Affiche française
ZOMBIES | WICKED LITTLE THINGS | 2006
Affiche originale
ZOMBIES | WICKED LITTLE THINGS | 2006
Un film de
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Musique de

Zombies

Wicked little things

Karen Tunny et ses deux filles, Sarah et Emma, héritent d'une maison en Pennsylvanie suite au décès de Monsieur Tunny. Après un long trajet en voiture, notre petite famille va se retrouver en pleine forêt, isolée dans cette grande bâtisse poussiéreuse héritée dans laquelle elles n'avaient encore jamais mis les pieds. Malgré l'état vétuste des appartements, Karen n'hésite pas une seule seconde pour emménager avec ses deux filles dans cet endroit paisible, encerclé d'arbres et de fougères, où les seuls bruits sont les chants des oiseaux et le froissement des feuilles agitées par le vent.
Mais ce petit coin de paradis pour Karen semble être le siège d'étranges phénomènes. Alors que sa petite fille Emma lui annonce qu'une certaine Mary vient la voir de temps en temps (alors qu'ils sont au beau milieu des bois), un certain Aaron Hanks, un ancien du pays, lui révèle l'existence de revenants qui, chaque nuit, sortiraient de la vieille mine désaffectée non loin de là dans la forêt à la recherche de sang frais. Ces fantômes seraient ceux de jeunes mineurs, tout juste adolescents pour les plus vieux, qui étaient à l'époque exploités dans la mine d'un certain Carlton et qui, en 1913, périrent dans un éboulement causé par de la dynamique. Depuis ce tragique évènement, les fantômes des victimes reviendraient d'entre les morts pour assouvir leur vengeance…

ZOMBIES | WICKED LITTLE THINGS | 2006

Passé quasi inaperçu dans les allées de nos hypermarchés, "zombies", de son vrai nom "wicked little things" (des petites choses maudites), est un film dont la réalisation aurait dû revenir à Tobe Hooper ("massacre à la tronçonneuse", "poltergeist", "le crocodile de la mort", "mortuary"…) mais qui finalement s'est vue remise entre les mains d'un certain J.S. Cardone ("les vampires du désert", "8mm2"…) au grand regret de certains fans du créateur de Leatherface qui voyaient déjà le grand retour du monsieur avec un film de zombies (quoique devrait-on parler ici de zombies comme le titre européen le laisse deviner?...). Ce changement de réalisateur a en tout cas laissé de gros regrets chez certains voire même des inquiétudes quant au devenir de ce petit projet cinématographique pourtant prometteur au départ : J.S. Cardone n'est pas le genre de personne à faire des films prenants ou tout simplement mémorables (on pense notamment à son très moyen "les vampires du désert" qui n'a pas laissé de grandes traces, la faute à un scénario simple, des acteurs quelconques et un manque d'adrénaline) et peu de gens croient réellement en un solide avenir pour le bonhomme dans l'horreur et le fantastique.
Pourtant, force est de constater que J.S. Cardone nous a finalement assez bluffé avec son "wicked little things", le film s'avère être un bon petit crû, certes pas un film exceptionnel mais une bonne petite pellicule sans réelle prétention qui remplit son cahier des charges en matière de film horrifico-paranormal. Voyons de plus près sans plus attendre ce long-métrage quasi inconnu et entrons tous ensemble dans cette forêt pennsylvanienne, armés d'une pioche et d'une lanterne pour affronter les redoutables petits mineurs assoiffés de sang!

