalité de la situation.
177 pages originales, imprévues, subtiles et insidieuses, avec un final particulièrement bien trouvé. Amityville Psycho est encore un coup d'éclat de Greg Hocfell, qui, décidément, a plus d'un tour dans son sac pour surprendre son lectorat. J'en arrive même à me demander s'il n'aurait pas plusieurs personnalités. Un cas clinique à étudier de près... ou de loin !
Les amateurs de l'Amityville-verse ne manqueront pas de se procurer l'ouvrage, qui plus est doté d'un écrin absolument splendide ! Elixyra a mis les petits plats dans les grands et propose une qualité assez dingue à ce livre. La texture de la couverture, l'écriture en 3D, la possibilité de découper deux marques-pages collector, c'est superbe !
https://www.editionselixyria.com/collections/elixir-of-ghost/amityville…