Couverture française
MON CINEMA DE A à Z | MON CINEMA DE A à Z | 2015
Couverture alternative
MON CINEMA DE A à Z | MON CINEMA DE A à Z | 2015
Date de parution (France)
Pages

140

Couleur ?
Non
Langue

Français

Mon cinema de A à Z

Mon cinema de A à Z

Réalisateur atypique, précurseur du Direct to Vidéo en France, Julien Richard-Thomson est aussi connu pour être un des seuls réalisateurs à ne jamais avoir réussi à obtenir de subventions par les organismes français. Dans ce livre, il revient sur sa carrière, ses projets achevés et ceux encore dans un tiroir, ses espoirs et ses déceptions...

L'AVIS :

Ce qui frappe avant tout, c’est la passion qui se dégage de ce livre, la passion de Thomson pour le cinéma. Une passion que beaucoup de monde partage mais qui n’a jamais diminué pour JRT malgré les déceptions et les revers de médailles. En effet, pour ceux qui parlent de JRT comme d’un illuminé si ce n’est pas comme d’un looser, ce livre leur permettra de se rendre surtout compte que le réalisateur est surtout un acharné, un créatif qui, contre vents et marées, a toujours continué à essayer de faire ses films, là ou beaucoup d’autres (tous ?) auraient ou ont lâché depuis bien longtemps. Les plus grands torts du personnage auront été de vouloir faire ses preuves à l’écart du système (ce que le petit monde du cinéma n’accepte pas forcément) et d’avoir un penchant pour le cinéma décalé et fantastique. Une faute de goût de l’avis de la Fémis, célèbre école de cinéma, qui sanctionnera le jeune réalisateur en herbe d’une note catastrophique et éliminatoire pour avoir été un peu trop fantaisiste lors d’une épreuve d’écriture de scénario.

Si le livre revient souvent sur les différents déboires du réalisateur, celui-ci ne tombe jamais dans la rancune ou dans la plainte et, même si JRT aurait préféré percer de façon moins confidentielle, il raconte toujours ses galères avec un petit sourire en coin. Il faut dire qu’il faut le lire pour croire toutes les mésaventures que le réalisateur a rencontré surtout que, pour la plupart, il n’a rien fait pour mériter tant de malchance: de l’actrice principale de « Bloody Flowers » qui refuse que le film sorte et qui annonce qu’elle pensait avoir tourné des essais technique et pas un film jusqu’à l’attaque de la bande annonce de « Korruption » par des partis de droite qui vont définir l’objet comme un film porno tourné dans une mairie et alerter des dizaines de médias, il y a de quoi halluciner ! Ces deux anecdotes ne sont qu’une petite partie des joyeusetés à découvrir car certaines sont complètement cocasses et à la limite de l’irréel ! En effet, il n’arrive pas à tout le monde de devoir évincer un nain pervers d’un tournage, de recevoir une plainte de Jean Lefèbvre pour menace de mort ou encore une proposition de l’équipe de Morandini pour faire un reportage sur soi sous condition d’ajouter sur son statut de réalisateur un peu barré le fait de dormir dans un cercueil et de se déguiser en vampire ! Finalement, « Mon cinéma de A à Z » pourrait facilement être changé en scénario et pourrait faire une bonne comédie dramatique digne des frères Coen !

Hormis toutes ces histoires complètement décalées, Thomson revient aussi sur la réalisation et la production de ses films (c’est quand même plus important, non ?). De la création de Jurassic Trash avec ses répliques cultes, son casting improbable (actrices X, chanteur des 80’s et membres de la famille se côtoient) et sa réalisation ingénieuse jusqu’à la production d’Eject, la parodie de Rec, réalisé par Jean-Marc Vincent en passant par la diffusion de « Time Demon » à la télévision malgré le fait qu’il ne possédait pas de visa par le CNC, toute la carrière du cinéaste y passe. Sur « Time Demon », JRT reviendra beaucoup sur sa collaboration avec Laurent Dallias, acteur méconnu qui doit beaucoup à la réussite du diptyque. Aussi, une partie du livre est consacré aux films jamais tournés du réalisateur. Personnage à l’imagination fertile, JRT possède des dizaines de scénarii dans son placard qu’il tente, pour l’instant en vain, de faire produire. Certaines de ces histoires ont pourtant un potentiel certain voir même déjà avéré maintenant (« Surpuissant » écrit, selon l’auteur, avant « Kick Ass » développe les mêmes thématiques que ce dernier), malheureusement, aucune maison de production n’a voulu tenter l’aventure… Scénarii finalement pas si convaincants ou producteurs français trop frileux ? Chacun se fera son propre avis. Impossible de parler de ce livre sans dire un mot sur la participation de Mad Movie, à l’époque de Jean-Pierre Putters, à la production des premiers films du réalisateur et surtout à leur participation en tant qu’acteurs sur plusieurs films. Que ce soit JPP pour « Time Demon », Christophe Lemaire en tueur des bois ou encore Rurik Sallé dans « Eject », les différentes anecdotes du livre rappelleront de bons souvenirs aux lecteurs nostalgiques de cette folle époque.

Rapide (un peu trop ?) et agréable à lire, rempli de détails méconnus, « Mon cinéma de A à Z » de Richard Julien Thomson est un bouquin qui permettra aux fans de l’auteur d’en savoir plus sur lui mais aussi, aux autres, de découvrir une face un peu plus cachée, une sorte de dimension parallèle du cinéma hexagonal, bien loin des facéties de Kad Mérad et de Dany Boon. Quoique, vu tous les éléments comiques du livre, peut-être qu’un jour cela inspirera une comédie grand public à un producteur français !

Note
4
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Sylvain Gib