UNIVERSAL STORY , un dossier de Stéphane ERBISTI

UNIVERSAL. Un nom de studio prestigieux, qui a donné ses lettres de noblesses au cinéma en produisant de nombreux films devenus des classiques, et ce, dans tous les genres. Dans l'univers qui nous intéresse, la Universal n'est pas en reste puisque bon nombre de grands classiques du fantastique proviennent de ce studio. C'est principalement dans les années 30 que cette firme a connu son âge d'or au niveau du cinéma fantastique, en faisant entrer au panthéon des stars les grands monstres classiques comme dracula, la créature de frankenstein, la Momie et bien d'autres encore. Mais déjà à l'époque du cinéma muet, la Universal avait montré son savoir-faire à produire des films fantastiques ou d'épouvante de qualité. Le parcours de la Universal dans le cinéma fantastique et d'horreur, c'est maintenant et c'est sur Ciné Horreur.Com !

I/ L'HORREUR MUETTE

La Universal, c'est avant tout un homme : Carl Laemmle. En 1906, après avoir fait plusieurs petits boulots, Carl Laemmle, en voyant une longue file d'attente devant un magasin qui s'était transformé pour l'occasion en salle de cinéma, se dit que projeter des films devait être rentable. Il possède un magasin inutilisé et décide de le transformer en salle de projection. Son aventure dans le monde du cinéma peut commencer. Devant le succès, il ouvre une seconde salle, puis crée le Laemmle Film Service, qui devient le plus grand service d'échange de films du pays. Des ennuis surviennent par la suite à cause de Thomas Edison qui veut le monopole total sur le cinéma et, ne pouvant plus louer de films, Laemmle décide qu'il les produira ! Sa maison de production est baptisé IMP. Le nombre de films produits augmente de plus en plus et le 8 juin 1912, il s'associe avec trois autres compagnies de production. Carl Laemmle nomme le résultat de cette fusion : UNIVERSAL.

Dès 1913, la Universal adapte les grands romans populaires, dont une première version du "Docteur Jekyll et Mister Hyde". En 1914, Laemmle achète un ranch gigantesque et fait construire UNIVERSAL CITY.

En 1916, le studio produit "20000 lieues sous les mers", avec des séquences impressionnantes, dont le fameux combat avec la pieuvre géante.

1923 : le premier des grands classiques de la Universal fait son apparition sur les écrans. "The Hunchback of Notre-Dame" de Wallace Worsley, est une oeuvre merveilleuse, dont le succès est bien entendu à mettre au profit de son acteur principal, le très grand Lon Chaney, qui incarne un Quasimodo époustouflant. Pour masquer ses traits, il se bourra la bouche de cire, se mastiqua les joues et utilisa un faux oeil exorbité. Les décors, dont l'impressionnante cathédrale, furent construits à Universal City. Il y avait plus de deux mille figurants sur ce film. Sûrement l'un des plus grands films muets jamais réalisé, un chef-d'oeuvre absolu.

Quasimodo (Lon Chaney) et Esmeralda (Patsy Ruth Miller)

1925 : Une date clé pour le cinéma fantastique : la Universal vient de produire "Le Fantôme de l'Opéra". La tragique histoire d'Erik, homme masqué qui terrorise les figurants de l'Opéra de Paris, se cachant dans ses catacombes et ses cachots, voulant protéger Christine, une jeune femme dont il est tombé sous le charme et qu'il rêve de voir devenir la "Prima Donna", est réalisé par Rupert Julian, qui donne à Lon Chaney son plus grand rôle. Le décor de l'Opéra était une réplique exacte de l'Opéra de Paris, haute de cinq étages et pouvant contenir 3000 figurants. La production cacha toutes les photos montrant le vrai visage d'Erik afin de ne pas gâcher la surprise lorsque Christine lui arrache son masque. Un maquillage extraordinaire, dû à nouveau au talent de Lon Chaney, surnommé "l'homme aux mille visages". Un film monumental, somptueux, que tout amateur de fantastique se doit d'avoir vu.

Erik le fantôme (Lon Chaney) et Christine (Mary Philbin)

En 1927, Paul Leni réalise "The Cat and the Canary", qui raconte l'histoire d'un groupe de personnes qui se réunissent dans une maison soi-disant hantée afin de prendre lecture d'un testament. La plupart des personnes présentes se retrouvent déshéritées au profit d'une jeune parente éloignée. Celle-ci doit prouver qu'elle est saine d'esprit pour toucher l'héritage. Bientôt, des événements étranges surviennent, faisant douter de la santé mentale de la jeune femme.

