Slumber party massacre (2021)
Slumber party massacre (2021)
Un groupe de quatre amies est prise en chasse par un tueur armé d'une perceuse. Seule Trish Devereaux parvient à s'en sortir, le tueur étant laissé pour mort au fond du lac. Des années plus tard, Dana, la fille de Trish, part en week-end avec trois de ses amies, Maeve, Bearnie et Ashley, pour une pyjama-party, laissant sa mère, encore traumatisée par les événements passés, dans l'angoisse. Pendant le trajet, les filles découvrent qu'Alix, la sœur de Maeve, s'est jointe à l'expédition sans autorisation. Une panne de voiture les oblige à changer leur projet et à louer un petit chalet perdu au beau milieu des bois et jouxtant un lac. Elles vont bientôt être la proie de l'homme à la perceuse. Et si ça n'était pas du au hasard ?
L'AVIS :
Sortit en 1982 et déjà mis en scène par une réalisatrice, Amy Holden Jones en l’occurrence, "Slumber Party Massacre", produit en partie par Roger Corman, mettait en vedette un tueur fou armé d'une perceuse qui s'amusait à venir gâcher la soirée pyjama d'une jolie lycéenne. Fort d'un honnête succès d'estime, deux suites virent le jour, en 1987 et en 1990. Trente-neuf ans après le film original, la réalisatrice Danishka Esterhazy décide de lui rendre hommage en réalisant Slumber Party Massacre, version 2021 donc !
Au programme, on a toujours une soirée pyjama qui va tourner au drame, on a toujours un casting féminin assez charmant, on a toujours un tueur fou au regard pervers, on a toujours une perceuse avec un foret qui fait au moins un mètre de long (!!), on a toujours des effets gores bien sympathiques et on a toujours quelques touches d'humour parodique à se mettre sous la dent. On retrouve aussi ce côté girl power qui était déjà présent dans le film de 1982, mais poussé ici à son paroxysme, lors d'une révélation inattendue et qui donne tout son intérêt au film de 2021. Après une très bonne séquence introductive, dans laquelle le tueur Russ Thorn (Rob van Vuuren) s'en donne à cœur joie avec son instrument phallique meurtrier, l'action du film fait un bond dans le futur et l'histoire qui va suivre se déroulera de nos jours. Slasher oblige, on retrouve de jeunes adolescentes qui s'aventurent en territoire isolé pour passer un week-end d'éclate à la sauce pyjama-party donc. Parmi ces demoiselles, il y a Dana (Hannah Gonéra), fille de la seule survivante du massacre vu dans la scène d'introduction. On se dit que, bien sûr, elle va revivre le calvaire de sa mère en étant pourchassée par le même maniaque, qui avait été laissé pour mort dans la scène d'intro mais on ne nous la fait pas à nous, les fans du genre ! Bah oui, on s'en doute que Russ Thorn est toujours en vie et qu'il va encore venir semer la zizanie au sein de la soirée-pyjama ! Sinon, le titre du film ne voudrait rien dire, je dis ça en passant.
Bingo en tout cas ! Le tueur à la llloonngguueee perceuse est de retour et il a bien envie de perforer toutes ces belles adolescentes. Sauf que. Sauf que quoi ? Bah sauf que la scénariste Suzanne Keilly (encore une femme), elle a de l'imagination à revendre et qu'elle nous a concocté un petit twist de milieu de parcours bien senti et qui va chambouler toutes nos prévisions. Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir quand vous regarder le film. Rassurez-vous tout de même hein, il va y avoir du meurtre à l'appel, pas de souci à ce niveau là, avec des effets de maquillage gore plutôt réussis. Outre le twist, ce qui est aussi très sympa dans cette nouvelle version de Slumber Party Massacre, c'est l'aspect parodique, qui prend à revers les codes du slasher, en inversant ce qu'on attend généralement des filles et des garçons dans ce genre très apprécié du cinéma d'horreur. Dans le film de Danishka Esterhazy, qui possède un côté très féministe comme déjà dit, ne vous attendez pas à voir des nanas à poil sous la douche par exemple. Non, ici, c'est les garçons d'un autre chalet qui vont se dévêtir, faire une bataille d'oreiller torse nu, prendre une douche avec la caméra qui fera un gros plan sur les fesses de l'acteur et j'en passe.
La dévirilisation est bien mis en scène et provoque souvent de nombreux sourires chez le spectateur. Honnêtement, je ne m'attendais pas à grand chose avec ce nouveau Slumber Party Massacre mais au final, c'est fun, généreux, pas prise de tête, le sous-texte féministe est bien intégré, le tueur fou possède une gueule pas possible, les allusions sexuelles liées à la perceuse sont bien marrantes (autant visuellement que dans les dialogues d'ailleurs), le rythme est dynamique et très clairement, ça fait le job niveau film pop-corn du samedi soir. On a même un petit clin d'oeil au "Slumber Party Massacre 2" de 1987 avec l'utilisation d'une guitare électrique à la forme originale, quasiment la même que celle qui servait de perceuse au tueur de ce second opus. Pas le slasher du siècle, certes, mais niveau divertissement, le contrat est réussi !
* Disponible en DVD et BR chez -> RIMINI EDITIONS <-