COUP DE PROJECTEUR : AURELIA MENGIN
Nouveau rendez-vous hebdomadaire, nous vous proposons dans cette rubrique de parler chaque semaine d’un(e) cinéaste ou d’un(e) acteur/actrice qu’une partie de l’équipe (voire parfois même toute l’équipe) affectionne tout particulièrement à Horreur.com et que vous, amateurs de fantastique, vous connaissez (très) probablement mais qui échappe bien souvent au Grand Public malheureusement.
Vous ne verrez donc pas ici de Steven Spielberg, de John Carpenter, de Wes Craven et autres Sam Raimi et Peter Jackson. Nous parlerons de personnes bien moins médiatisées mais dont nous avons voulu parler le temps de quelques rapides lignes, sans vous faire une biographie ou une filmographie exhaustive, histoire de vous faire découvrir ou redécouvrir cet(te) artisan(e) du cinéma que nous aimons tant.
L’occasion de lui rendre un hommage par le biais de ce rapide article et de proposer quelques liens sur notre site par la même occasion pour (re)découvrir son univers…
AUJOURD’HUI : AURELIA MENGIN
Aujourd’hui, nous allons mettre sous la lumière de nos projecteurs une de nos compatriotes : la belle et talentueuse réunionnaise Aurélia Mengin.
Probablement l’avez-vous déjà rencontrée sur nos pages ? Ce n’est en effet pas impossible (et c’est même fort probable aurais-je envie de dire) car la cinéaste est une bonne amie à horreur.com et nous suivons le parcours très complet de cette artiste depuis pas mal d’années maintenant !
Aurélia Mengin, ce sont plusieurs métiers dans un seul corps, métiers dans lesquels elle excelle et c’est donc plus que logique de la voir apparaitre dans notre nouvelle rubrique 2023 : les fameux « Coups de projecteurs » que je vous présente chaque semaine.
Aurélia est la fille de Vincent (peintre, sculpteur, réalisateur et lithographe) et Roselyne Mengin-Lecreulx qui sont les fondateurs et les directeurs du Lieu d’Art Contemporain de la Réunion à la Ravine-des-Cabris (lieu-dit constituant un quartier de la ville de Saint-Pierre et comptant tout de même environ 12000 habitants), un édifice appelé également « Palais aux 7 portes ».
Et n’oublions pas de citer le frère d’Aurélia, Pablo, qui est compositeur (j’ai d’ailleurs apprécié certains morceaux du dernier film de sa sœur et plus particulièrement un morceau rap étant donné que j’ai baigné et baigne toujours dans ce registre musical entre autres).
Bref, vous l’aurez compris : nous sommes là face à une vraie famille d’artistes !
Et cette enfance baignée dans les Arts et notamment le surréalisme a forcément eu des répercussions sur la carrière d’Aurélia. Comme elle le dit dans une interview qu’elle nous avait accordée en Juin 2021 (et que vous trouverez dans les liens en bas de cet article) : « Mes parents m’ont transmis le bien le plus précieux qui est la dévotion à l’art, de leur exemple je tire la détermination pour me battre pour réaliser mes films et surmonter les difficultés qui surgissent de toute part ».
Et pourtant, cette vie d’artiste, Aurélia ne l’avait pas vue venir ! En effet, notre réunionnaise faisait des études supérieures en économie et mathématiques à la Sorbonne jusqu’à un soir où, en rentrant à son appartement qu’elle occupait avec son frère, elle s’est soudainement rendue compte qu’elle ne se dirigeait pas vers la bonne voie, vers SA voie. Suivant notamment le conseil de son père (« Si tu t’es trompée d’autoroute, prends la première sortie »), Aurélia s’est alors dirigée progressivement dans l’audiovisuel, tout d’abord pour la profession de comédienne. Mais la demoiselle écrira finalement des scénarios et réalisera des courts-métrages.
C’est ainsi que nous avons tout d’abord pu voir de notre artiste du jour certains courts métrages made by Aurélia Mengin : les très sympathiques et réussis « Macadam transferts » (2011), « Karma Koma » (2012), « Autopsy des délices » (2013) ou encore « Adam moins Eve » (2015). Ces derniers témoignaient déjà d’un certain savoir-faire, une patte « Aurélia Mengin », un talent qui ne demandait qu’à s’exprimer davantage encore dans les œuvres prochaines.