Certes, le scénario ne casse pas des briques et c'est certainement là le gros point négatif du film de J.S. Cardone. Histoire très simple, scénario convenu au possible, sentiments de déjà-vu, fin banale… tant de choses qui discréditent ce "zombies" et nous poussent à croire que l'élaboration du scénario était loin d'être l'une des priorités de l'équipe du film.
Passons les quelques longueurs par-ci par-là ne gênant toutefois en rien le visionnage du long-métrage pour nous focaliser sur ce qui déçoit le plus dans le scénario : ce sentiment de déjà-vu auquel nous sommes confrontés en permanence durant toute la première partie du film. En effet, certains éléments sont devenus des scènes tellement classiques dans le cinéma de genre qu'elles en deviennent à présent ennuyeuses voire même éreintantes : c'est le cas notamment de cette fâcheuse habitude qu'ont certains réalisateurs à vouloir nous montrer dès les premières minutes que nous sommes dans un lieu paumé qui craint et que le première personne rencontrée s'avère être bizarre et énigmatique (le mec du drugstore). On peut également mettre dans le même panier la scène des rats dans le meuble lors de l'inspection de la maison héritée, la scène de panique où les jeunes aux prises avec les revenants ne peuvent s'en aller car la voiture est embourbée, ou encore le fait que la petite Emma voit et parle avec quelqu'un qui semble ne pas exister aux premiers abords… Bref, tant d'éléments qui nous montrent qu'à aucun moment dans "zombies" on ne s'éloigne des sentiers battus.

Même constat pour les stéréotypes classiques des films d'horreur : un jeune idiot (Sean) dont l'on attend la mort précoce dès sa première scène très fine avec Sarah ("t'es un peu coincée on dirait : j'ai un truc tout dur qui décoince bien!"), un homme vivant seul et qui demeure mystérieux de part son comportement et ses discussions, un riche propriétaire qui ne vit que pour ses bénéfices…

Bon, tous ces éléments ne gâchent pas non plus les quelques qualités indéniables du film mais lui font perdre un petit quelque chose qui aurait peut-être pu apporter une meilleure reconnaissance au film de J.S. Cardone.

Enfin, pour finir sur une dernière petite note négative concernant le scénario, notons quelques bizarreries comme notamment cette décision si hâtive que prend Karen pour emménager dans l'ancienne maison de son défunt mari. Imaginez : vous arrivez à ladite maison, une vieille bâtisse perdue au fin fond de la forêt, vous vous précipitez alors jusqu'à la porte et découvrez une énorme tache de sang sur celle-ci (mince c'est étrange quand-même…), vous n'en tenez guère compte (étonnant) et entrez dans ce véritable palace quatre étoiles pour rats, araignées et autres cafards. Pas d'électricité, pas d'eau, à des kilomètres de toute civilisation urbaine (Sarah ne sait même pas où elle va aller à l'école…), cette maison vétuste et laissée à l'abandon (pour ne pas dire un taudis) semble pourtant être le rêve de notre chère mère de famille qui n'hésite pas une seconde pour y habiter et y dormir dès la première nuit avec ses filles! (désolé mais moi ça me choque quand-même ce genre de réaction, c'est un peu gros…). Bon, arrêtons là avec le scénario qui, vous l'aurez aisément compris, ne vaut pas grand-chose et parlons plutôt des autres aspects du film qui rehaussent clairement la qualité générale du film de J.S. Cardone.

Tout d'abord le casting : vraiment intéressant, celui-ci se démarque en particulier grâce aux très bonnes interprétations de Lori Heuring (alias Karen) et Chloe Moretz (alias Emma). Lori Heuring ("Mulholland drive", "8mm2"…) nous gratifie en effet d'une très bonne prestation dans la peau d'une mère de famille, intriguée par ce qui se passe autour d'elle mais également courageuse et protectrice vis-à-vis de sa famille (aucun sur-jeu, Lori interprète son rôle dans le moindre détail, si bien que l'on se surprend parfois à se dire : "je réagirais de la même façon qu'elle"). Pour ce qui est de Chloe Moretz, la jeune actrice en herbe interprète la petite Emma, fillette très curieuse, discrète mais terriblement courageuse. Enfin, finissons le trio féminin avec la jolie actrice Scout Taylor-Compton ("halloween 2007") dans la peau de Sarah : un personnage certes assez quelconque mais qui s'avère être bien plus intéressant lors de relations mère-fille (certains trouveront quelques scènes attendrissantes à ce propos, notamment quand est évoqué le décès du père de famille) mais également dans son rôle de "ciment" entre les divers personnages (c'est elle qui nous fait découvrir la bande de jeunes écervelés, futures victimes de nos revenants, et qui alerte sa mère de ce qui se passe dans les bois). Retenons également pour finir la présence de l'acteur Ben Ross ("la mutante 4", "20000 lieues sous les mers", "la légende de Beowulf", "l'exorcisme : au commencement"…) dans le rôle de Aaron Hanks, l'un des derniers anciens de la vallée qui se révèle très mystérieux, inquiétant parfois, mais qui semble connaitre beaucoup plus de choses que l'on ne le croit.

