Rock zombies
Hard rock zombies
Les membres d'un groupe de hard rock doivent se rendre dans la ville de Grand Guignol pour y donner le concert qui lancera leur carrière. Les ennuis commencent dès leur arrivée puisque la population locale est férue de musique country et ne supporte pas "la musique du Diable". Le groupe est invité par une jolie blonde à venir passer la nuit dans la demeure de sa famille. Une nuit qui va s'avérer fatale pour les quatre rockeurs, tous assassinés par les membres de ladite famille. Heureusement, Cassie, une jeune fille amoureuse du chanteur Jessie, va utiliser la K7 audio que ce dernier lui a donné et qui contient des incantations permettant de faire revivre les morts. Revenus d'entre les morts, le groupe va chercher à se venger de ses assassins...
L'AVIS :
Bon, la vision de l'affiche du film et le titre même du film, associés à la lecture de ce synopsis qui est très loin d'exposer tous les éléments improbables qui composent l'histoire abracadabrante de ce film, doit logiquement nous mettre la puce à l'oreille : "Rock Zombies" doit être un nanar puissance mille ! On est loin du compte ! Mais pas forcément dans le bon sens. Personnellement, les nanars, je sais en apprécier certains, pas tous, mais comme je suis très bon public, ça passe la plupart du temps même si je sais rester honnête et ne vous ferez pas prendre des vessies pour des lanternes. Avec le film de Krishna Shah, dont le titre original est "Hard Rock Zombies" d'ailleurs, on est malheureusement plus en présence d'un navet que d'un nanar.
Pourtant, tous les éléments nanaresques sont au rendez-vous, pour ce qui aurez pu effectivement donner un cocktail détonnant d'humour balourd, de bricolage, de système D et de musique hard rock. Imaginez quand même : on a un groupe de hard rock avec cheveux longs et look à la noix ; on a une jeune fan qui est amoureuse du chanteur ; on a une jolie blonde qui fait de l’auto-stop et qui amène les touristes dans sa famille (on demande Massacre à la Tronçonneuse à la porte...) ; on a donc une famille composée d'individus extravagants, avec deux nains, une grand-mère en fauteuil roulant qui peut se transformer en louve-garou (!!), un mec qui passe son temps à tout photographier, un garde du corps musclé et un chef de famille au fort accent allemand et dont on va apprendre rapidement qu'il s'agit... d'Adolf Hitler ! Si, si. Ce dernier veut faire évidemment le Quatrième Reich, logique, et il a aménagé sa cave avec tout ce qu'il faut, dont un conduit de gaz qui semble être du Zyklon B je présume. Poursuivons.
On a donc cette famille qui va massacrer notre groupe de hard rock ; on a une K7 audio sur laquelle est enregistrée des incantations permettant de ramener les morts à la vie ; on a notre jeune fan qui va ramener le groupe à la vie ; on a le groupe de morts-vivants qui va se venger de la famille ; on a la famille, dont tous les membres sont désormais raides morts, qui va revenir aussi à la vie ; on a les habitants de la ville qui ne supportent pas le hard rock et qui vont devoir lutter contre l'invasion de zombies ; on a une histoire à l'eau de rose entre la jeune fan et le chanteur Jessie ; on a, on a, que sais-je encore ? C'est un tel bordel que ce serait trop long de tout énumérer. Avec tout ça, vous vous dites que ça doit forcément être cool, fun, débile mais drôle et j'en passe. Sauf que ce n'est pas vraiment le cas. La faute à Krishna Shah, qui est aussi doué avec une caméra dans les mains que moi si on me faisait jouer du trombone. Sérieusement, c'est juste une calamité ici. On ne compte plus les faux raccords, les scènes qui passent du coq à l'âne, les remplissages inutiles, la direction d'acteurs inexistantes, les effets spéciaux que même votre grand-mère sauraient mieux faire, la photographie hideuse, les scènes de nuit qui finissent en scène de jour le plan suivant etc, etc.
Pas de cohésion entre les séquences, on croirait parfois regarder dix vidéos-clips collés bout à bout ou carrément entremêlés sans aucune logique, c'est un véritable fourre-tout non-sensique qui nous est proposé et honnêtement, c'est très dur à supporter et à visionner. Parce qu'un vrai nanar, c'est un film fauché, parfois involontairement drôle de par son casting ou ses effets ou ses décors mais au moins, y'a tout de même une proposition du réalisateur. Ici, nada. C'est du j'm'en-foutisme total, tout n'a ni queue ni tête, le montage est fait à la truelle et le rendu final n'est même pas drôle. Ou si peu. On se prend rarement à avoir un début de sourire sur le visage tellement tout ça est affligeant. Inregardable par la majorité des spectateurs et vraiment difficile même pour les fans de nanars. Ça me ferait même réévaluer à la hausse "Black Roses", c'est pour dire ! Bon, pour modérer mes propos, sachez qu'à l'origine, ça ne devait être qu'un court-métrage de 20 minutes destiné à être intégré au film "American Drive-In" du même Krishna Shah mais que les producteurs, amusés du résultat, ont décidé de rallonger la somme d'argent pour en faire un long-métrage, ce qui explique sûrement l'aspect bricolé de ce bouzin.
Le film a tout de même ses adeptes et c'est tant mieux pour lui. Pour ma part, ça n'a pas fonctionné cette fois et je m'y suis mortellement ennuyé la plupart du temps...
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