II/ L'ÂGE D'OR

En 1930, Rupert Julian signe le remake de "The Cat and the Canary", le film étant intitulé cette fois-ci "The Cat Creeps". L'une des rares modifications par rapport à l'original est bien sûr l'apparition du son, le temps du cinéma muet étant révolu.

1931 : le plus gros succès de la Universal cette année là est un film d'épouvante. Basé sur le roman de Bram Stoker, "Dracula" connait les faveurs du public. Le rôle du Comte devait revenir bien sûr à Lon Chaney mais l'acteur décéda. Tod Browning, le réalisateur, choisit alors un acteur hongrois, Bela Lugosi, qui apporta au personnage une hallucinante composition. Ce fut le rôle de sa vie, et lors de sa mort, on l'enterra avec sa cape. La Universal tourna également en simultané du film de Browning une version espagnole de dracula, réalisée par George Melford. Pour beaucoup, cette version est supérieure au film de Tod Browning, même si le Comte dracula, interprété ici par Carlos Villarias, n'a pas le charisme de Bela Lugosi. Browning s'appuie donc sur le roman de Stoker, même si de nombreuses infidélités sont faites au texte de l'écrivain. Dans le film, c'est Renfield qui se rend en Transylvanie afin de conclure une transaction avec le Comte dracula. Celui-ci étant un vampire, il hypnotise Renfield afin qu'il le protège pendant le voyage qui va l'amener à Londres. Là, le Comte vampirise la jeune Lucy puis son attention se porte sur la ravissante Mina Seward. Le père de cette dernière appelle le docteur Van Helsing afin de diagnostiquer la cause de l'affaiblissement de Mina. Van Helsing découvrira que dracula est un vampire...

Le Comte dracula est à Londres (Bela Lugosi)

Après le succès de "Dracula", la Universal décide d'exploiter le filon de l'épouvante et se tourne vers un autre roman terrifiant, écrit par la jeune Mary Shelley. Tourné la même année, "Frankenstein" sort sur les écrans en 1932. Bela Lugosi, pressenti pour incarner le rôle de la créature composée de parties de cadavres, refusa car le monstre était muet dans le film et n'avait aucun dialogue. C'est donc l'acteur Boris Karloff qui accepta d'interpréter la créature conçue par le docteur frankenstein. Grâce au talent du maquilleur Jack Pierce, le look de Karloff restera dans les annales du cinéma fantastique et encore aujourd'hui, le nom de frankenstein fait aussitôt apparaître le visage maquillé de Karloff dans l'esprit des spectateurs. Ce qui est bien sûr une erreur, frankenstein étant le nom du savant fou, non celui de sa créature. James Whale, le réalisateur, a réussi à terrifier bon nombre de spectateurs à l'époque et son film est un authentique classique de l'épouvante, racontant la tragique histoire du Baron frankenstein, obsédé par le secret de la mort et qui, à l'aide de son assistant, crée un être à partir de cadavres et parvient à lui donner vie grâce à la puissance de la foudre. Malheureusement, la créature sera brimée par l'assistant et commettra un crime avant de s'échapper du laboratoire de frankenstein. Créature qui ne connaît rien aux valeurs humaines, elle agit tel un enfant à qui on n'a pas encore appri la différence entre le bien et le mal. La scène la plus touchante reste celle où la créature porte à bout de bras une petite fille et la jette dans le lac pour la voir flotter comme les fleurs qu'elle-même avait jeté quelques minutes auparavant. Voyant que la petite fille ne réapparaît pas, la créature est horrifiée et ne sait plus quoi faire. On rendra hommage au talent de Karloff qui parvient à faire passer beaucoup d'émotions malgré son maquillage et l'absence de dialogues. Le spectateur prend pitié de cette créature abandonnée de son créateur. Le film fut un immense succès et Karloff reprendra par deux fois le rôle de la créature, en 1935 et 1939.

La créature de frankenstein (Boris Karloff), image indissociable du cinéma fantastique

Cette même année, le réalisateur Robert Florey prend beaucoup de libertés avec le récit d'Edgar Allan Poe dans son film "Murders in the Rue Morgue". Le film raconte l'histoire du docteur Mirakle, savant fou voulant injecter le sang de son gorille Erik dans les veines de jeunes filles qui seraient destinées à devenir les fiancées de l'animal. Sur un scénario un peu loufoque, Florey ne garde de l'histoire de Poe que la scène où une femme est retrouvée morte dans le conduit de la cheminée. Le film est néanmoins assez sympathique à regarder et on retrouve Bela Lugosi dans le rôle du docteur Mirakle.

