Affiche française
SEE NO EVIL | SEE NO EVIL | 2006
Affiche originale
SEE NO EVIL | SEE NO EVIL | 2006
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See no evil

See no evil

Un groupe de délinquants mixtes doivent restaurer l'hôtel Blackwell. En échange de quoi, ils auront une remise de peine. Mais, ce qu'ils ignorent c'est qu'un tueur prénommé Jacob a élu domicile dans ces murs.

SEE NO EVIL | SEE NO EVIL | 2006

"See no Evil" est un slasher qui a bien des particularités le faisant sortir du lot. Premièrement, il s'agit d'une production WWE Films, qui de ce fait, impose dans le rôle d'un tueur physiquement très impressionnant, le catcheur Kane (alias Glen Jacobs). Avec son imposante présence, ce nouveau serial-killer, renvoie dans le bac à sable pour enfants, le pourtant très bourrin Jason Voorhees. Deuxièmement, on note la présence en tant que réalisateur de Gregory Dark, connu pour avoir oeuvré dans le milieu du porno dans les années 80 et 90. On avait donc tout à craindre de ce mélange des genres.

Les inquiétudes sont loin d'être toutes fondées. Le film se fait remarquer par des morts atroces et sadiques (énucléations à foison, chiens qui viennent achever des victimes en les mangeant....) mais aussi inventives (avec une scène déjà culte: la fille à qui le tueur prénommé Jacob fait avaler un téléphone portable). Gregory Dark est aussi très porté sur l'esthétisme, et inscrit son film dans la lignée de "Massacre à la tronçonneuse 2003" et "Saw 2", en chiadant ses effets visuels, faisant baigner le décor du film dans des teintes ocres. Tout en soignant le visuel (même si certains spectateurs lui reprocheront certainement d'en faire beaucoup trop avec ses zooms intempestifs), Dark n'en oublie pas néanmoins tout ce qui relève de l'ambiance sonore en ayant recours à des bruitages ressemblant à des chuchotements ainsi qu'à une comptine enfantine, revenant comme un leitmotiv.

Jacob reste un tueur massif dont les motivations remontent à un traumatisme d'enfance. Un ressort scénaristique bien commode et qui appelle "Psychose"- le grand frère des films de psycho-killers- à la rescousse, mais c'est ce qui permet à "See no Evil" de garder une grande cohérence jusqu'au final. L'utilisation de flashbacks permettant de retourner aux origines du mal, et de comprendre l'attrait qu'ont les yeux pour Jacob (la référence biblique n'est pas anodine). Les nombreuses apparitions de Jacob sont souvent précédées par des mouches qui symbolisent ainsi toute la quintessence malfaisante du tueur. Jacob devenant ainsi un personnage diabolique et omniprésent, connaissant les moindres recoins de l'hôtel désaffecté où se déroule l'action du film.

Justement, parlons-en un peu du cadre du film qui se déroule exclusivement dans un hôtel abandonné et insalubre. Même si le réalisateur en rajoute un peu plus dans le poisseux, il est aidé par des pièces glauques et propices à un film d'horreur. Ce n'est donc pas dans un décor idyllique (on peut donc espérer que l' ère des slashers aseptisés soit derrière nous!) que "See no Evil" s'amuse au massacre de jeunes garçons et de jeunes filles. La caractérisation des jeunes est par contre laissée en jachère. A peine, ceux-ci nous sont présentés que les voilà jetés en pâture. Cela n'aide pas à retenir leurs noms.

Vilipendé par certains pour son style trop " MTV ", "See no Evil", se pose pourtant en digne héritier d'un Jason Voorhees de la Grande époque des "Vendredi 13", avant que la saga de Crystal Lake ne tourne à la pantalonnade. Distribué par Lions Gates ("Saw", "Hostel"), le film de Gregory Dark, ne reçut pas l'accueil escompté. Il n'est donc pas sûr qu'une suite voit le jour même si Kane a signé pour une éventuelle séquelle. En attendant de voir si Jacob entrera dans la légende du slasher, la vision de sa première apparition vaut le détour.

SEE NO EVIL | SEE NO EVIL | 2006
SEE NO EVIL | SEE NO EVIL | 2006
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Note
4
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Gérald Giacomini