Comme nous l’avions remarqué avec Stéphane (NDLR : Stéphane Erbisti, le Rédacteur En Chef d’horreur.com) il y a un paquet d’années maintenant, notre cinéaste met très fortement l’accent sur le visuel (un important travail sur les jeux de lumière) et la bande son (cette dernière étant un personnage à part entière dans ses œuvres filmiques) tandis que les dialogues sont réduits à quelques phrases et surtout à une voix off que l’on retrouve dans tous ses films.
En parallèle de la réalisation de ses courts-métrages, Aurélia endosse une autre casquette et pas des moindres : elle devient la directrice/créatrice/organisatrice du Festival de Cinéma Fantastique « Même Pas Peur » qui se déroule chaque année depuis 13 ans maintenant sur l’île de la Réunion.
La programmation officielle de ce festival est répartie en 5 sélections :
- Une sélection courts métrages internationaux
- Une sélection animations
- Une sélection longs métrages
- Une sélection écoles
- Une sélection collèges
Et, contrairement à ce que certain(e)s pourraient penser (car nous ne sommes pas face aux bêtes de course françaises que sont les festivals de Gérardmer, Paris ou Strasbourg), la programmation est de très bonne facture et certains films récompensés sur la métropole sont passés par là. Nous pouvons par exemple citer dans les gros films passés par le festival « Même Pas Peur" des "Possessor", "The voices", "The autopsy of Jane Doe", "The innocents", "La abuela", "The sadness" ou encore "X". Mais ce fut également l’occasion de voir des films prometteurs bien que moins connus comme "Sam was here", "Mise à mort du cerf sacré", "La lune de Jupiter", "After blue" (n’en déplaise à certain(e)s j’ai bien apprécié ce film) ou encore dernièrement "Earwig" (le petit dernier de Lucille Hadzihalilovic qui s’avère une fois de plus très discret sur la métropole donc un bien sympathique et judicieux choix d’Aurélia pour cette édition 2023).
2018 sera une année phare dans la biographie d’Aurélia car c’est cette année que naquit son premier long-métrage « Fornacis », que nous avions vu avant de nombreux festivaliers et qui nous avait fortement plu pour les mêmes raisons que nous avions aimé ses courts-métrages : cette patte « Aurélia Mengin » qui en fait une singularité dans le paysage français. « Un Lynch à la française » comme aime le souligner Stéphane.
Un joli tour des festivals à l’international et une belle moisson de récompenses pour ce premier film en grand format ! Une belle réussite que voilà ! Et pour celles et ceux n’ayant pas vu le film, nous vous invitons à tout d’abord aller voir la critique de Stéphane sur le site dont vous trouverez le lien en fin d’article une fois de plus.
Et c’est cinq ans plus tard que son second long-métrage verra le jour. 2023 est l’année de la confirmation avec ce deuxième film intitulé « Scarlet blue » qui est selon moi encore meilleur que « Fornacis ». Ayant eu la chance de le voir alors que ce dernier est encore en post-production à l’heure où j’écris ces lignes (06/08/2023), vous pourrez (re)découvrir la critique que nous avons co-écrite Stéphane et moi en cliquant sur le lien en fin d’article.
Avant de se quitter, je vous propose également de vous procurer les deux livres de chez Jaguarundi Editions, sous la supervision de l’auteur-scénariste-réalisateur Julien Richard-Thomson, que sont « La nouvelle vague du cinéma de genre en France » (que j’ai co-écrit avec Mélanie Boissonneau et Ethan Dahan) et « Le cinéma de genre au féminin » dans lesquels Aurélia Mengin répond à des interviews fort intéressantes. Là encore, les liens sont en fin d’article si vous souhaitez voir nos écrits sur ces deux livres.
En espérant revoir son second long-métrage à Gérardmer l’année prochaine, je souhaite plein de succès à « Scarlet Blue » ainsi qu’une bonne continuation au festival « Même Pas Peur » entre autres joyeusetés !
LES QUELQUES LIENS QUI VONT BIEN :
Rendez-vous sur notre critique de « Fornacis » en cliquant sur le lien ci-dessous :
->ICI<-
Rendez-vous sur notre critique de « Scarlet blue » en cliquant sur le lien ci-dessous :
->ICI<-
Rendez-vous sur notre interview de Juin 2021 d’Aurélia Mengin en cliquant sur le lien ci-dessous :
->ICI<-
Rendez-vous sur notre critique du livre « La nouvelle vague du cinéma de genre en France » en cliquant sur le lien ci-dessous :
->ICI<-
Rendez-vous sur notre critique du livre « Le cinéma de genre au féminin » en cliquant sur le lien ci-dessous :
->ICI<-