Suicide squad - The

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Le colonel Rick Flagg guide la Suicide Squad formée de Bloodsport, Peace Maker, Ratcatcher 2, Polka-Dot Man, King Shark et Harley Quinn sur l’île de Corto Maltèse afin de mettre la main sur une arme redoutable et la détruire. Ils devront alors faire face dans leur mission à des soldats guidés par le général de guerre anti-américain Silvio Luna et son bras-droit le général Mateo Suarez.

Suicide squad - The | Suicide squad - The | 2021

L'AVIS:

En 2016, un certain David Ayer nous avait gratifié de "Suicide Squad", un film narrant les mésaventures de ces super-vilains qui peuplent le comic book. Véritable succès au box-office (le film engrangea près de 750 millions de dollars de recette pour un budget de 175 millions), le long-métrage du réalisateur de "Fury" a pourtant été la cible de très nombreuses critiques négatives à son égard (nous vous proposons d’ailleurs d’aller lire notre chronique disponible sur le site). Un vrai flop dans le cœur de nombreux fans mais également de spectateurs Lambda.

Cinq ans plus tard sort ce qui sera finalement une sorte de reboot (au départ annoncé comme une suite…) au film de David Ayer. Un nouveau départ orchestré par le réalisateur James Gunn qui s’avère être une bien bonne surprise cette fois-ci (la barre n’étant pas placée très haute il va sans dire).

« Mais qui est James Gunn ? » demanderont certains lecteurs. Hé bien, pour faire rapide, il s’agit d’un cinéaste singulier ayant fait ses armes au sein de la firme Troma auprès d’un certain Lloyd Kaufman et qui participa entre autres au scénario du fameux "Tromeo and Juliet" avant de se lancer en solo. Officiant ensuite aussi bien en tant que scénariste (les deux premiers volets de "Scooby-Doo" ou encore "L’armée des morts" de Zack Snyder) que réalisateur (le terrible "Horribilis", le déjanté "Super" ou encore le blockbuster à succès "Les gardiens de la galaxie" et sa suite), James Gunn a cette petite touche de fantaisie, entre l’humour déjanté et le vulgaire/trash par moments, qui nous plait tant.

Mêlant les genres cinématographiques (film de super-héros bien évidemment mais aussi comédie, horreur, guerre, action, aventure…) et nous faisant passer par diverses émotions (le film se veut tantôt drôle, tantôt émouvant, tantôt effrayant pour les plus jeunes d’entre nous), "The suicide squad" vient donner un grand uppercut en pleine face à son prédécesseur !

Si l’on ne devait retenir que trois qualités du film de James Gunn, ce serait son rythme (plus de 2h15 d’histoire tout de même donc c’est essentiel d’en avoir), le travail sur les personnages (tellement moins fades que dans le film de David Ayer) et enfin l’aspect décalé/gore (étonnamment le film n’a pas d’interdiction aux moins de 12 ans…).

Avec ses péripéties et ses retournements de situations où le spectateur est pris à contre-pied (une introduction géniale inattendue ou encore l’attaque d’un campement en pleine forêt qui réservera au final une bien bonne surprise à notre escouade de choc) sans oublier ses découpages dans le temps (James Gunn s’amuse à nous faire revenir quelques instants en arrière pour expliquer un dénouement à venir), "The suicide squad" tient en haleine le spectateur sans grande difficulté malgré ses 2h15 environ.
Devant tant d’action et de situations déjantées, comment s’ennuyer devant le spectacle proposé par James Gunn ?

Entre situations grandguignolesques et passages volontairement « débiles » mais ô combien jouissifs (le sauvetage d’Harley Quinn avorté, malheureusement dévoilé dans la bande-annonce du film, est un parfait exemple de l’esprit décalé et WTF du film), nous oscillons entre cartoon et film de super-héros quelque peu bourrin où la violence est très graphique et l’hémoglobine trisse sur nos pupilles dilatées (nos super-vilains ne font pas dans la dentelle : ça explose des têtes, décapite, charcute, bastonne et tire à tout va).

Au rayon des personnages, là aussi du bon boulot a été fait sur chacun des membres de notre bande de suicidaires. Des personnages hauts en couleur correctement travaillés qui nous font passer de bons moments lors de leurs excès de violence, leurs conversations crétines ou encore leurs attitudes un brin puériles.

Une Harley Quinn toujours au top (Margot Robbie semble encore plus habitée par son personnage dans ce nouvel opus), véritable tarée de service qui dézingue à tour de bras, un Polka-Dot Man complètement cinglé tout en étant tragique, ou encore un King Shark (un requin bipède pour celles et ceux ne connaissant pas le personnage) crétin mais à l’appétit féroce quand il s’agit de bouffer des ennemis ! A cela viennent s’ajouter d’autres gros bras (Bloodsport, Peace Maker et le colonel Rick Flagg) qui bastonnent bien comme il faut et une Ratcatcher 2 (là-aussi un personnage apportant une petite touche dramatique au film de par son passé peu joyeux) qui semble un peu seule au milieu de cette bande de casse-cous écervelés et vulgaires suivis de près par l’antipathique Amanda Waller (jouée à nouveau par une Viola David en forme) !

Une vraie écriture se cache derrière presque chaque personnage, chose que nous n’avions pas dans le film de David Ayer cinq ans auparavant et qui fait ici un bien fou dans cette nouvelle aventure de nos super-vilains.
Vulgaire dans ses dialogues parfois (« C’est beau la pluie, c’est comme si une tripotée d’anges nous giclaient dessus », « Alors je décide que t’es bête à bouffer des kilomètres de bites »…), "The suicide squad" n’est décidemment pas comme tous les autres films de super-héros et se rapprocherait plus volontiers d’un "Deadpool" sur de nombreux critères.

Alors oui, des défauts il y en a dans le film de James Gunn mais ce n’est vraiment pas ce que l’on retient de ce long-métrage, ces derniers étant finalement assez mineurs.
Des gags qui font l’effet d’un pétard mouillé, un certain comique de répétition… Rien de bien méchant ! Le seul petit bémol selon moi réside dans le monstre final : peu intéressant, moche et bête à mourir (symbole du WTF qui caractérise le film), ce dernier ne parviendra pas à faire passer son combat final contre la Suicide Squad devant leurs combats épiques contre les soldats de Silvio Luna et son bras-droit Mateo Suarez.

Bref, James Gunn signe là un Blockbuster réussi une fois de plus. Et même si je reste nostalgique de ses deux premiers films, je ne peux que lever mon pouce devant les grosses productions qu’il a tournées ces dernières années.
Un gros bordel bourré d’action, de scènes gores (où l’hémoglobine coule à flots) et de dialogues déjantés : la touche James Gunn fait un bien fou et enterre définitivement le film de David Ayer.

Bien que le film ait perdu environ 30 minutes dans son montage final destiné aux salles obscures, James Gunn annonce être pleinement satisfait de cette version (certains passages supprimés n’étant pas indispensables au récit tandis que d’autres n’avaient finalement pas leur place dans le film). D’ores et déjà on nous annonce une version longue pour la sortie blu-ray… A voir donc mais en espérant que nous aurons également droit à la version cinéma qui semblerait être la plus rythmée.

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Bande-annonce
Note
4
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David Maurice