Night of something strange
Night of something strange
Cinq lycéens se rendent à la plage pour célébrer leurs vacances de printemps (le fameux « Spring Break » si cher à nos amis d’outre-Atlantique !). Lors d'un arrêt dans une station-service locale, l’une d’entre eux, la belle Carrie, finit sans le savoir par contracter une maladie sexuellement transmissible en utilisant des toilettes insalubres. À partir de là, le groupe décide de passer la nuit dans un motel, mais les jeunes gens ne savent pas que le virus transforme les personnes infectées en morts-vivants. L'enfer se déchaînera alors en cette « Nuit de quelque chose d'étrange » !
L'AVIS :
Autant être prévenu tout de suite, mais Night of something strange ne fait pas dans la dentelle, c'est le moins que l'on puisse dire ! Le film a commencé depuis cinq minutes à peine, qu'on a déjà eu le droit à un accouplement nécrophile, un viol, ainsi qu’une mort par touché vaginal et ce ne sera qu’un début par rapport à tout ce qui vous attend ensuite ! La suite d’ailleurs ce sera un groupe d’adolescents qui la vivra et ce, de façon très intense. On aura donc notre groupe de cinq jeunes lycéens se composant de Christine et Carrie, les BFF autoproclamées, Freddy, le petit ami de cette dernière et Brooklyn, le fumeur de joints du groupe. Pour compléter le tableau, on rencontre aussi Jason, le frère ringard et potelé de Carrie, ainsi que le couple cool du lycée constitué de Dirk et Pam. Ajoutons à cela Sue, la caissière de la station-service au maquillage douteux, Sunny, le propriétaire du motel très malsain aux répliques sèches et au timing comique parfait, Betty et son époux Cornelius le concierge de la morgue du coin aux pulsions sexuelles contre-nature par qui tout arrive. Notons que tout ce beau monde est proche de l’amateurisme car les acteurs jouent plutôt dans des œuvres mineures de seconde zone que dans des films projetés à Canne mais ils s’en sortent relativement bien. Vous me direz, l’interprétation n’est pas vraiment ce qui prime dans ce genre de production proche du cinéma Grindhouse !
Le synopsis, quant à lui, est simple : un virus sexuellement transmissible change les gens en zombies. C’est peut-être aisé comme pitch certes, mais cela va ouvrir la porte à un nombre incalculable de blagues douteuses pour le plus grand plaisir des adeptes du malaisant ! On aura donc ainsi droit à des scènes avec des entrailles qui sont arrachées de divers corps, des effets de fonte de peau, ainsi qu’à un ensemble impressionnant de tentacules pratiques pour explorer toutes sortes d’orifices ! Ce n’est toutefois pas tout car l'humour pipi-caca voire plus est aussi présent avec : des pets foireux au visage, de multiples séquences de viols dont une sur un mec endormi, des plaisanteries sur les règles, et même un tampon sanglant montré à quelques reprises mais surtout léché par l'une des personnes infectées ! C’est infect mais on a aussi le droit à des gags sur les consanguins et des zombies (qui ne peuvent mourir que d’une balle tirée je vous laisse deviner où…) se masturbant dont un finit même par éjaculer des litres d’une matière blanchâtre peu ragoutante ! Bien qu'une grande partie du gore soit clairement exagérée, peut-être un peu trop parfois, il faut se féliciter que la vulgarité se dégageant de ces scènes donne vie à ce conglomérat de mauvais goût nous évitant ainsi un film hautement ennuyeux. On finira toutes ces trivialités par les dialogues, qui vont avec le reste et dont voici notre unique sélection qui à elle seule en vaut vraiment la peine :
- « Vous, les lycéennes, vous saignez comme si Dracula avait baisé Willy Wonka et créé une usine à sang, et massacré tous ces Oompas Lompas pour se faire des Bloody Mary » ! (sic)
Malgré tout cela, Night of something strange est foutrement sauvage et très amusant à regarder. Il ne se prend pas au sérieux et s’apparente à un film d'horreur distrayant car cela peut dégoûter et faire rire en même temps. C'est l'horreur indépendante à son meilleur et dans cet esprit, c'est l'accent mis par le réalisateur (un inconnu qui œuvre dans le cinéma bis underground) sur les situations ridiculement sanglantes qui font que certaines semblent drôles, tandis que d'autres, comme les scènes de viol, paraissent plutôt grossières et de mauvais goût. Chacun les appréciera donc en fonction de ses préférences mais surtout de son âge ! On pourra également aimer les clins d'œil que le long-métrage fait à certains films d'horreur en donnant à quelques personnages des noms de protagonistes célèbres tels que Freddy, Carrie ou encore Jason, parmi de nombreux autres favoris. En outre, il faut reconnaître que l'art de l'affiche rétro élégante (rappelant un peu celle de "Chillerama") était notable pour souligner l’aspect série B voire Z de cette entreprise rendant également hommage à des films d’exploitation classiques tels que "L'invasion des profanateurs de sépultures", mais surtout nantie d’excellents effets spéciaux et de maquillages dignes d’un long-métrage à budget plus conséquent !
Néo-nanar assez bien réalisé, Night of something strange est un mélange plutôt sordide de gore, de sexe et de zombies rappelant un certain Manuel de survie à l’apocalypse zombie avec son humour analogue situé bien en-dessous de la ceinture pouvant en écœurer certains ou en blaser d’autres, tout dépend de l’âge du spectateur ! Des idées originales mais risquées, des acteurs sortant de l’amateurisme assez satisfaisants dans l’ensemble, des clins d’œil à certains fleurons de l’horreur, mais surtout des effets spéciaux plus que bien fichus malgré un investissement initial qu’on devine modeste, feront de ce long-métrage un divertissement hautement regardable entre potes à défaut de devenir un film culte car trop crade par moments et à vraiment prendre au énième degré !