Source of shadows - The

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The source of shadows même s’il date de 2020, présente dix histoires de durée variable réalisées à partir de 2016 par différents cinéastes et réunies ici en un bloc hétéroclite tout en étant censées explorer une de nos terreurs les plus primaires, la peur universelle de l'inconnu ! A la bonne heure !

SOURCE OF SHADOWS - THE  | SOURCE OF SHADOWS - THE  | 2020

L'AVIS :

On débutera donc avec « Tethered » (« Attaché ») qui raconte l'histoire d'un garçon aveugle vivant seul dans les bois selon les règles laissées par sa défunte mère sur cassettes audio. La plus importante d’entre elles étant de ne jamais aller plus loin dans la forêt que la corde qui l'attache à sa cabane ne le permet. Bien évidemment, il enfreindra ce dernier précepte, pourtant élémentaire…

Bien qu'il présente une esthétique remarquable et un protagoniste principal investi, ce court se concentre peu sur la profondeur de l'intrigue, car il s'agit principalement d'un exercice d'établissement d'un environnement avant une fin qu’on devine sinistre dès le début. «Tethered» pourrait par son idée de départ originale être considéré comme une réussite, mais il se révèle au final assez creux côté récit.

On enchaîne avec le seul morceau comique du film, « Inside the house » qui commence comme un slasher bon marché avec un plan d'ouverture à la "Vendredi 13" avec une jeune fille seule à la maison qui danse tout en étant épiée par un inconnu. Puis tout à coup, ça devient cocasse avec des effets de maquillage assez cheap qui rendent toutefois la tournure des événements complétement inattendue, pouvant lui conférer le statut de mémorable !

On poursuit avec « Am Berg » (« Je suis Berg ») narrant les péripéties d’un homme épuisé par une quête qu’on devine éreintante et ayant trouvé refuge dans une maison dans les bois où il se sent observé…

Ici, c’est un peu comme "Tethered" dans le sens où le réalisateur démontre une technique cinématographique habile et un sens aigu du design, même s'il manque de résonance sur le fond car la fin est somme toute prévisible.

« Adrift » (« A la dérive ») raconte l’histoire d’un homme isolé en mer qui se rend compte qu'il n'est peut-être pas vraiment seul à bord de son bateau…
Malgré une belle réalisation et un acteur à la hauteur, on s’ennuie pas mal au visionnage de ce court à la trame convenue et au dénouement plus que prévisible, au suivant !

« Don’t look into their eyes » (« Ne les regardez pas dans les yeux ») narre le récit d’une jeune fille seule dans un appartement et observée par une sorte de démon. Ayant trouvé refuge sous son lit en essayant de ne faire aucun bruit, elle entend pourtant la créature se faufiler de plus en plus près d'elle…
Ce segment avec une sorte d’entité façon "Ju-On : The grudge" qui terrorise une femme esseulée dans son studio ne casse pas trois pattes à un canard tant son script semble avoir été vu maintes fois. Cela étant, le fantôme est assez bien réussi et la fin d’honnête facture, donc finalement les meubles seront sauvés in extremis !

« Bestia » met en images un homme qui se réveille au bord d’un lac glacial mais une bête rôde non loin de lui…

Et il a peur, mais aussi très froid et nous semble paranoïaque de prime abord. Cependant, il va forcément se faire attraper par la bête qu’on ne verra jamais et dont on ne distinguera même pas la silhouette, même à travers les pupilles de l’homme ! Navrant et frustrant de bout en bout malgré de très beaux décors, c’est déjà ça !

« Banshee » (qui est une fée des légendes irlandaises dont les plaintes présagent la mort d'un proche parent) nous montre la petite Olivia qui ne veut pas s'endormir car elle est convaincue qu'il y a quelque chose dans son placard. Mais sa grande sœur Elizabeth ne la croit pas et l'envoie au lit. A-t-elle eu raison de le faire ?

L'histoire est simple et classique mais fonctionne à merveille car c’est très bien réalisé et pourrait concurrencer méchamment des métrages de ce genre comme "Mama" ou encore "Mister Babadook". En outre, la jeune Sienna Mazzone est une bonne actrice en devenir, la créature est effrayante à souhait et l’intrigue est très solide, ce qui fait de ce segment, un des meilleurs de cette anthologie !

« Transient » (« Transitoire ») présente un individu vivant secrètement dans une maison de banlieue à l’insu de ses propriétaires mais cela ne semble être qu’une situation provisoire pour lui...

Voilà une excellente, quoique beaucoup trop brève, illustration d'un concept capable de garder presque n'importe qui éveillé la nuit avec inquiétude ! Car avoir un gars chez soi façon « home invasion movie » sans savoir ce qu’il veut est vraiment flippant, mais ça l’est encore plus quand on ignore son existence et qu’on n’est pas au courant qu’il nous observe la nuit à l’intérieur de notre propre foyer !

« Beastly things » (« Choses bestiales ») apporte du changement à l’ensemble avec cinq minutes d'animation sans dialogue mais aussi sans réel scénario, c’est une triste constatation ! Dommage pour nous !

« Withheld » (« Retenue ») termine ce métrage omnibus de manière troublante avec un harceleur invisible qui terrorise une femme par téléphone façon "Scream" mais en la faisant chanter pour qu’elle dévoile ses charmes car elle travaille pour un service de téléphone érotique sans que sa famille ne soit au courant.

Ce court assez sympathique illustrera, pour notre plus grand plaisir, l’expression populaire de l’arroseur arrosé sans qu’une once de sang ne soit versée car tout est plutôt dans l’ambiance assez bien rendue, il faut le reconnaître car tout se passe de nuit avec un rythme qui va crescendo.

Dans ce film omnibus où l’on côtoie des monstres tapis dans les bois, des fantômes, des morts-vivants et autres stalkers, seuls valent vraiment le coup les segments suivants : « Tethered », « Inside the House » et « Banshee » car malheureusement, les courts ressemblent tous à un exercice de style dont la fin abrupte arrive comme attendue ! Un poil décevant donc, même si visuellement l’ensemble est vraiment très soigné !

LA BANDE-ANNONCE :

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Note
3
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Vincent Duménil