Affiche française
AU SERVICE DU DIABLE | NUIT DES PéTRIFIéS - LA | 1971
Affiche originale
AU SERVICE DU DIABLE | NUIT DES PéTRIFIéS - LA | 1971
Un film de
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oui

Au service du Diable

Nuit des pétrifiés - la

La plus longue nuit du diable

En 1945, le Baron von Rhoneberg est témoin de la naissance de sa petite fille, laissant sa femme morte en couches. Afin de conjurer une malédiction antique qui dit que chaque descendante de la famille von Rhoneberg deviendra une succube, il poignarde son enfant. Quelques 25 ans plus tard, les sept occupants d'un car demande l'asile au Baron von Rhoneberg, qui accepte de les héberger dans son château. Une huitième personne, Hilse Muller, s'invite à la nuit tombée. Une nuit qui va s'avérer pleine de dangers pour les invités...

AU SERVICE DU DIABLE | NUIT DES PéTRIFIéS - LA | 1971

L'AVIS :

Production Belgo-italienne, Au Service du Diable est l'unique réalisation de Jean Brismée, ancien professeur de mathématiques et de physiques et auteur de plusieurs courts métrages didactiques. Bénéficiant d'un budget assez dérisoire et sans expérience dans le domaine du long métrage, Jean Brismée va pourtant mettre tout en oeuvre pour faire du mieux qu'il peut et offrir au public un film respectueux du genre. Flirtant ouvertement avec le fantastique et l'épouvante, Au Service du Diable nous évoque le cinéma de Jean Rollin ou de Jess Franco, avec un rythme qui prend son temps, une bonne utilisation des décors, une atmosphère fantastico-poétique assez réussie, une petite touche d'érotisme bienvenue (jolie scène lesbienne entre deux très belles actrices, la blonde Shirley Corrigan et la brune Ivana Novak) et un casting bien en place qui évolue dans une atmosphère inquiétante et lugubre.

Cerise sur le gâteau, la présence d'une actrice culte du cinéma Bis, Erika Blanc, dans le rôle de la succube ! La belle italienne augmente le potentiel érotique du film avec des tenues ultra sexy mais jamais vulgaires, qui ne dévoilent rien de ses charmes mais laissent l'imagination du spectateur prendre la relève. La grande originalité du film est qu'une fois Erika Blanc en chasse, ses victimes vont mourir selon les sept péchés capitaux, une idée qui sera reprise des années plus tard par David Fincher pour Seven ! Gourmandise, avarice, envie, paresse etc, tout y passe, avec plus ou moins de réussite mais tout de même, c'est vraiment l'un des points forts du film, avec son casting hétéroclite, allant du Belge Jean Servais au Français Lucien Raimbourg, en passant par le Chilien Daniel Emilfork, acteur au physique étonnant et qui interprète avec une élégance raffinée le Diable lui-même, dans une prestation qu'on n'oubliera pas, de par son visage si particulier et qui ne nécessite aucun maquillage.

Du maquillage, Erika Blanc va en porter par contre, sublimant sa beauté naturelle ou la transformant en effroyable succube au teint blafard, le jeu de lumière du directeur de la photographie achevant de la rendre soit désirable, soit effrayante. Les différentes morts proposées seront assez soft niveau violence mais on aura tout de même droit à une décapitation à la guillotine ou à un corps transpercé par les piques d'une Vierge de Fer, célèbre élément de torture moyenâgeux, entre autres. Hormis l'utilisation des péchés capitaux, il est vrai qu'on ne peut pas vraiment dire que le scénario d'Au Service du Diable soit innovant ou très original, car on a tous les clichés du genre au menu : les touristes qui doivent bifurquer de leur route et atterrissent dans un château peu engageant ; un majordome au faciès peu rassurant et qui aime à raconter les drames sordides qui ont eu lieu dans les chambres de ses hôtes / les jeunes filles déambulant dans les couloirs du château dans des tenues vaporeuses / l'arrivée d'une femme dont on sait très bien qui elle est réellement et j'en passe.

Il n'en reste que Jean Brismée, totalement novice dans le cinéma de genre, a su jouer de ces clichés, proposant au spectateur un voyage atmosphérique de qualité, servi par une belle mise en scène, que la musique adéquate composée par Alessandro Alessandroni vient rehausser. Cette proposition de cinéma gothique belgo-italien a de quoi séduire les amateurs, curieux de découvrir des films autres que ceux en provenance de l'Angleterre, de l'Italie ou de l'Espagne. La scène finale viendra clôturer Au Service du Diable sur une note bien jouissive et amusante, je vous laisse la surprise ! N'ayant pas connu un réel succès à l'époque de sa sortie, le film connût plusieurs carrières sous différents titres, dont Le Château du Vice, Pétrification ou La Nuit des Pétrifiés.

AU SERVICE DU DIABLE | NUIT DES PéTRIFIéS - LA | 1971
AU SERVICE DU DIABLE | NUIT DES PéTRIFIéS - LA | 1971
AU SERVICE DU DIABLE | NUIT DES PéTRIFIéS - LA | 1971

* Disponible en combo DVD + BR + Livret chez ARTUS FILMS

Présenté dans un superbe mediabook, le film de Jean Brismée se pare d'un livret de 64 pages, très informatif et très riche, rédigé par Christophe Bier. Niveau bonus, on trouve :
- Le château du vice, par Alain Petit
- Erika et le diable, entretien avec Erika Blanc
- Entretien avec Jean Brismée
- Scènes alternatives
- Diaporama d’affiches et de photos
- Film-annonce original

Bande-annonce
Note
4
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Stéphane Erbisti