Bloodrayne
Bloodrayne
Un cirque retient prisonnière Rayne, jolie femme devenue mi-humaine, mi-vampire, après que sa mère se soit fait violer et assassiner par Kagan, le roi des Vampires. Parvenant à s'échapper, Rayne n'a plus qu'un but : retrouver Kagan pour l'anéantir, afin de venger sa mère. Ce dernier a également un but : retrouver trois talismans qui, une fois réunis, lui permettraient d'être insensible aux trois facteurs pouvant détruire les membres de sa race : soleil, eau, croix. Dans sa quête, Rayne fait la connaissance d'un trio de chasseurs de vampires, mené par Vladimir. Tous trois font partie de la société de Brimstone, société désirant également la fin du règne de Kagan. Mais celui-ci a appris l'existence de Rayne et sait qu'elle est en possession de l'un des talismans. Il ordonne à ses hordes d'aller la tuer et de ramener l'artefact magique…
D'Uwe Boll, je n'ai pas encore eu la joie de voir son "house of the dead", film catastrophique paraît-il (après avoir vu "la foret des demons", je crois que le mot "catastrophe" prend une autre dimension…), à en croire l'avis de mon collègue et des lecteurs. J'ai vu par contre "alone in the dark (2005)" que j'ai trouvé plutôt sympa et divertissant, ne méritant pas, pour ma part, sa réputation de navet. En tout cas, on peut dire qu'Uwe Boll aime adapter des jeux vidéos au cinéma, puisque après ces deux films, il a enchaîné avec l'adaptation du jeu "bloodrayne" et que ses projets pour 2007/2008 sont également deux adaptations de jeu vidéo, avec "postal" et "far cry" !! Il me semble également que son film "in the name of the king : a dungeon siege tale" est basé sur la série des jeux "dungeon siege", les spécialistes confirmeront. Bref, on ne peut pas reprocher à Uwe Boll de ne pas avoir de la suite dans les idées et de ne pas suivre une ligne directrice pour sa carrière. L'acharnement dont il fait l'objet en ferait presque un martyr. Martyr qu'il convient de réhabiliter ici !
En effet, la vision de BloodRayne vient tout chambouler. Du jeu vidéo, je ne connaissais que la jaquette, vu dans un magasin, et qui m'avait attiré l'œil, au vu de cette héroïne vampire plutôt sexy. Sa version "live", interprétée par Kristanna Loken, dont on avait déjà pu admirer la silhouette dans "terminator 3" où elle était le T-X, est franchement très réussie. Niveau ressemblance, costume et arme, rien à dire, c'est du quasi identique. Très bon choix d'actrice donc.
Kristanna joue donc Rayne, une Dhampir, créature moitié humaine, moitié vampire. Une créature plutôt rare sur notre Terre, étant considérée comme une aberration chez les Vampires et donc éradiquée. Rayne a survécu et a été élevée dans un cirque, où ses talents de cicatrisations sont mis à rude épreuve chaque soir, afin de divertir le public. Mais hormis ce don de régénération des tissus grâce au sang (qu'il soit humain ou animal), notre héroïne n'a pas de super pouvoirs particuliers. Une souplesse accrue peut-être, mais la Sélène des "underworld" me semble bien plus dangereuse que Rayne. Celle-ci nous apparaît donc plus fragile, plus proche de nous en somme. C'est vrai qu'on aurait aimé que Rayne soit plus puissante mais n'oublions pas qu'elle a des gènes humains en elle, c'est donc logique qu'elle soit moins forte qu'un vrai vampire.