Un autre classique de l'épouvante voit le jour en cette année 1932. A nouveau réalisé par James Whale, "The Old Dark House" nous narre l'étrange aventure d'un groupe de personnes venu chercher abri dans un sinistre château perdu dans les montagnes du Pays de Galles. Les habitants du château sont tous des gens inquiétants, à commencer par l'étrange maître d'hôtel qui a des crises de folie meurtrière lorsqu'il est ivre. Une nuit très angoissante va se dérouler alors... Le scénario est tiré du roman de J.B. Priestley, qu'ont parfaitement adapté les scénaristes du film. Ajoutons à cela les talents de directeur de James Whale, les compositions de Charles Laughton et Boris Karloff et vous obtiendrez un excellent film de terreur qui n'a rien perdu de son efficacité.

Décidément, on retrouve Boris Karloff dans bien des films de la Universal cette année. Car 1932 est encore l'année où il va interpréter une autre figure indissociable du cinéma fantastique et d'épouvante : celle de la momie. Karl Freund réalise sûrement le meilleur film de momie avec son film du même nom "The Mummy". Le film raconte l'histoire tragique de Im-Ho-Tep, brûlé vivant il y a trois mille ans pour avoir voulu ramener à la vie sa princesse à l'aide du livre de Toth, et qui ressuscite lorsqu'un archéologue lit les parchemins provenant de ce livre. Im-Ho-Tep va alors vouloir retrouver sa bien-aimée et il rencontre Helen, parfait sosie de celle-ci. Im-Ho-Tep la prend alors pour la réincarnation de sa dulcinée... Karloff balade son imposante présence dans les décors du film, vêtu comme un Egyptien. En effet, il n'y a que dans la première scène que Karloff porte son costume fait de bandelettes. Le film est une réussite et Karloff prouve à nouveau qu'il est un excellent acteur.

Im-Ho-Tep (Boris Karloff) et sa princesse (Zita Johann)

1933 : encore une date clé dans le cinéma fantastique. James Whale réalise un authentique chef-d'oeuvre, aux effets spéciaux proprement hallucinants pour l'époque ! "The Invisible Man" fera rêver toute une génération de spectateurs, même si le personnage principal est "invisible" ! Mais l'homme invisible n'est pas un héros, loin de là. Savant qui a découvert le secret de l'invisibilité, il expérimente sa drogue, la monocaïne, sur lui-même et le résultat est extraordinaire. Mais cette drogue a pour effet secondaire de le rendre totalement mégalomane. Prévu à l'origine pour être interprété par Boris Karloff, c'est en fait Claude Rains qui écopa du rôle-titre. La séquence où il enlève son bandage devant une foule médusée qui découvre qu'il n'y a "rien" en dessous est sensationnelle. On ne peut que féliciter les talents de John P. Fulton, le responsable des effets spéciaux. Vraiment une référence incontournable que ce film.

L'homme Invisible, visible pour le moment...(Claude Rains)

En 1934, les deux stars de l'épouvante de la Universal, Lugosi et Karloff, se retrouvent ensemble pour le même film. "The Black Cat" n'a que très peu de rapports avec la nouvelle d'Edgar Poe. Karloff y interprète le rôle d'un homme vivant dans un mausolée dont le sous-sol renferme des secrets inavouables, comme cette collection de femmes embaumées. Une femme raconte à Lugosi que sa femme fait partie des personnes embaumées par Karloff, qui se prète à des rituels et des cérémonies bien étranges. Lugosi tentera de percer le mystère et de venir en aide à la jeune femme et son compagnon. Les deux vedettes masculines sont plus que convaincantes et l'ambiance du film est assez horrifiante.

