Affiche française
NOUS SOMMES LA NUIT | WIR SIND DIE NACHT | 2010
Affiche originale
NOUS SOMMES LA NUIT | WIR SIND DIE NACHT | 2010
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oui
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Nous sommes la nuit

Wir sind die nacht

Lena, 20 ans, menait une vie marginale faite de petits larcins jusqu’au jour où elle rencontra la propriétaire d’un club underground prénommée Louise. Cette dernière, à la tête d’un trio de vampires, va tomber amoureuse d’elle dès le premier regard et va alors l’initier à cette nouvelle vie de buveuse de sang.

Entre soirées arrosées, luxe et amusements en tous genres, Lena profite de cette nouvelle vie qui s’offre à elle mais va rapidement comprendre qu’être vampire comporte également quelques inconvénients…

NOUS SOMMES LA NUIT | WIR SIND DIE NACHT | 2010

Les films de vampires sont devenus légion en ce début de vingt-et-unième siècle, plus précisément en toute fin de la première décennie avec notamment l’arrivée sur les écrans en 2008 du premier chapitre de la saga à succès "twilight" et de la première saison de "true blood". L’année suivante, c’est la série "the vampire diaries" qui vient se greffer à cette nouvelle vague vampirique sur petit et grand écran.

Souvent décriés pour une bonne partie d’entre elles par les puristes du cinéma fantastique, regrettant déjà les meilleurs long-métrages du genre mettant en scène notre cher Dracula ou encore notre si mystérieux Nosferatu, ces nouvelles sagas et séries vont pourtant être des succès mondiaux sans appel. Des succès auxquels vont essayer de se rapprocher certains réalisateurs qui vont alors nous livrer des fables vampiriques toujours plus axées ados au grand désarroi de beaucoup de fans de Murnau, Browning, Fisher ou encore Coppola.

Pourtant, malgré ces vagues de films vampiriques de moindre qualité qui déferlent sur nos écrans, il arrive encore de nos jours d’être agréablement surpris par des œuvres mettant en scène nos chers buveurs de sang. Des films tels que "morse", "thirst, ceci est mon sang", "what we do in the shadows", "livide" ou encore "30 jours de nuit" et la saga des "underworld" vont en effet redonner espoir à de nombreux spectateurs inquiets de la tournure que prend le thème du vampire au cinéma notamment, relégué bien souvent au simple statut d’ « attrape-ados » diront certain(e)s..

Et, contre toute attente, il en est de même pour ce sympathique petit "wir sind die nacht" (alias "we are the night" chez nos voisins anglophones ou "nous sommes la nuit" par chez nous). Certes, le film de Dennis Gansel (à qui l’on doit "la vague") n’est pas un chef d’œuvre en soi mais ce dernier s’avère suffisamment divertissant pour nous faire passer un bon petit moment devant notre téléviseur.

Partant d’un scénario relativement simple mais au final très plaisant (exit les relations compliquées entre les ancêtres aux dents longues et autres comptes-rendus des arbres généalogiques des lignées…), "nous sommes la nuit" nous plonge dans l’initiation d’une fille vagabonde dans la vie vampirique. Un tournant radical dans la vie misérable de cette jeune marginale qui va alors être confrontée aux joies de la vie vampirique (fêtes arrosées, longévité assurée…) mais également à ses inconvénients (voir vieillir et mourir ses proches, fuir le soleil…).

Même si le mot « vampire » n’est jamais mentionné clairement dans le film, nous retrouvons dans "nous sommes la nuit" tout ce qui fait le charme et la particularité de nos chers amis aux dents longues pour éviter toute hésitation quant à l’identité de ces femmes que côtoie dorénavant la jeune Lena. Absence de reflet dans le miroir, réactions douloureuses au soleil, dégustation de verres de sang, faculté à marcher au plafond… Aucun doute que nous avons bel et bien affaire ici à des vampires !

A l’inverse de la saga de Stephenie Meyer par exemple, le film de Dennis Gansel ne nous présente que très peu d’amourettes (l’attirance de Louise pour Lena ou encore la relation gentillette et peu démonstrative entre Lena et un policier) mais nous retrouvons toutefois ce degré de séduction, voire même parfois d’érotisme, si cher et si complémentaire de la vie trépidante des vampires au cinéma.

