Two sentence horror stories (saison 2)

Two sentence horror stories (season 2)

Two sentence horror stories (saison 2) | Two sentence horror stories (season 2)| 2021

Créée et produite par Vera Miao, Two Sentence Horror Stories présente des histoires contemporaines fantastiques et d'horreur sur l'ère diversifiée et numérique qui est la nôtre. Inspirée par la fan fiction virale d'histoires d'horreur en deux phrases, la série d'anthologie puise dans les peurs primitives universelles, filtrées à travers les angoisses de la génération la plus connectée et la plus diversifiée sur le plan racial qui soit. Malgré les avancées vertigineuses de la technologie, les inégalités, le progrès social et la dégradation de l'environnement, les choses qui nous hantent sont toujours les mêmes. Le seront-elles dans cette deuxième saison ?

L'AVIS :

Cette série d'anthologie d'horreur propose à nouveau de nombreux courts métrages, répartis en 10 épisodes, chacun d'une durée d'environ 20 minutes. Si vous avez regardé la première saison, vous saurez donc que chacun s'ouvre toujours en vous donnant la première phrase de l'histoire d'horreur. Une fois que l'épisode arrive à sa conclusion (souvent mortelle), vous obtenez la dernière partie (deuxième phrase). C'est aussi à ce moment-là que la « punchline » de l'histoire d'horreur de l'épisode devient évidente !

On commence ainsi notre tour d’horizon avec Bag man, dans lequel cinq lycéens très différents sont en colle un samedi et se retrouvent traqués par une créature démoniaque. Alors certes, voir une bande d’adolescents en retenue façon « Breakfast club » c’est du archi vu et revu mais les voir confrontés à un sac dont sort une étrange silhouette hostile façon "Slender Man", il faut avouer que c’est assez singulier ! Cette créature filiforme avec un visage blanchâtre sur lequel sont inscrits d’étranges symboles est très inquiétante et pourrait être un croisement entre Pretzel Jack, le clown terrifiant de la saison 4 de la série "Channel Zero" pour ses capacités incroyables de contorsionniste et les « Gentlemen » de l’épisode culte « Un silence de mort » de la série "Buffy contre les vampires" pour sa grande taille et son mutisme, similaires à ceux des étranges démons. Doté d’un rythme bien géré, d’acteurs convaincants et d’une fin correcte, ce premier épisode de la saison 2 démarre sur les chapeaux de roue ! On lui met donc la bonne note de 7/10 !

Vient ensuite Elliot dans lequel un étudiant transgenre se voit offrir un moyen magique de tenir tête à ses harceleurs par une mystérieuse intendante qui lui remet un ocarina spécial, mais qu’a-t-il perdu en échange ? Hormis le fait que cet épisode s’attaque encore une fois aux homophobes s’en prenant ici à une jeune fille mal dans sa peau et désireuse d’être un garçon, on a là un segment d’honnête facture sur la durée même si la fin sera un peu prévisible. 6/10

Dans Instinct, on suit les mésaventures d’une travailleuse engagée pour peindre l'intérieur d'un appartement et qui commence à soupçonner que son dernier employeur pourrait être un tueur en série. Pas très convaincant cet épisode sur une apprentie écrivain qui fait des petits boulots pour payer son loyer et qui va réveiller sa paranoïa en se rendant chez un gars louche pour y repeindre un mur. Fin prévisible, répétitif, bref très moyen ! 5/10

C’est au tour de Imposter de prendre le train en marche avec le seul employé américano-asiatique d'une société de fonds spéculatifs sur le point de recevoir un prix important lorsqu'il se retrouve traqué par un mystérieux sosie. Encore une fois, on touche aux minorités, ici la race, avec un philippin ayant eu une promotion qui se voit rattrapé par des croyances ancestrales et un double maléfique. Assez insignifiant et trop politiquement engagé pour véritablement convaincre ! 4/10

Avec Quota, on aborde un récit se passant dans un centre d'entrepôt de distribution de commerce électronique la veille de Noël qui se retrouve ravagé par une mystérieuse épidémie qui transforme les gens en tueurs fous. Rien de nouveau avec cette entreprise du style Amazon qui force quelques employés (comme par hasard les immigrés qui soit galèrent, soit cumulent les emplois) à mettre les bouchées doubles pendant les festivités de Noël, mais certains semblent infectés par des rats et ont des comportements plus qu’étranges ! Du zombie enfermé dans un espace clos c’est du déjà-vu, tout comme la fin, reste le décor plus ou moins original, celui d’un lieu de travail. Mais bon, pas de quoi fouetter un chat ! 5/10

