Silence - The

Silence - The

Un couple et leurs deux enfants décident de quitter la maison familiale suite à une invasion de monstres ailés semant le chaos dans la population. Alors qu’ils sont en fuite vers des terres moins hostiles, un accident de voiture suivi d’une attaque de ces bestioles aveugles mais à l’ouïe très développée les contraignent à se déplacer à pieds, sans un bruit, dans la forêt.
Notre petite famille, qui par chance a appris le langage des signes du fait que la fille aînée soit sourde depuis l’âge de 13 ans (un atout important pour communiquer sans être repérés par ces monstres sanguinaires), va se réfugier dans une vieille maison mais va vite se rendre compte que ces monstres ailés ne sont pas leurs seuls ennemis…

Silence - The | Silence - The | 2019

L'AVIS:

A l’annonce du résumé du film et après en avoir visionné les vingt premières minutes, on en vient indéniablement à se poser la question : "The silence" est-il le "Sans un bruit" du pauvre ?

On retrouve en effet le même postulat de départ : un monde post-apocalyptique, des monstres aveugles mais à l’ouïe ultra développée, une jeune héroïne sourde… Les similitudes sont flagrantes !
Sauf que là où le film de John Krasinski réussissait un gros travail sur le son, "The silence" ne cherche que très peu à innover sur ce terrain et ne tire pas trop profit de cette particularité qu’ont nos monstres ailés. Quelques diversions pour attirer les bêtes sanguinaires au loin (je balance un truc qui fait du bruit, je tire des coups de feu… seul le déclenchement d’un sprinkler sortira quelque peu de l’ordinaire), des « chut » balancés tout au long du film, l’inévitable langage des signes (nous étions déjà rôdés avec "Sans un bruit") mais qui montre là encore une bonne adaptation des acteurs et actrices du film : ce sera à peu près tout ce que l’on retiendra au sujet de la thématique du son sur ce film. Un bilan très maigre, dérisoire même face à son aîné sorti l’année précédente dont les scénaristes de "The silence" semblent s’être beaucoup inspirés même si les deux productions sont espacées de quelques mois seulement.

A la réalisation de "The silence", nous avons à nouveau un John mais pas n’importe lequel : celui à qui l’on doit les fantastiques "Mortal kombat : destruction finale", "L’effet papillon 2", "Annabelle" ou encore "I wish" (vous aurez compris toute l’ironie qui dégage de cette phrase bien évidemment). Bref, voilà bien une information de départ qui pouvait susciter une certaine méfiance et donc une possible préparation à une belle déception…

Alors oui, le film possède deux-trois petites choses sympathiques. Dire le contraire serait de la mauvaise foi assurément.

Pas de quoi crier au génie pour autant mais la première chose que l’on remarque est la qualité de la réalisation. Propre, cette dernière nous met face à des scènes d’attaques/agressions animales virevoltées (parfois même en vue subjective comme si nous étions sur le dos de l’un de ces monstres ailés), nous propose un accident de voiture bien rendu et nous plonge entre autres dans une ville dépeuplée de bien bel effet (même si nous aurions aimé arpenter un peu plus longtemps les rues de la bourgade et explorer les magasins dévastés…).

Du côté du casting, nous retiendrons surtout le jeu de l’acteur principal, Stanley Tucci, qui s’avère bien campé dans son personnage de père de famille protecteur et réfléchi. Le reste du casting n’est pas mauvais, fait son taf et reste banal dirons-nous, le principal étant d’avoir face à nous des personnes aux réactions non disproportionnées et logiques face à la situation. A ce niveau ça tient la route à l’exception du révérend de la petite bourgade dépeuplée qui nous est présenté dans la dernière partie du film (un personnage totalement raté, au comportement ridicule…).

Les bêtes quant à elles sont des sortes de croisements entre une chauve-souris et un ptérodactyle. Correctement modélisées, elles suscitent un certain danger surtout quand elles se mettent à tourbillonner autour de leurs proies à grande vitesse pour déchiqueter des morceaux de chair à chaque attaque. Seul bémol, nos monstres sont montrés bien trop tôt dans le film et cassent quelque peu l’aspect angoissant et l’effet de surprise.

Voilà pour les quelques points positifs du film (ponctués comme vous l’avez vu de quelques « ombrages » dirons-nous). Mais ne vous réjouissez pas trop vite, la chronique continue après cette troisième capture d’écran…

Car n’oublions pas que derrière cette adaptation d’un roman à succès il y a trois scénaristes. Trois scénaristes tout de même pour nous concocter cette histoire pâlichonne il faut bien le reconnaître…

On peut avoir une réalisation et un casting qui tiennent la route, mais si le scénario n’est pas à la hauteur c’est tout l’édifice qui s’écroule, ce dernier étant la base d’un film… Et en voici ici le parfait exemple malheureusement…

Si l’on excuse quelques scènes ultra prévisibles (l’accident de voiture que l’on voit arriver dès que notre petite famille décide de faire du « hors piste » / le crotale ayant élu domicile dans un gros tuyau qui s’avère être l’unique passage pour nos protagonistes / la fillette-kamikaze envoyée à notre famille et que l’on devine rapidement malfaisante…), nous retiendrons que "The silence" est surtout plombé par des incohérences (une morsure à la jambe qui s’infecte à une vitesse grand V pour finalement être très facilement guérie à en croire l’état de santé de la victime peu de temps après / le chien que l’on garde bien trop longtemps avec soi alors que l’on sait que la bête passe son temps à aboyer et donc à attirer les monstres / une ville fantôme donnant l’impression d’être dans un état d’abandon depuis des mois alors que l’invasion des monstres a commencé il y a une poignée de jours seulement…) et des idées pas suffisamment exploitées (nous aurions aimé comme dit un peu plus haut visiter un peu plus cette petite bourgade décimée/dépeuplée et nous aurions aimé également que soit un peu plus développée cette petite communauté de survivants dont le chef est assimilé à un gourou de secte…).

Nous reprocherons également à Netflix (qui coproduit le film) d’avoir quelque peu spoilé le film en balançant dans le résumé de ce dernier que notre famille allait être confrontée à une secte… De ce fait on s’attend à une seconde partie bien gratinée avec des personnages limite lobotomisés, un gourou malveillant etc etc… Et là quelle déception…

Enfin, en plus d’être relativement creux, le film nous propose par ailleurs une fin des plus expéditives (la menace que représentait cette secte est rapidement écartée et le final est vite expédié, donnant là une parfaite définition du mot « ellipse »…).

Au final, "The silence" est une belle petite déception. Alors oui nous nous attendions fortement à une sorte de copie de "Sans un bruit" désireuse de surfer sur le succès de "Bird box", mais le film de John R. Leonetti est bien loin de la qualité des deux films précédemment cités et peinera à convaincre les spectateurs, ne serait-ce que pour ce scénario banal, maladroit et ayant un vrai goût d’inachevé.
Grosse désillusion.

Silence - The | Silence - The | 2019
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Bande-annonce
Note
2
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David Maurice