Lake placid 5 : Héritage
Lake placid : Legacy
Une bande de jeunes aventuriers, prêts à relever des défis pour faire parler d’eux et surtout informer les gens sur les pratiques parfois scandaleuses de certaines grosses sociétés, se rendent sur un territoire interdit au public.
Parfois, il faut savoir respecter les écriteaux et les grillages de sécurité... Et nos chers baroudeurs vont faire les frais de cette imprudence car dans cette zone sécurisée vit une créature avide de chair fraîche...
L'AVIS:
Et voilà, nous arrivons à la fin des chroniques des "lake placid", un pari que s’était lancé votre rédacteur amateur de films d’agressions animales en cette deuxième moitié d’année 2019 (un pari qui fut parfois rude...).
Après un premier volet réussi (merci à Steve Miner et à Stan Winston notamment), trois premières suites ont vu le jour (toutes de qualité médiocre, n’ayons plus peur de le dire maintenant) ainsi qu’un cross-over, "lake placid versus anaconda" en 2014.
SyFy avait remis le couvercle avec un sixième opus (qui est le véritable 5ème volet de la saga, le cross-over étant un épisode à part selon moi) sorti en 2018 et intitulé "lake placid : héritage" ("lake placid : legacy" de son titre original).
Réalisé par Darrell Roodt, à qui l’on doit déjà "prey" (son titre français "terreur dans la savane" vous parlera peut-être plus car à ne pas confondre avec le très sympathique film de Dick Maas) en 2007, ce cinquième volet de la saga des "lake placid" s’avère être la meilleure suite réalisée depuis le premier opus.
Allez, retour en quelques paragraphes sur ce fameux « héritage » !
Plus un reboot qu’une véritable suite (on semble nous rediriger vers quelques chose de nouveau : exit la petite bourgade de Placid et son lac, place à un crocodile qui est finalement ici un hybride entre un crocodile et un dinosaure..), ce cinquième volet s’avère bien plus convaincant que tous ces épisodes qui se sont succédés et n’ont fait qu’engluer cette saga dans une vase aussi dégueulasse que les CGI utilisés pour donner naissance aux reptiles de chacune de ces suites.
Que de changements ici ! Et même si cela n’empêchera pas le film de sombrer dans le grand classique et le non-sensationnel, cela a au moins le mérite de ré-hausser le niveau d’une saga que l’on pensait (enfin) morte...
Le casting tout d’abord a subi un sérieux lifting. Finies les demoiselles en topless ou bikini (mince...), exit les shérifs héroïques et les chasseurs quelque peu décérébrés ; place à présent à quelque chose d’un petit peu moins cliché (même si les stéréotypes sont toujours bien présents : le petit génie en informatique, la black guerrière, le couple d’amoureux héroïques ou encore le fanfaron de la troupe).
Nous avons là des acteurs et des actrices qui font leur job et cela nous suffit pour ce genre de production au budget toujours rikiki ne l’oublions pas. Certes, nous n’éviterons pas les sempiternelles réactions agaçantes car totalement déconnantes de certains membres de notre troupe d’activistes (deux personnages prennent la décision de se sacrifier, d’autres restent au bord de l’eau alors que leur pote vient de se faire bouffer...) mais étrangement nous finissons par presque les oublier.
Car en effet, ce "lake placid : héritage" nous offre quelque chose que nous avions perdu depuis un sacré baille : une ambiance.
Alors oui, dans le genre on a fait beaucoup mieux mais saluons ici les efforts pour nous avoir gratifier d’un cadre plutôt bien retranscrit (une forêt sinistre et un camping dévasté, des anciens laboratoires avec salles d’expérimentations désaffectées, des couloirs bas de plafonds et lugubres, sans oublier le fameux quai menaçant au bord du lac) pour permettre une ambiance suffisamment glauque par moments.
Le rythme est également bien maintenu, les lenteurs se faisant rares tout comme les dialogues inutiles. Nous regretterons peut-être le fait de perdre l’une des marques de fabrique de la saga (quoiqu’aurais-je envie de dire une grande habitude dans les films d’agressions animales), à savoir une introduction mettant en scène une attaque de notre bête féroce, mais l’honneur est sauf car la fin n’évitera pas le fameux cliché de ce genre de production (rires).
Concernant notre créature (qui, comme dit plus haut, n’est plus vraiment un crocodile mais un mélange de crocodile et de dinosaure), cette dernière demeurera assez peu présente à l’écran (une gueule par-ci, un œil par-là, plusieurs ombres sur le sol et les murs...). Visiblement un choix du réalisateur qui ne souhaitait probablement pas faire les mêmes erreurs que ses prédécesseurs qui avaient opté pour un maximum de visibilité sur leurs créatures aux CGI désastreux.
Ici, la bête reste bien perfectible (bien qu'elle soit déjà nettement plus jolie que dans les opus 2 à 4) mais au moins on cherche à cacher la misère de façon correcte.
Notre monstre restera donc longtemps caché, ce dernier agissant dans la pénombre, la fumée ou l’eau et ne se dévoilant réellement que dans la dernière demi-heure.
Des attaques (toujours expéditives, n’ayons pas peur des mots) encore une fois hors-champs pour une partie d’entre elles, invraisemblables pour d’autres (ces fameuses décapitations que nous peinons à comprendre) ou moyennement convaincantes pour les dernières (un homme avalé par la bête sans trop montrer de détails croustillants) mais il faut bien avouer que cette fois-ci la pilule passe mieux au vu du nombre d’erreurs gommées dans ce nouvel opus.
N’allons surtout pas crier au chef d’œuvre devant ce cinquième volet des "lake placid" bien évidemment mais saluons les gros efforts faits par l’équipe pour nous livrer ici une suite ENFIN un minimum convenable !
Une bête plus jolie (dont les CGI douteux ont été quelque peu cachés), un casting moins cliché et surtout une ambiance bien mieux retranscrite pour ce genre de production destinée à faire frissonner un temps soit peu l’audimat de SyFy : voici les grosses nouveautés qui redonnent du positif à la saga, même si de nombreux défauts persistent (une créature trop peu montrée, des personnages parfois idiots dans leurs réactions, des attaques trop expéditives et souffrant d’un manque de budget évident...) !
Un film plutôt moyen au final qui mérite donc une note... moyenne (la première depuis le 2ème volet !).
Teaser :