Affiche française
Mermaid : le lac des âmes perdues | Rusalka: Ozero myortvykh | 2018
Affiche originale
Mermaid : le lac des âmes perdues | Rusalka: Ozero myortvykh | 2018
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oui
Musique de

Mermaid : le lac des âmes perdues

Rusalka: Ozero myortvykh

Alors qu’il fête son enterrement de vie de garçon avec des amis, Roma tombe sur une jeune fille au bord d’un lac qui le séduit. Mais depuis cette rencontre, le futur marié ne cesse d’être en proie à des visions et des cauchemars, si bien qu’il finit par retourner avec sa sœur, sa futur femme et un ami sur les lieux de l’apparition de cette jeune fille, tous persuadés qu’il y a un lien entre cette personne et le mal qui ronge Roma depuis peu.

Mermaid : le lac des âmes perdues | Rusalka: Ozero myortvykh | 2018

L'AVIS:

Ah, les sirènes ! Monstre mythique pas suffisamment vu au cinéma selon moi malgré des particularités qui en font pourtant un excellent prédateur (un regard et une voix hypnotiques, une invisibilité permise par l'écran/miroir que forme la surface de l'eau parfois...).
Bien qu’ici nous avons droit à une sorte d’hybride entre une sirène et un démon, c’est tout de même à notre monstre aquatique que s’apparente le plus la menace qui place dans "Mermaid : Le lac des âmes perdues" (d’où le titre d’ailleurs…).

Présenté en clôture de la 26ème édition du Festival de Gérardmer en 2019, le film russe de Svyatoslav Podgayevskiy (à vos souhaits) m’inspirait bien plus que les derniers films de clôture vus sur la Perle des Vosges les années précédentes ("Incarnate", "La malédiction Winchester", "American hero"…). Car il faut bien le reconnaître, malgré la qualité indéniable des programmations/sélections chaque année sur Gérardmer, le point noir réside bien souvent dans le film de clôture. Allez savoir pourquoi, nous sommes rarement happés par ce dernier film projeté (je retiendrais volontiers le très bon "Occulus" alias "The mirror" en 2015 sur les dix dernières années de festival géromois) et ce "Mermaid : Le lac des âmes perdues" ne viendra pas déroger à cette tendance de fin de festival…

Nous avons en effet là un film qui mise tout sur les jumpscares, à la manière d’un "Ouija" quelques années auparavant. Plus ou moins réussis (car il faut le reconnaitre, les plus réceptifs à ce procédé sursauteront deux ou trois dans le film, ce qui ne sera peut-être pas le cas des aficionados malheureusement), ces derniers sont en grand nombre et semblent être là uniquement pour cacher la médiocrité d’un scénario bancal (pour ne pas dire bordélique) et si peu intéressant.

Entre incohérences, facilités scénaristiques, accumulation de visions/cauchemars et enchainements de séquences parfois sans queue ni tête (on s’y perd un peu dans ce gros foutoir), l’histoire de "Mermaid : Le lac des âmes perdues" ne tiendra pas en haleine le spectateur, loin de là. A trop vouloir jouer la carte des rebondissements, le film se prend les pieds dans le tapis et ne parvient pas à nous offrir un scénario maîtrisé/cohérent.

Pire, le film de Svyatoslav Podgayevskiy n’est pas aidé par ce casting de très moyenne facture, ne distillant aucune émotion chez le spectateur. Les dialogues eux non plus n’ont rien de bien palpitant, tout comme les réactions de certains personnages parfois difficilement compréhensibles (décidément cette sirène fait tourner des têtes mais surtout semble très bien retourner les cervelles de nos protagonistes).

Alors oui Svyatoslav Podgayevskiy nous offre ici une ambiance parfois pesante et une sirène réellement effrayante dans certaines scènes, permettant alors à son long-métrage de sortir quelque peu la tête de l’eau (sans jeu de mot) en jouant la carte de l’horreur et du fantastique. Mais cela ne fait pas tout, d’autant plus que notre sirène manque parfois de crédibilité lors de certaines apparitions bien trop numérisées.

La photographie, qui oscille entre froideur clinique et noirceur ténébreuse, apporte un petit plus au film, un gage de professionnalisme qui, même si on peine par moments à se plonger dans cette histoire de sirène, nous permettra de frissonner une ou deux fois tout au plus. Visiter les recoins de cette vieille bâtisse désaffectée, en passant par ses dépendances ou encore sa cave inondée, le tout sous une photographie sombre et brumeuse (nous ne sommes pas loin de l’ambiance marécageuse d’un épisode de notre cher Victor Crowley), s’avère toutefois sympathique bien que le scénario trop confus gâche énormément les quelques bons points de ce long-métrage.

Dommage de tomber sur un scénario aussi paresseux/bordélique (le gros point faible du film qui emporte tout sur son passage…) et se servant à outrance de jumpscares, solution de facilité visiblement toute trouvée, car ce "Mermaid : Le lac des âmes perdues" possédait un monstre trop peu représenté dans le cinéma fantastique et esthétiquement réussi (si on oublie quelques touches désagréables de numérique) ainsi qu’un environnement glauque au possible (le petit ponton en bois au bord de ce lac lugubre à souhait rappellera à certains un fameux camp de vacances…).
Nous ressortons finalement de cette projection très déçus, avec cette impression d’avoir visionné quelque chose de vu et revu, sans grande originalité (si ce n’est la nature de notre monstre), mais surtout quelque chose d’étonnamment confus. A trop vouloir nous offrir des péripéties en veux-tu en voilà, le réalisateur-scénariste s’est emmêlé les pinceaux et a failli nous perdre en cours de route. Heureusement la durée plutôt courte (1h20) du film nous aura évités la noyade dans ce lac maudit…

Mermaid : le lac des âmes perdues | Rusalka: Ozero myortvykh | 2018
Mermaid : le lac des âmes perdues | Rusalka: Ozero myortvykh | 2018
Mermaid : le lac des âmes perdues | Rusalka: Ozero myortvykh | 2018
Bande-annonce
Note
1
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David Maurice