Affiche française
Wrinkles the clown | Wrinkles the clown | 2022
Affiche originale
Wrinkles the clown | Wrinkles the clown | 2022
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oui
Musique de

Wrinkles the clown

Wrinkles the clown

En 2015, une vidéo sème la panique sur Youtube. On y voit un clown effrayant, filmé par une caméra de sécurité, sortir de sous le lit d’une petite fille et venir s’assoir à côté d’elle. La vidéo devient virale et le clown, nommé Wrinkles, se transforme en phénomène de société...

Wrinkles the clown | Wrinkles the clown | 2022

L'AVIS :

Loin des clowns joyeux et amusants (il y en a ?), Wrinkles le clown se rapproche plus de ceux du cinéma horrifique tel que cultissime Pennywise de "Ca". A la différence près que Wrinkles est réel. Un authentique boogeyman qui fascine autant qu’il effraie. Tout commence par la fameuse vidéo citée dans le résumé ci-dessus, suivi de stickers disséminés en Floride avec la photo du clown et son numéro de téléphone. Va alors se déclencher toute une série événements plus ou moins improbables. Les habitants de la région vont appeler Wrinkles par jeu, pour l’insulter ou… pour lui demander de venir terrifier leur enfant mal élevé afin de le remettre dans le rang. Une tâche qu’accomplit le clown contre une poignée de dollars. Car Wrinkles n’est autre qu’une vieil homme qui vivote et se paye ses sandwichs en accomplissant cette petite besogne de boogeyman public. A moins que…

Loin de rester en surface et d’en faire un documentaire horrifique classique qui montrerait un clown en train de terroriser des enfants (même si ça aurait pu faire un beau train fantôme !), le film de Michael Beach Nichols balaye surtout toutes les théories et possibilités qu’offrent Wrinkles sur sa faculté à faire peur, certes, mais surtout sur sa création, sa propagation virale et son impact sociétal.
Ainsi, le spectateur que nous somme se rendra compte que, aussi angoissant soit-il, le clown l’est moins que les autres protagonistes. Entre les parents qui mandatent Wrinkles pour venir effrayer leur enfant (au téléphone ou à la maison), les gosses traumatisées ou apeurés, ou les adolescents fans du clown qui veulent l’imiter, le film pose et décrit les problèmes modernes (la violence, les armes à feux, les réseaux sociaux…) sans pour autant juger ses « personnages ».

Pourtant, concernant les parents, sous leur aspect naturel et humain, ils dévoilent un côté à la limite de la maltraitance infantile qu’ils assument, sans se rendre vraiment compte de leurs actes. Nichols sait que ce qu’il montre est fort et perturbant, mais il n’en rajoute pas dans l’émotion. Laissant les personnes et les images parler d’elles-mêmes, toutefois aidées par un montage habile qui montre toutes les contradictions du monde occidental contemporain.
Et Wrinkles alors ? Il est bien sûr le cœur du film et partant d’une « petite vidéo » sur internet, il va créer toute cette folie, jusqu’à en devenir lui-même la victime. D’abord, objet de cauchemar, il va être l’objet d’une « chasse au sorcière ». Harcelé téléphoniquement, menacé de mort, recherché, l’homme qui se cache derrière le masque devient la bête traquée… Jusqu’à ce que le film se dirige vers une autre direction. Dans sa dernière partie, volontairement éludée ici pour éviter les spoilers, le métrage vient effondrer toutes nos certitudes et proposer un twist thématiquement intéressant, au-delà d’être vraiment surprenant, qui nous manipule à nouveau.

Car, finalement, il ne s’agit quasiment que de ça : de manipulation. La manipulation des images, celles des réseaux sociaux, celle d’un bougeyman, celle des parents, celle de la société… Sous son regard à la fois malin, neutre dans le ton et plutôt léger, Nichols pose des vraies questions et propose des réponses convaincantes, sans forcer le trait ou porter un discours moralisateur. Et c’est ça qui fait la plus grande force de ce documentaire hautement recommandable.

Wrinkles the clown | Wrinkles the clown | 2022
Wrinkles the clown | Wrinkles the clown | 2022
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Bande-annonce
Note
3
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Sylvain Gib