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MEATBALL MACHINE: KODOKU | MEATBALL MACHINE: KODOKU | 2017
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MEATBALL MACHINE: KODOKU | MEATBALL MACHINE: KODOKU | 2017
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Meatball Machine: Kodoku

Meatball Machine: Kodoku

Noda Yuji est agent de recouvrement mais il n'est guère doué pour son emploi, si bien qu'il se retrouve parfois à rembourser lui-même les dettes de ses clients avec son propre argent... Son médecin lui apporte une mauvaise nouvelle de plus : Yuji a le cancer et quelques mois à vivre.
Pendant ce temps, les Necroborgs lancent une invasion sur Terre, les parasites prennent possession des corps humains et les transforment en cyborgs. Mais il semblerait que grâce à son cancer, Yuji soit immunisé... Il se retrouve malgré lui obligé de sauver le monde.

MEATBALL MACHINE: KODOKU | MEATBALL MACHINE: KODOKU | 2017

L'AVIS:

Le quatrième volet d'une franchise culte pour les amateurs de gore nippon voit le jour grâce à la folie divertissante de Nishimura.

Initialement un court-métrage sympathique de 1999, ce dernier a eu droit à son remake par le même réalisateur, Yamaguchi Yudai, en 2005. Cette version est très certainement la plus plus connue des cinéphiles et révèle un univers sombre, cyberpunk et torturé avec des moyens plus que limités. "Meatball Machine" présentera des nécroborgs, mi-homme mi-machine, combattant les uns contre les autres dans une ville désertée par la peur des habitants (ou par le manque de figurants...hum). Un splatter agressif et bruyant contenant certes de nombreux défauts sur plusieurs points, mais assez généreux et décomplexé pour éclater son charme et obtenir son statut de film culte dans le milieu du cinéma gore japonais.

C'est ensuite le réalisateur dont l'imagination déborde de démence, Yoshihiro Nishimura (qui a travaillé les FX sur le long-métrage de Yudai), qui offrira en 2007 un remodelage de 10 minutes à la "Tokyo Gore Police" avec "Meatball Machine: Reject of Death". Un petit court-métrage absolument jouissif qui respire l'extravagance savoureuse de ce faiseur d'éclaboussures et qui est vivement conseillé pour les fans de la compagnie Sushi Typhoon.

10 ans après son court-métrage, Yoshihiro se lance enfin sur la réalisation d'un long-métrage pour exploiter à fond (?) le potentiel de ce "Testuo" amateur et sanglant. "Meatball Machine: Kodoku", le nouveau tant attendu par les fans et qui ne manquera pas de faire honte non seulement aux films précédents mais aussi à la filmographie de son réalisateur... Et c'est un fan de Nishimira qui vous le dit.

Voyons cela de plus près ; un homme malchanceux mais aucunement attachant se fait constamment humilié par ses clients jusqu'à l'apparition de son cancer qui bousculera toute sa vie. Son amour pour une jeune inconnue sectaire dont l’on se fiche complètement le rendra complètement désespéré. Pendant ce temps, des mystérieuses femmes tracent une ligne d'atterrissage d'un dôme extra-terrestre prêt à se poser sur Terre, enfermant le quartier de la ville.

Nous avons ici une demi-heure de présentation de personnages inintéressants et faussement déjantés avant que l'action fasse son apparition. Toutefois le cancer ne sera pas un élément supplémentaire uniquement pour nous apitoyer sur le personnage de Noda car c'est cette maladie qui le sauvera en partie de sa transformation et de sa manipulation mentale; une idée audacieuse.

Mais après une longue présentation et une amusante introduction précédant l'apparition du titre, c'est là où tout le potentiel se réduira en miette au fur et à mesure du film au point d'être l'antithèse de "Helldriver".

Aucun massacre dans la ville (comme certains auraient pu l'espérer), des affrontements aux chorégraphies molles, des éclaboussures à gogo qui ne donnent même pas la peine de montrer la chaire mutilée et déchiquetée... Alors oui, que je vous explique la différence entre des scènes sanglantes et des scènes gore... Dans "Tokyo Gore Police", "Vampire Girl vs Frankenstein girl", "Helldriver" etc.. vous aviez droit à de la boucherie pure et dure, des morceaux de barbaques à tout va, des membres amputés de n'importe quelle façon avec cet accompagnement d'éclaboussures de sang par hectolitres, bref, du vrai gore comme on l'a toujours aimé chez Nishimura. Quant aux scènes "gore" de "Meatball Machine: Kodoku", vous avez droit à la sauce, mais sans la viande... Mis à part un oeil vissé, une tête, deux ou trois bras qui tombent ou qui volent, il n'y a SEULEMENT que des éclaboussures de sang sur le visage des personnages... Nishimura nous donne l'illusion de voir du gore dans ce "Kodoku" de la même manière que Hitchcock nous donnait l'illusion de voir de la nudité dans "Psychose".
Le sang qui gicle à répétition sans avoir la possibilité de voir la barbaque dont il est issu est une frustration immense pour un fan de Nishimura (à moins de ne pas avoir vu ses films depuis un bon moment).

De plus, le réalisateur inventif à la base multiplie les mêmes plans pour faire durer des scènes d'action fades et interminables. Il n'offre rien de nouveau non plus dans les costumes des nécroborgs qui sont nettement moins badass que ceux des films précédents (excepté peut-être l'homme-véhicule), les armes ne sont que du déjà-vu et la folie tout comme la créativité est beaucoup moins présente.
Quand on se rappelle des nombreux personnages atypiques de "Tokyo Gore Police", des combats de "Mutant Girls Squad", et de l'action survoltée et littéralement épuisante de "Helldriver", on ne peut que sentir du réchauffé et de la retenue dans ce "Meatball Machine: Kodoku" pas fichu de faire le moindre effort pour être efficace malgré les quelques prouesses visuelles.

Pour la première fois, Yoshihiro Nishimura a raté son coup et a fait preuve de feignantise sur un film qui ne demandait qu'à exploser ses morceaux de chair et de ferraille dans la gueule des fans du film de 2005 qui lui est bien plus sombre, dramatique et surtout bien plus crédible.
Une énorme déception malgré une direction artistique hallucinante qui sauve parfois le film avec plusieurs beaux cadrages et une critique sociale amusante. On ne retrouve rien de nouveau, pire encore... On a l'impression que le réalisateur s'est relâché et on a juste envie de nettoyer nos larmes en revisionnant "Tokyo Gore Police" ou "Mutant Girls Squad", les films qui restent à ce jour les meilleurs de ce réalisateur qui a intérêt à se réveiller lors de sa prochaine réalisation hystérique.

Des années d'attente pour ça...

MEATBALL MACHINE: KODOKU | MEATBALL MACHINE: KODOKU | 2017
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Note
2
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Nicolas Beaudeux