Nous avons d’ailleurs droit ici à un mythe du vampire entièrement revisité par notre réalisateur. Tout d’abord, dans le film de Dennis Gansel, seules les femmes ont les dents longues. Aucun homme n’est présent dans cette grande famille, ces derniers étant jugés trop stupides et ayant été de ce fait éradiqués.

Autre chose assez surprenante ici et plutôt amusante : nos vampires girls s’adonnent à une vie épicurienne des plus poussées : luxure, soirées arrosées à gogo, restaurant, séances de shopping privées… Nous avons là de véritables vampires bling bling, parfois très coquettes, qui semblent être passées par les séries "gossip girl" et "desperate housewives" avant de finir dans "nous sommes la nuit" ! Nos suceuses de sang à talons hauts et bagnoles de luxe nous offrent là un amusant cliché sexiste de la jeune femme contemporaine où l’on s’amuse à voir ces belles-gosses dépenser à tout va, faire leur accro au shopping, draguer tout ce qui bouge… D’ailleurs, l’une d’elle dira durant le film : « on mange, on boit, on sniffe de la coke et on baise autant qu’on veut, mais on n’est jamais grosse, enceinte ou accro ! ». Tout est dit ici.

Des femmes vampires qui semblent chercher à s’évader, à s’échapper de cette vie humaine à laquelle elles appartenaient pourtant avant dans le but de rechercher une éternelle jeunesse, aussi bien physique/métabolique que dans le comportement et les activités diverses et variées.
Un hédonisme clairement illustré ici qui pourtant renvoie de manière amusante nos jeunes vampires girls dans le cliché de l’homme macho et sexiste, adorateur de belle bagnoles de sport, toujours à l’affut du meilleur coup quand il sort en boîte… Ne trouvent-elles pas pourtant les hommes stupides, incapables de devenir des bons vampires ? (…)

En ce qui concerne nos vampires, ne boudons pas ce casting féminin plutôt convaincant dans son ensemble. Entre la jeune punkette Nora qui apportera au film une bonne dose d’humour et de punch, la mystérieuse et gothique Charlotte qui nous offrira les quelques séquences émotionnelles du film et enfin l’expérimentée Louise qui représente en quelque sorte la face sombre et cruelle de ce trio peu homogène, nous n’avons guère le temps de nous ennuyer.
Nous apprécierons au sein de ce trio de vampires le réel travail apporté aussi bien sur leur comportement que sur leur look. Leurs traits de caractères si différents les unes des autres attisent également notre curiosité, nous amusent parfois (l’insouciance, la naïveté et le grain de folie de Nora) et nous émeuvent d’autres fois (la nostalgique et déprimée Charlotte, impuissante face à sa fille qui a à présent plus de 80 ans alors qu’elle-même en parait même pas 40…). Deux regards différents sur la vie de vampire qui permettront progressivement à la jeune et nouvelle recrue vampire Lena de comprendre les bons et mauvais côtés de cette nouvelle vie.

Même si "nous sommes la nuit" ne donne pas dans les grands artifices et déluges d’effets spéciaux à la "blade" et "underworld", offre des maquillages non transcendants (mais des looks bien pensés et originaux !) à nos amies vampires ou s’avère peut-être un peu routinier par moments, il faut bien reconnaître que le film de Dennis Gansel fourmille de sympathiques idées et fait preuve d’une originalité indéniable dans le retraitement du mythe du vampire au travers de ses femmes fatales à l’hédonisme sans égal. Ajoutez à cela une très bonne bande originale (à ce niveau, l’introduction fort réussie donne d’emblée le ton) et vous avez devant vous un bon petit divertissement de fin de journée pour qui aime voir des vampires à talons aiguilles et à voitures luxueuses s’adonner à la luxure, au shopping privé ou encore à des fêtes bien arrosées… de sang frais bien-sûr !

NOUS SOMMES LA NUIT | WIR SIND DIE NACHT | 2010
NOUS SOMMES LA NUIT | WIR SIND DIE NACHT | 2010
NOUS SOMMES LA NUIT | WIR SIND DIE NACHT | 2010
Note
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David Maurice