Main - La
Talk to me
Mia, une jeune femme dont la mère est récemment décédée dans des circonstances mystérieuses, cherche à se distraire lors d’une soirée. Elle ne trouve rien de mieux à faire que de jouer à se faire peur avec une main en plâtre constellée d’inscriptions diverses soi-disant possédée permettant d’invoquer et de communiquer avec les morts. Ce jeu fait actuellement fureur sur les réseaux sociaux car c’est le nouveau frisson à la mode. Mais on sait bien que ça n’est jamais sans conséquences que de jouer avec les esprits…
L'AVIS :
Premier long-métrage des frères jumeaux Danny et Michael Philippou (aka les youtubeurs RackaRacka) produit par les studios A24 ayant officié par ailleurs sur "Ex Machina", "It follows", "Midsommar", "Enemy" ou encore "Hérédité", La main (« Talk to me » en version originale) proposait une bande-annonce alléchante laissant augurer un bon petit film d’épouvante. Mais bien souvent, les teasers montrent les meilleures scènes et le métrage promu ne vaut pas grand-chose. Ainsi, une fois n’est pas coutume, on a pu malheureusement vérifier cette tendance !
Pourtant, ce film d'horreur de l'été sorti fin juillet dans notre contrée, tentait d'instiller un peu de nouveauté dans un genre qui stagne, celui de l’invocation d’esprits qui ne veulent plus vous lâcher une fois qu’ils ont réussi à capter l’attention des vivants. En effet, le concept de la main avec des inscriptions limite en araméen que l’on utilise pendant un court laps de temps à ne pas dépasser est pas mal et il sortirait même plutôt du lot. Toutefois, il montre vite ses limites côté scénario tant celui-ci est parfois confus. Effectivement, l’héroïne Mia, vit plus ou moins avec une famille avec laquelle elle a une relation peu claire, tout comme il y a un mystère sur la mort de sa mère, comme quoi son décès serait suspect. Suicide, meurtre, mort naturelle ? On ne le saura pas vraiment et ce n'est pas les deux, trois scènes avec son père qui vont nous éclairer davantage tant cela est peu lisible à l’écran !
De plus, il n’est pas forcément aisé de comprendre à quoi sert véritablement cette main ! Un coup elle aide à se faire posséder par des démons mal intentionnés. Mais mise entre les mains d'un groupe d'ados alcoolisés et un peu bas de plafond, elle devient l’objet d’un jeu pour jeunes en mal de sensations fortes lors de soirées. Toutefois, il y a aussi une limite de temps de possession (pas plus de 90 secondes pour être précis) et si on le dépasse, on voit des morts de temps en temps dans la vraie vie. La main peut aussi donner des pulsions suicidaires et vous faire vous cogner fort la tête partout ou bien alors vous permettre de discuter tranquillement avec certains défunts sans aller au bout du rituel. Et il est même possible de choisir les personnes avec qui entrer en contact, si, si ! Bref, vous l’aurez compris, il est bien compliqué de comprendre le fonctionnement de cette mimine possédée !
Le pire est pourtant ailleurs car du côté des personnages, on est loin d’avoir des intellectuels et ce, malgré la présence au casting de la sympathique Miranda Otto (vue dans "La guerre des mondes (2005)") ! Non seulement ils prennent toujours la mauvaise décision, mais en plus, ils sont quasiment tous antipathiques et suscitent zéro empathie ! Mention spéciale à Mia, la soi-disant héroïne, complétement superficielle et bête comme ses pieds. C’est bien simple, à part essayer de récupérer son ex auprès de sa meilleure amie et de faire participer le jeune frère de celle-ci à une soirée où l’on invoque les esprits, elle se définit juste par un trauma lié à la mort de sa mère, événement évoqué oralement que l’on doit accepter tel quel sans broncher ! Tableau d’honneur également décerné au protagoniste de la fille qui n’assume pas son homosexualité, se montrant détestable au possible mais surtout qui est ridicule tellement elle sonne faux dans sa caricature d'adolescente en rébellion contre la société !
Bref, pas grand-chose ne sera à sauver dans ce film, malgré une scène assez marquante où un jeune ado se fracasse la tête sur tout ce qui l’entoure malheureusement contrebalancée par celle où de vilains démons poussent notre brave héroïne à sucer…les orteils d'un gars en pleine nuit ! On atteint donc parfois les sommets de l’horreur !
Ainsi, le principal problème de ce petit film d’horreur australien narrant les mésaventures de jeunes gens qui voient des morts suite à une séance de spiritisme ayant mal tourné, c’est que la bande-annonce est bien mieux que le métrage lui-même ! En effet, on peut visionner dans cette dernière les meilleurs moments de La main, au concept fort original de prime abord ! Pourtant, ça démarrait relativement bien avec cette expérience de la main à tenir 90 secondes maximum pour se faire peur lors de soirée filmées et partagées sur les réseaux sociaux, puis la seconde partie est vraiment longue et parfois mal rythmée, jusqu’à une fin sympathique même si attendue par les spécialistes du genre. On est tout de même habité par ce sentiment que ça aurait pu être largement mieux avec un tempo moins inégal et surtout, des protagonistes moins caricaturaux ! Dommage car avec un scénario un peu plus étoffé, on aurait peut-être eu un sacré film d’épouvante alors qu’au lieu de ça, on obtient un beau pétard mouillé !