Accompagnant la jolie Kristanna, on retrouve toute une brochette d'acteurs bien connus des spectateurs : Michael Madsen ("la mutante") en tête, jouant Vladimir, chef des chasseurs de vampire et membre d'une confrérie décidé à détruire Kagan. Madsen nous la joue un peu "bourru", et n'a pas de charisme particulier. Il est accompagné par Michelle Rodriguez ("resident evil"), toujours aussi sexy, et par Matthew Davis ("urban legend 2, coup de grace"), beau gosse qui ne résistera pas aux charmes de Rayne. Pour incarner le Roi des Vampires, Boll a fait appel à Ben Kingsley, qu'on ne présente plus. Le célèbre acteur nous fait une composition toute en froideur, sans réelle émotion, une composition sobre, qui correspond bien à son rôle. On retrouve également avec plaisir notre bon Udo Kier ("chair pour frankenstein"), interprétant un prêtre, gardien de l'un des talismans. Toute petite apparition pour Billy Zane ("le fantome du bengale"), qu'on oubliera vite. Notons également le personnage joué par Will Sanderson, avec son excellente coupe de cheveu, acteur habitué des réalisations d'Uwe Boll. Tous ces acteurs sont à leur place et même si on ne retiendra pas grand chose de leur prestation dans ce film, ils assurent le minimum syndical pour que le spectacle soit au rendez-vous et faire du film un divertissement de qualité.
De qualité, oui, vous avez bien lu. Cette quête de vengeance, mêlée à la recherche des talismans, est un très bon divertissement, nous entraînant dans un univers médiéval, dans le style de celui de "ladyhawk" par exemple. Costumes d'époque, village assiégé, forteresse noire imprenable, forêt, repaire secret, artefact magique, gardien monstrueux, vampires, tueur de vampires, combat à l'épée, érotisme, action, émotion, nous avons là tous les éléments permettant à ce film d'héroïc fantasy gore d'être la meilleure réalisation d'Uwe Boll à ce jour. Franchement, "Bloodrayne" mériterait une sortie sur nos écrans. Bien sûr, il ne rivalise en rien avec des fresques comme "le seigneur des anneaux", il lui manque un souffle épique et un peu plus d'émotion pour y arriver. Mais Uwe Boll peut être fier de son film. Vous trouverez toujours des gens pour le descendre (les goûts et les couleurs) mais j'ai vraiment été agréablement surpris et je n'ai pas regretté sa vision. Peut-être même que je m'en ferai une seconde (sûrement d'ailleurs), parce que des combats aussi gores dans ce genre de production, ça ne court pas les rues ! Même "braveheart" peut aller se rhabiller !
Car oui, lecteurs, tu as bien lu. "Héroïc Fantasy Gore". C'est vraiment l'appellation qui convient le mieux à ce film. Décapitations, démembrements, geyser de sang, coup d'épée sanglant et j'en passe, "BloodRayne" porte bien son nom, les incrédules n'en reviendront pas ! C'est même tellement gore que la première version sortie en DVD était "cut". Mais en mode "unrated", ça saigne grave, ça en devient même hallucinant. Pourtant, nous sommes bien dans "Bloodrayne", pas dans "Premutos". Quoique…
L'explication à ces débordements inattendus en terme de FX gores ? Simple. Il suffit de lire le nom du superviseur des effets spéciaux (et réalisateur de seconde équipe également) : Olaf Ittenbach. L'Allemand le plus gore de la planète n'a pas calmé sa soif de sang dans cette grosse production. Je ne sais pas si Uwe Boll savait à quoi s'attendre mais franchement, merci monsieur Ittenbach parce que le spectacle est vraiment barbare, jubilatoire, et de grande qualité. Mais pour faire taire les mauvaises langues, les FX participent au succès du film, ils ne sont pas le film. Reconnaissons quand même à Uwe Boll d'avoir su mener à bien ce projet.
Très bonne surprise donc de la part de ce réalisateur si décrié. Un peu plus de lyrisme lors des scènes d'émotions aurait encore fait gagner un galon au film. Mais "Bloodrayne" est une belle réussite, mêlant aventure et gore dans une parfaite alchimie. On retiendra la prestation de Kristanna Loken, même si on a parfois l'impression qu'elle peine un peu à donner du volume à son personnage. En tout cas, moi je suis partant pour un Bloodrayne 2 si c'est de même qualité !