Affiche française
MOTHER OF TEARS | MOTHER OF TEARS | 2007
Affiche originale
MOTHER OF TEARS | MOTHER OF TEARS | 2007
Un film de
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Mother of tears

Mother of tears

Mais que peut-il bien se passer dans la tête de Dario Argento ?
La vieillesse est elle vraiment un naufrage ?
Peut-on décemment en vouloir à un homme qui a plus fait pour le cinéma que 95 % de ses pairs ?
Doit-il se remettre à la drogue pour redevenir créatif ?

Quoiqu'il en soit la vision de ce film me plonge dans un océan de perplexité entre la colère la plus noire et le désarroi le plus total.
Argento se noie, se suicide, se pend, se perd et il semble s'en moquer et pire se moquer du vieux fan que je fus et que je suis encore et malgré tout.
Malgré cette chose, cet étron cinématographique, ce restant de son talent, à peine digne de lui.
C'est triste comme la mort d'un Pape sur les genoux d'une prostituée, comme la mort de Carlos par noyade au Banga, comme un Johnny Hallyday carburant au Twix. Infiniment triste.

MOTHER OF TEARS | MOTHER OF TEARS | 2007

A qui peut-il faire croire ( en dehors du dernier carré des admirateurs forcenés qui ne veulent pas que Dieu soit mort ) que le scénario aurait été écrit à la suite de celui de son " Inferno " ( datant de 1980 ) ? Et d'ailleurs en quoi ce film peut-il se rattacher une seule seconde au diptyque " Supiria/Inferno "?

Ni par l'image, ni par la photographie, ni par le jeu d'acteurs, ni par la flamboyance, ni par l'intensité, ni par la peur, ni par la technique, ni par rien en fait à part peut-être en étant gentil par une intrigue se raccrochant par les branches aux deux films suscités et par la présence de quelques "caméos "se voulant hommages, mais qui en fait frisent le ridicule et le manque d'originalités.

Après un générique puissant sur une musique rappelant les grandes heures des " Goblins " on plonge dans le vide Zédifiant et le n'importe quoi grandiloquent.
Histoire de dynamiser son film, le réalisateur enlève ( volontairement il me semble ) tous les moments où "il ne se passe rien", ce qui faisait justement la force des films des années 70 c'est cette juxtaposition de " scènes chocs " et de passages qui " tissent " l'intrigue et les personnages. On a donc droit à un étalage peu cohérent de séquences qui s'enchaînent les une aux autres à la va comme je te pousse.

Un prêtre découvre une tunique ayant appartenu à une sorcière, la troisième, celle qui devrait être la plus méchante et le plus dangereuse. Sauf qu'on a l'impression qu'elle sort d'un film X ! Maquillage outrancier, topless avec seins refaits et tout le tremblement, aucun charisme, aucun charme, je préfère encore me taper la vieille sorcière de " Suspiria "! ( oui c'est grossier et même vulgaire mais j'ai les boules ! )

Alors oui, l'ouverture du tombeau libère une force maléfique qui se propage dans Rome et rend les habitants fous et s'entretuent...sauf qu'on ne voit rien, mais alors rien ( un peu comme dans une production " Charles Band " ) à part deux trois vieux qui s'empoignent, un bébé jeté d'un pont et que pour la panique ça ressemble plus à une partie de Bridge ayant mal tournée dans une maison de retraite qu'à autre chose.

Ah ! tout bien réfléchi, il y a aussi les adeptes de celle qu'il faut bien appeler " La mère Salope ", des pouffes ultra maquillées, déguisées en gothiques avec des seins qui sortent et qui ricanent comme des belettes ! Incroyable et au-delà de la tristesse....

Reste le jeu d'Asia Argento qui ici livre la pire prestation de sa carrière, jamais dans le ton, jamais en adéquation avec le rôle qu'elle est censée tenir. Il faut dire à sa décharge que réussir à jouer une sorte d'Harry Potter du pauvre, possédant des pouvoirs inouïes comme ça d'un seul coup ( même qu'elle le savait pas en fait ! ) capable de devenir invisible, de dialoguer avec sa mère morte ( Daria Nicolodi affublé d'une perruque d'une mocheté insondable et victime de FX ravageurs à tendance années 60 )...c'est trop pour une seule personne !

Et pour couronner le tout, il y a la fin ! Mon Dieu la fin !

Un summum de kitsch Z qui ferait honte à un réalisateur teuton abreuvé de bière tiède.
On y voit "la Mère des Larmes " topless avec ses nichons refaits diriger une bacchanale sanglante ou ses 10 adeptes torturent des prisonniers.
Vision de l'enfer ??? Que nenni !!! Ce qu'un Ittenbach réussi dans "The Burning Moon " ( pur produit Z celui-là et qui le revendique lui ) avec mille fois moins de budget, Argento le rate lamentablement. C'est grotesque, lourd, indigne, risible, il ne s'attarde même pas sur les tortures. Genre de messe noire à la con fait par des étudiants américains, mal filmée, mal réalisée.. n'insistons pas.

Et puis le plan final, où les deux protagonistes principales ( après qu'Asia est traversé une réplique boueuse et cadavérique de " Phénoména ", bonjour l'auto-citation filmée à la truelle ) s'esclaffent de rire en délivrant le seul, vrai et unique message du métrage : " Message à mes fans : Je me suis bien foutu de votre gueule hein ? "

Mission accompli effectivement.

Un hommage appuyé à feu Bruno Mattei, qui n'en demandait sans doute pas autant.

MOTHER OF TEARS | MOTHER OF TEARS | 2007
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Note
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Lionel Jacquet