Bela Lugosi et Boris Karloff dans "Le Chat Noir" d'Edgar G. Ulmer

Suite au succès du frankenstein de James Whale, il semblait évident que la Universal commande une suite. C'est chose faite en 1935, avec ce qui peut être considéré comme le plus grand et le plus beau film fantastique de tous les temps : "The Bride of frankenstein" ! Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on retrouve James Whale à la réalisation, Colin Clive dans le rôle du Baron frankenstein, Boris Karloff dans celui de la créature, mais avec un maquillage légèrement différent de Jack Pierce, et Elsa Lanchester, femme de Charles Laughton, dans un double rôle, celui de la jeune romancière Mary Shelley, mais également celui de la compagne créée pour le monstre. "La Fiancée de frankenstein" est un film parfait. Tout y est sublime, les décors, l'interprétation, les effets spéciaux, la musique, la réalisation. L'épouvante s'associe avec l'émotion dans la plus parfaite alchimie. Karloff a toujours regretté que l'on fasse parler la créature dans ce film mais personnellement, je trouve que cela apporte une dimension encore plus tragique au destin malheureux de celle-ci. La transition entre le premier film et cette suite est très astucieuse. On retrouve en effet Mary Shelley et Lord Byron en train de discuter du roman de la jeune femme et le Lord, accompagné d'un ami, aimerait bien connaître la suite de l'histoire. Le film enchaîne alors sur la fin du "Frankenstein", lorsque le moulin brûle au sommet de la colline. Les villageois s'en retournent sauf deux qui vont avoir la peur de leur vie en découvrant que la créature n'est pas morte. Les villageois parviennent à nouveau à la capturer et à l'emprisonner. Mais le monstre parvient à s'échapper et part dans la forêt afin d'être seul. Il rencontre un vieil ermite aveugle qui deviendra son ami. L'ermite apprendra même le langage à la créature. Pendant ce temps, le Baron frankenstein reçoit la visite du mystérieux docteur Prétorius qui veut lui montrer ses créations, des humains miniatures qui vivent dans des bocaux. Prétorius a également dans l'idée de donner une compagne à la créature. frankenstein refuse catégoriquement mais Prétorius, qui a retrouvé le monstre de frankenstein, lui fait du chantage en lui apprenant que la créature a enlevé sa compagne Elisabeth. Les deux savants vont alors créer une créature femelle...
Que ceux qui n'ont jamais vu ce film comblent sans tarder cette lacune. L'apogée des films de la Universal et du cinéma fantastique tout court !

La fiancée (Elsa Lanchester) et sa créature (Boris Karloff) dans un classique absolu !

1935 est également l'année où apparait sur les écrans un autre monstre destiné à une belle carrière : le loup-garou. Malheureusement, sa première apparition à la Universal ne se fait pas en grande pompe. "The Werewolf of London" n'a rien d'un excellent film, il vaut principalement pour les effets spéciaux de John P. Fulton, aidé par le maquillage de Jack Pierce, qui parvient à transformer un jeune botaniste anglais en loup-garou meurtrier, après que celui-ci ait été mordu par une bête lors d'une expédition au Tibet. Malgré la faiblesse de la réalisation et le jeu des acteurs qui semblent ne pas trop y croire, le film se laisse regarder sans trop d'ennui même si le rythme et la tension baissent au fur et à mesure que l'histoire progresse.

L'affiche de l'un des premiers films de loup-garou au cinéma

Nos deux vedettes que sont Bela Lugosi et Boris Karloff vont également se retrouver cette année pour tourner un nouveau film ensemble, "The Raven" de Lew Landers. A l'inverse de "The Black Cat", c'est Lugosi cette fois qui interprète le méchant du film. Son rôle est celui du docteur Vollin, un chirurgien complètement obsédé par Edgar Poe et les instruments de torture, dont il possède une surprenante collection. IL est amené à soigner une jeune femme victime d'un accident et en tombe amoureux. Mais celle-ci est déjà promise à un autre. Vollin va alors se mettre à torturer l'entourage de la jeune fille, dont son père, afin de parvenir à ses fins. Karloff interprète le majordome de Vollin, à l'aspect défiguré, mais qui va tenter d'empêcher son maître de faire à nouveau couler le sang. La meilleure scène est celle où Vollin utilise le supplice du "Puits et du Pendule", avec cette énorme lame qui en se balançant descend de plus en plus vers sa victime. L'atmosphère et le sujet traité en font un très bon film d'épouvante.

La collaboration entre Lugosi et Karloff continue l'année suivante avec le film de Lambert Hyllier intitulé "The Invisible Ray", dans lequel Karloff joue le rôle d'un scientifique, secondé par Lugosi, qui découvre le radium. Mais les effets secondaires de sa découverte vont le rendre fou et Karloff se met alors à vouloir tuer tout le monde.

1936 est également l'année où l'on apprend que dracula avait une fille dans le film "dracula's Daughter", toujours de Lambert Hyllier. Gloria Holden en est la vedette mais le film ne laissa pas de grands souvenirs, à cause du faible jeu des acteurs et à la mise en scène plutôt plate du réalisateur.

C'est ensuite une période d'accalmie pour la Universal qui ne produit plus de films fantastiques ou d'épouvante avant 1939.

III / DES SUITES ET ENCORE DES SUITES...

Manque d'inspiration ou d'inventivité, les années qui suivent cet âge d'or, bien qu'intéressantes, n'apportent pas toujours des oeuvres d'une aussi grande qualité et surtout, elles se bornent à recycler les personnages qui avaient eu du succès par le passé.

