Hollywood chainsaw hookers
Hollywood chainsaw hookers
Alors que la ville de Los Angeles est en proie à un serial killer qui massacre des gens à l’aide d’une tronçonneuse, le détective privé Jack Chandler enquête sur la disparition de la jeune Samantha Kelso. Rapidement, notre homme va comprendre que l’enquête des policiers est fortement liée à la sienne et que ces dernières ont pour point commun une même bande de prostituées. Pour en avoir le coeur net, Jack Chandler va alors prendre rendez-vous avec Mercedes, une prostituée qui s’avère être une vigoureuse manipulatrice de tronçonneuses à ses heures perdues...
"Hollywood chainsaw hookers" : rien que le titre en dit déjà long sur ce que nous allons voir ! Réalisé par l’un des plus productifs artisans de la série B des années 80, j’ai nommé Fred Olen Ray, ce long-métrage de 75 minutes est l’un des plus importants films de la filmographie de ce producteur/réalisateur/scénariste américain.
L’avertissement figurant au tout début du film ("Les tronçonneuses utilisées dans ce film sont réelles et dangereuses. Elles sont manipulées par des professionnelles. L'équipe du film vous recommande de ne pas reproduire ces scènes à la maison, surtout si vous êtes nu et sur le point d'engager une partie de jambes en l'air") donne le ton : trash et bêtises seront de la partie dans ce qui est aujourd’hui une série B presque culte des années 80.
Mais alors, pourquoi ce film est-il si peu mis en avant par les sites Internet spécialisés dans le cinéma fantastique ? Pour essayer de comprendre tout ceci, revenons le temps de quelques lignes sur cette production à faible budget en provenance directe des Etats-Unis et disponible sous support laser dans nos contrées grâce à Crocofilms/Zylo !
A la simple annonce du titre, nous comprenons que nous allons avoir droit à un festival de trash, de drôleries, probablement d’absurdités et peut-être même de gore, l’utilisation de la tronçonneuse pouvant laisser penser que des giclées d’hémoglobine vont sûrement tacher la bobine (à l’inverse du film culte de Tobe Hooper soit dit en passant).
Hé bien oui.. et non... En effet, même si le film fait dans l’humour, la parodie et le trash, l’amateur de scènes sanguinolentes (avec barbaques, tripailles et tout le tintouin) restera clairement sur sa faim suite au visionnage du film de Fred Olen Ray, les rares scènes de meurtres étant filmées hors-champ et laissant uniquement voler quelques morceaux de tripes et gicler quelques bonnes rasades de sang bien rouge sur les murs et les visages des protagonistes.
Mais qu’importe, nous sommes surtout ici pour nous amuser et chercher cette touche de « grand n’importe quoi » que nous sommes en droit de nous attendre en lisant le titre du film et en voyant ses affiches promotionnelles. A ce niveau, "Hollywood chainsaw hookers" tient en grande partie ses promesses, ce dernier ne se prenant à aucun moment au sérieux et assurant pleinement son manque de budget et son côté risible.
A mi-chemin entre le polar noir (l’enquête du détective Jack Chandler) et le film de psychopathe, ce long-métrage de Fred Olen Ray semble vouloir laisser une trace de son passage avec son lot de scènes délirantes (le premier meurtre avec sa prostituée provocante et déjantée s’avère être la meilleure scène du film) pour ne pas dire même parfois complètement connes (une danse frénétique avec une tronçonneuse en guise de barre de pole dance).
Outre le gros clin d’œil évident à "massacre à la tronçonneuse" (avec entre autres l’apparition au casting de l’américano-islandais Gunnar Hansen, le fameux Leatherface de 1974), nous apprécierons également les fortes similitudes avec le fameux "blood feast" d’Herschell Gordon Lewis, "Hollywood chainsaw hookers" nous plongeant en plein « culte maléfique égyptien de maniaques adorateurs des tronçonneuses des dieux », rien que ça !
Comme toute bonne série B fantastique quelque peu fauchée des années 80 qui se respecte, nous aurons droit à quelques petits passages érotiques, de belles paires de seins dévoilées à l’écran et des jolis fessiers remuant sous le doux vrombissement des tronçonneuses.
Pour honorer cette belle performance et donner vie à ces prostituées dénudées disciples d’un gourou campé par un Gunnar Hansen toujours aussi sérieux, Fred Olen Ray a fait appel à deux des plus emblématiques Scream Queens des années 80, à savoir Linnea Quigley (actrice fétiche de Charles Band, David DeCoteau et Jess Franco, recordwoman du plus long cri enregistré au cinéma, vue notamment dans "creepozoids", "douce nuit sanglante nuit", "la nuit des démons", "le cauchemar de Freddy" sans oublier son rôle phare de punkette délurée dans "le retour des morts vivants") et Michelle Bauer (une grande amie de Fred Olen Ray et de David DeCoteau également) qui nous dévoilera dès le début du film ses plus beaux atouts.
Dommage cependant que ce bon gros délire mêlant trash, sexe et rock’n roll parfaitement assumé montre de trop nombreuses faiblesses pour rester dans les mémoires des cinéphiles que nous sommes, à l’inverse par exemple du très bon "frankenhooker" de Frank Henenlotter (pour rester dans le gros délire trash/sexe avec en vedettes des prostituées) sorti quelques temps après.
Car il faut bien l’avouer : outre le fait d’être visuellement moche (la restauration sur support laser ne changera pas grand-chose), "hollywood chainsaw hookers" est parfois lent, très bavard et nous délivre que trop peu de scènes d’action ou de meurtres (qui, comme déjà dit, seront hors-champ). Une enquête fort simple qui devient rapidement monotone et qui ne parvient à nous tenir éveillés que grâce à ces quelques blagues (tantôt bonnes tantôt foireuses) et ces jolies actrices dénudées.
Dommage également que la dernière partie du film vire beaucoup trop dans l’absurde (séquences risibles, incohérences flagrantes, casting au plus bas…), marquant un véritable décrochage avec ce qui précédait. Alors en plein culte égyptien, les différentes phases de cette cérémonie semblent durer une éternité et donneront même lieu à un combat de tronçonneuses… lent, répétitif et chiant ! Le comble…
En bref, "Hollywood chainsaw hookers" est peut-être aujourd’hui devenu un film culte avec ses prostituées dénudées maniant avec férocité la tronçonneuse, mais il faut bien reconnaître toutefois que l’œuvre phare de Fred Olen Ray est bourré de défauts. Visuellement moche, lent et monotone, très bavard, timide en matière de meurtres et franchement absurde sur sa dernière partie quelque peu déstabilisante (le film ne se prend pas au sérieux certes mais le final est vraiment en-dessous de nos attentes), "Hollywood chainsaw hookers" conserve toutefois quelques bons passages trashs et drôles, un casting féminin franchement sympathique et un style « polar noir » appréciable. Ne boudons donc pas entièrement ce film issu des Eighties à voir impérativement à plusieurs pour profiter pleinement de ce grand n'importe quoi clairement assumé!