Fix narre les déboires d’un jeune homosexuel qui rend visite à sa sœur toxicomane avec laquelle il est brouillé depuis la mort de leurs parents et qui en vient à croire qu'elle est peut-être possédée par un démon. Encore une fois, on aborde des thèmes d’actualité (l’homosexualité et la dépendance) et on mélange ça à un genre de film (ici celui de la possession), on secoue le tout et ça donne un produit imparfait mais qui a le mérite de durer peu de temps, mais est-ce bien suffisant ? 4/10

Essence remonte un peu le niveau de cette série anthologique avec la découverte d’une esthéticienne adolescente en fuite (bigre, serait-elle une immigrée clandestine ?) soupçonnant qu'il se passe quelque chose d'étrange dans le salon de beauté où elle travaille. En effet, un produit étrange est utilisé dans ce cabinet alors que certaines employées disparaissent mystérieusement. Sympathique mais pas non plus incroyable, c’est juste que c’est nettement meilleur que ce qui a précédé ! 6/10

El muerto ne nous réconciliera pas avec cette deuxième saison décidément moins bonne que sa devancière ! Ici, une jeune latina est hantée par des fantômes terrifiants à la morgue où travaille sa mère, à moins qu’on ne soit dans un mauvais ersatz de "Sixième sens" ! Lent, itératif et peu original, ce court est médiocre et sa toute fin est proprement inutile ! 3/10

Dans l’avant-dernier épisode de cette saison au titre exotique (Ibeji), on fait la connaissance de deux jumelles d’origine nigériane qui voient leur vie changer quand l’une d’elle tombe dans un état catatonique à la suite d’un accident vasculaire cérébral. Toutefois, les esprits semblent veiller, mais sont-ils tous bons ? Hormis le design intéressant de la créature sombre qui hante les patients dans un centre de soins palliatifs et le superbe look d’une divinité africaine, cet épisode est insignifiant au possible et sera vite oublié après son visionnage ! 5/10

On termine avec Manifest destiny mettant en images un podcasteur amérindien (tient, il ne manquait plus que cette minorité pour être au complet !) et sa petite amie visitant une ville de reconstitution du Far West et qui est bientôt rendue réelle par l'esprit d'un shérif raciste possédant les acteurs. Lorgnant sur l’univers de la série "Westworld" avec ces deux journalistes piégés dans un village fictif où des histoires avec les indiens et américains sont reconstituées avec costumes d’époque, ce segment sera comme la quasi majorité des épisodes de cette saison 2 : bien réalisé certes, avec des acteurs qui font bien leur travail, des costumes et des décors soignés, mais sans réelle nouveauté ni véritable âme le distinguant du tout-venant ! 5/10

Si la première saison était assez bonne dans l’ensemble, cette seconde l’est beaucoup moins. En effet, à part le premier épisode, tous les autres essaient tout simplement trop fort d'atteindre toutes les minorités auxquelles il est possible de penser à l’heure actuelle. De fait, on a l’impression d’y voir à chaque épisode, des blancs racistes, sexistes ou homophobes ! Certes, le fait d'avoir des gens peu représentés comme personnages principaux, est plus que nécessaire de nos jours, mais quand vous transformez une histoire d'horreur en une pièce de race/genre guindée qui fait chuter la série dans son ensemble, il faut savoir dire « stop » à temps, ce qui n’a malheureusement pas été fait ici ! L'écriture est donc au mieux paresseuse, et le fait d'être conscient des problèmes liés à la justice sociale et à l'égalité raciale est louable car il faut dénoncer les injustices de l'oppression qui pèse sur les minorités, mais quand cela se fait trop souvent (3/4 des épisodes tout de même !) et au détriment d’un scénario convenable, on se dit qu’il faut arrêter au risque d’avoir une série se résumant à un catalogue de toutes les minorités existantes tout en ayant de l’inclusif et du politiquement correct à tout-va nuisible à l’ensemble du programme !

Two sentence horror stories (saison 2) | Two sentence horror stories (season 2)| 2021
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Bande-annonce
Note
2
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Vincent Duménil