C'est la créature de frankenstein qui ouvre le bal en 1939 avec le très bon "Son of frankenstein" de Rowland V. Lee. Dans ce film, on retrouve pour la dernière fois sous le maquillage Boris Karloff, vêtu d'une peau de mouton et devenant le centre d'intérêt du fils du Baron frankenstein. Mais en fait, c'est Ygor, un berger fou, interprété par Bela Lugosi, qui veut ressusciter la créature afin de se venger des juges qui l'ont condamné à être pendu. Inférieur au deux oeuvres de James Whale, Rowland V. Lee s'en tire quand même avec les honneurs et conclut donc une trilogie Karloffienne de grande qualité.

Boris Karloff interprètant pour la dernière fois la créature de frankenstein

C'est ensuite à la momie de revenir sur les écrans en 1940 avec "the mummy's Hand". On retrouve dans ce film tous les ingrédients du film de momie : temples en ruines, hiéroglyphes mystérieux, archéologues, et bien sûr, momie vengeresse qui cette fois garde ses bandelettes jusqu'à la fin du film. On côtoie donc dans ce film Kharis, gardien de la tombe de la princesse Ananka. Comme Karloff dans le film de 32, Kharis a été condamné à être momifié. Plus tard, l'explorateur Banning viole la tombe de la princesse Ananka, déchaînant la fureur du gardien du tombeau. Celui-ci réanime donc la momie Kharis qui se lance aux trousses de Banning...
Le problème avec les films de momie, c'est que c'est souvent la même chose. L'originalité de celui-ci est que le personnage garde ses bandelettes tout au long du métrage, lui conférant un aspect plus horrifique. Un film sympathique qui plaira aux amateurs de film d'aventure et d'Egyptologie...

La Momie (Tom Tyler) veut se venger des profanateurs...

L'homme invisible reprend lui aussi du service en 1940 dans "the invisible man Returns" avec le grand Vincent Price dans le rôle-titre. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, Price devra absorber une drogue qui rend invisible afin de pouvoir trouver des preuves et capturer le vrai coupable. Les effets spéciaux sont encore signés par le talentueux John P. Fulton, déjà auteur de ceux du film de 1933. Le film est certes moins bon que celui de James Whale mais il constitue une très bonne surprise et un spectacle de qualité.

John Sutton, Nan Grey et Vincent Price sous le bandage...

La femme invisible fait également son apparition sur les écrans dans une pseudo-comédie fantastique sans grand intérêt, "The Invisible Woman".

En 1941, c'est au tour d'un autre monstre de refaire surface, mais cette fois en grande pompe. "The Wolf Man" de George Waggner donne ses lettres de noblesse à l'homme loup. Interprété par le fils de Lon Chaney, le personnage de Larry Talbot est attaqué et mordu par un loup. Les nuits de pleine lune, il va lui-même se transformer en loup-garou et semer la terreur dans la contrée...
Bénéficiant des très bons maquillages de Jack Pierce, d'une bonne réalisation et interprétation, on peut considérer ce film comme le premier à réellement rendre hommage à ce mystérieux personnage qu'est le loup-garou. Encore un classique portant la patte de la Universal !

Le loup-Garou (Lon Chaney Jr.) et une victime (Evelyn Ankers)

Lon Chaney Jr. est également la vedette cette année là de "Man Made Monster", où il est victime d'un docteur fou qui n'arrête pas de lui administrer des décharges électriques, jusqu'à ce qu'il ne les ressentent plus. Il commettra un meurtre sur les ordres du docteur mais ne craindra pas la chaise électrique, étant insensibilisé aux décharges...

En 1942, l'invisibilité est à nouveau à l'écran avec "Invisible Agent", où un agent secret devient invisible grâce à une substance chimique et peut ainsi voler des renseignements capitaux à la Gestapo et aux Japonais.

La créature de frankenstein revient également nous terrifier cette année là sous les traits de Lon Chaney Jr. dans "The Ghost of frankenstein". Terrifier étant un bien grand mot lorsqu'on regarde le film. Cette fois-ci, le second fils du Baron frankenstein va tenter de remplacer le cerveau criminel de la créature par un cerveau sain. Mais l'expérience ne sera pas concluante. On retrouve également Bela Lugosi qui reprend le rôle d'Ygor. Lon Chaney Jr. ne parviendra pas à nous faire oublier le visage de Boris Karloff et encore moins à donner à son personnage autant d'émotion et d'intensité que ce dernier.

La créature de frankenstein (Lon Chaney Jr) en mauvaise posture...

A SUIVRE...