Un vampire à Brooklyn
Vampire in Brooklyn
Le vampire Maximillian arrive sur New York avec la ferme intention de trouver celle dont il fera sa compagne pour l’éternité. Après avoir trouvé sa dulcinée, une femme flic de Brooklyn, reste à présent à la séduire et à lui faire goûter les plaisirs d’une vie vampirique. Mais tout n’est pas si simple dans les bas quartiers de New York…
Après nous avoir livré un septième volet à la saga des Freddy et nous avoir plongés dans un sous-sol de la peur très sympathique, Wes Craven nous embarqua en 1995 dans une petite comédie horrifique avec "un vampire à Brooklyn".
Réalisé par l’un des maîtres de l’horreur et porté par l’une des stars des comédies US Eddie Murphy, "un vampire à Brooklyn" avait tout d’un gros coup marketing. Malheureusement, et nous allons le voir assez rapidement dans cette critique qui suit, ce nouveau Wes Craven est loin d’être sa meilleure réalisation des années 90.
Malgré une introduction très sympathique, aussi bien sur le plan esthétique (un bateau fantôme s’encastre dans un port en pleine nuit, l’exploration du sinistre vaisseau, un traquenard dans un quartier malfamé, des apparitions du vampire bien fichues…) que scénaristique (l’ensemble tient la route et nous plonge d’emblée dans cette histoire vampirique, les acteurs sont également convaincants pour la plupart), il faut bien reconnaître que rapidement cette histoire de vampire à New York va battre de l’aile (de chauve-souris).
Histoire bien simpliste et accumulation de passages longuets (pour ne pas dire parfois soporifiques) sont deux aspects qui nous poussent à croire que les scénaristes (dont fait partie l’un des frères d’Eddie Murphy) n’avaient que trop peu de choses à nous raconter, d’où quelques remplissages longs et ennuyeux par moments pour combler des vides scénaristiques évidents (le final est d’ailleurs la preuve même d’un manque de créativité flagrant).
La venue d’un vampire en plein New York (à la manière d’un Jason Voorhees en plein Manhattan) aurait pourtant pu nous gratifier de bien sympathiques moments et, mise à part une inquiétante brume qui prend forme dans une ruelle sombre pour signaler l’arrivée de notre vampire, nous restons pas mal sur notre faim… Restent deux-trois séquences dans un restaurant ou dans une paroisse pour tirer profit de cette atmosphère citadine mais en aucun cas ces passages s’annoncent horrifiques ou angoissants : au contraire, il s’agit là de passages humoristiques où notre Eddie Murphy s’en donne à cœur joie en prenant l’apparence de new-yorkais dans un humour bien à lui (le pasteur qu’il incarne par exemple nous rappelle sans hésitation des films tels que "le professeur Foldingue" ou "Norbit"). Exit donc cette ambiance pesante qui ouvrait le film avec son vieux port, son navire fantôme et ses ruelles lugubres et place à des séquences où l’humour et le lourdingue viennent occuper le script.
Car oui, ce manque de frissons et d’angoisse se fait cruellement ressentir, d’autant plus que l’humour qui semble préféré à l’horreur dans la majeure partie du film ne vole pas bien haut avouons-le. Un humour parfois lourd et porté principalement par un Kadeem Hardison ("les blancs ne savent pas sauter") dont on fait assez rapidement une overdose…
Eddie Murphy par contre s’en sort plutôt bien dans ce rôle de vampire et évite les écueils que nous pouvions pressentir en grinçant des dents à la vue de son nom dans le casting du nouveau film de Craven. Dommage que les dialogues ne volent guère plus haut que l’humour utilisé tout au long du film…
Niveau SFX, là non plus ne nous attendons pas à un miracle : les gars de KNB ont fait un boulot correct sans pour autant nous en envoyer plein la figure façon "une nuit en enfer". Nous aurons droit toutefois à une extirpation de cœur et à quelques maquillages bien fichus sur notre cher Eddie Murphy mais rien de transcendant dans tout ceci. Classique mais pas mauvais dirons-nous.
Au final, "un vampire à Brooklyn" n’est pas le film que nous attendions à ce moment où Wes Craven semblait sortir un peu la tête de l’eau avec "le sous-sol de la peur" ou encore "Freddy sort de la nuit". Une petite douche froide qui ne semble pas réussir à trouver un public cible : humour lourd et souvent à ras les pâquerettes, angoisse et horreur peu présents, voilà bien un film qui nous laisse sur notre faim.
Notons toutefois un Eddie Murphy plutôt convaincant et surprenant dans ce rôle inattendu, ainsi qu’une introduction sympathique : un bilan bien maigre au final…
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