Parlons à présent de ces chers zombies (ou fantômes…) que je qualifierais plus de revenants. Nous avons droit ici à une très bonne petite troupe de jeunes acteurs (et figurants) : les enfants sont pour certains assez terrifiants, notamment dans les scènes finales du film. Peau blanchâtre, yeux noirs et vêtements sombres, ces êtres sortis tout droit des enfers peuplent les bois en quête de sang frais pour assouvir leur vengeance. Armés de pioches, de pelles (la panoplie même du mineur) et de bâtons, les revenants ne reculent devant rien, attaquant en meutes tels des loups affamés et s'acharnant avec une rage extrême sur quiconque se trouverait sur leur passage une fois la nuit tombée (on retiendra particulièrement cette scène où les jeunes zombies mettent en pièces avec une rare violence un pauvre cochon avant de le dévorer). En plus d'être particulièrement voraces et agressifs, ces êtres diaboliques de la forêt n'hésitent pas à courir pour attraper leurs proies, ni à casser des portes (à la différence de certains revenants et spectres que l'on peut voir dans "fog" de John Carpenter par exemple).

L'un des points forts également de "zombies" est de nous offrir un visuel vraiment palpitant. Plongés au cœur d'une forêt pennsylvanienne sombre et silencieuse où la brume vient prendre possession des lieux une fois la lune apparue, aucun endroit ne semble véritablement sûr pour nos protagonistes (outre les bois, les seuls endroits qui nous sont dévoilés sont la vieille maison peu accueillante de Karen et sa famille, une mine abandonnée lugubre à souhait et une vieille bicoque qui sert de maison à Aaron Hanks).
Ajoutez à cela l'obscurité omniprésente dans le film de J.S. Cardone (très peu de clarté et de lumière mis à part deux-trois scènes dans la maison de Karen et dans les scènes du drugstore) et une bande son angoissante (on retiendra particulièrement cette scène magistrale où la petite Emma suit les petites voix qui émanent de la mine abandonnée, perdue au fin fond de la forêt embrumée avec pour seuls bruits ceux du froissement des feuilles mortes jonchant le sol ainsi que quelques piaillements d'oiseaux nocturnes) et vous obtenez là la parfaite alchimie pour créer une ambiance oppressante.

Notons également, même si cela peut paraitre futile car non représentatif de la qualité du film, une affiche (ainsi qu'une jaquette dvd) très attrayante : l'image d'une jeune fille zombifiée, une peluche disloquée à la main, plongée dans la brume, aux portes d'une forêt avec en arrière plan le village et des revenants tapis dans l'ombre.

Malgré une faiblesse indéniable du scénario que personne n'irait contredire, "wicked little things" demeure toutefois un bon petit film de zombies (même si ceux-ci demeurent au final assez peu présents) nous montrant des revenants très agressifs, voraces et redoutables, tapis dans l'ombre et sautant sur tout ce qui bouge pour les brutaliser de coups de pioches et de pelles avec une violence rarement vue dans un film de ce genre. A la limite entre le film classique de zombie et le paranormal, le film de J.S. Cardone a le mérite également de nous gratifier d'une ambiance glauque et oppressante à souhait.
Si voir le mal chez des enfants ne vous dérange pas ("l'exorciste", "the omen", "le village des damnés", "children of the corn"…), alors venez découvrir ce petit film vraiment intéressant.

ZOMBIES | WICKED LITTLE THINGS | 2006
ZOMBIES | WICKED LITTLE THINGS | 2006
ZOMBIES | WICKED LITTLE THINGS | 2006
Note
4
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David Maurice