Couverture française
RAGE | RAGE | 1977
Couverture alternative
RAGE | RAGE | 1977
Auteur
Editeur
Date de parution (France)
Pages

250

Couleur ?
Non
Langue

français

Rage

Rage

Neuf heures cinq. L'écureuil cavale sur la pelouse. Dans la salle 16, Mme Underwood donne son cours d'algèbre... "Si l'on augmente le nombre de variables, les axiomes eux-mêmes restent valides..."

L'interphone crache alors une giclée de mots-requins. Charlie Decker est convoqué chez le directeur...

Neuf heures vingt. Après un entretien destroy, Charlie met le feu aux vestiaires. Dans les marais puants de son subconscient, son dinosaure personnel patauge avec rage. Charlie ouvre la porte de sa classe, tire sur son prof, qui s'effondre. Exit. Tuée sur le coup. Charlie se sent merveilleusement bien. Il est allé jusqu'au bout...

Neuf heures cinquante. Océan de silence dans la classe prise en otage. Charlie se prépare pour le sprint final. Psychodrame et lavage de cerveau. Tout le monde va passer à la moulinette…

L'AVIS :

Après avoir publié "Carrie" en 1974, "Salem" en 1975 puis "Shining" en 1977, Stephen King a un peu de mal à gérer son succès grandissant. De plus, il lui ai impossible de publier plus d'un roman par an. Se sachant attendu au tournant par ses admirateurs, il décide de se libérer de cette pression en utilisant un pseudonyme. Ce sera Richard Bachman. Sous ce nom d'emprunt, le King va publier sept romans avant que le pot-aux-roses ne soit découvert. Des romans très ancrés dans la réalité, sans touche de fantastique à l'intérieur.

Le premier roman qu'il publie sous le nom de Richard Bachman, c'est "Rage", en 1977. Le sujet lui ai venu durant ses années de lycée et il ne l'a achevé qu'en 1971, pour une parution six ans plus tard donc.

"Rage", c'est l'histoire d'un jeune lycéen, Charlie Decker, qui pète les plombs et qui va prendre en otage toute sa classe, non sans avoir préalablement abattu deux professeurs de l'établissement. Tandis que la police débarque en force devant le lycée, Charlie va pousser ses camarades à se confier sur des sujets divers, à laisser aller leurs sentiments, leurs craintes. Une relation d'attraction/répulsion va alors se créer, révélant le comportement de chacun dans ses plus noirs dessins...

Sur un sujet polémique, Stephen King nous décrit les affres de la personnalité de son anti-héros, ses attentes, sa soif d'être compris par les autres. Pourquoi Charlie Decker a-t-il la rage ? Est-ce du au comportement de son père qui veut en faire un homme, un vrai ? Est-ce du au comportement de certains de ses professeurs, qui l'humilie devant ses camarades de classe ? Est-ce du à son propre comportement, qui ne lui convient pas ? Ou est-ce du à la somme de tout cela en même temps ?

Assez cruel, "Rage" instaure un petit jeu du chat et de la souris entre Charlie et les policiers, mais également entre Charlie et ses camarades retenus en otage. Durant ce huis clos qui va durer quatre heures environ, on va assister à l'évolution de la situation autant pour Charlie que pour les autres élèves. Ces derniers vont avoir des réactions parfois insoupçonnables, souvent cruelles et on en arrive même à se demander s'ils ne sont pas content de vivre une telle situation.

D'une courte durée (250 pages), "Rage" se lit vraiment bien, avec des chapitres assez courts et des situations qui tiennent en haleine. Malheureusement pour Stephen King, c'est aussi un roman "maudit".

"Maudit" car ce roman a été retrouvé dans les affaires de lycéens ayant eux aussi pétés les plombs. Suite à diverses tragédies dans lequel son livre a été cité par les meurtriers, suite à la tragédie de Colombine également, Stephen King a expressément demandé à ce que "Rage" ne soit plus jamais réédité. S'il avait su que ce roman aurait un aspect prémonitoire d'événements tragiques, l'aurait-il publié ?

Note
4
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Stéphane Erbisti