Meat market
Meat market
Il était une fois, Brian Clement, un réalisateur qui eut l'idée géniale de combiner dans un seul et même film, des vampires, des zombies, un catcheur mexicain (!) et de jeter au milieu de cette fournaise, quelques humains qui tentent de survivre à l'apocalypse.
En effet, les zombies composent maintenant la majorité de la population de la planète. Assoiffés de viande fraîche, ils traînent leur carcasse en décomposition à la recherche d'innocente victime. Bien qu'étant des proies faciles pour les vampires, ceux-ci n'y touchent du fait de leur puanteur et du goût immonde de leur sang. Aussi, une improbable alliance va se former, des vampire lesbiennes vont mettre leurs fusils à la disposition d'un couple d'humains.
Ces derniers connaissent le repère du scientifique responsable du virus zombifiant. Ce dernier travaille dans une chambre miteuse quelque part dans un immeuble quelconque (re !). Chronique de la fin de l'espèce humaine :
Voici l'un des films qui présente l'une des plus grosses contradictions qu'il m'ait été donné de commenter. Ainsi deux lignes opposées entrent en collision. D'une part un scénario peu original mais tellement jouissif. Qui n'a jamais rêvé de voir Zombies, Vampires et humains s'affronter dans un seul et même film ? Plus particulièrement après le ratage Lycanthropes/Vampires de "Underworld". Cependant, l'autre part du contrat est un casting d'acteurs des plus horrible.
La totalité des acteurs – exception faite des zombies – semble avoir atterri sur le plateau par hasard. La plupart semblent désorientés et aucun n'est crédible dans le rôle qu'il endosse. Voir un catcheur mexicain s'exciter avec l'énergie d'un hamster neurasthénique atteint d'une schizophrénie le contraignant à se prendre pour un mexicain, tend à faire déprimer. De même que le scientifique, spécialisé en nanotechnologie, qui opère dans un appartement délabré.
Ce problème d'acteurs non-crédibles rend "Meat Market" bancal. Comment croire en des situations auxquelles ceux qui sont censés y être plongés ne croient même pas ? Cela se révèle malheureusement impossible et l'ennui pointe rapidement le son vilain museau.
Quel dommage que Brian Clement ne se soit pas entouré d'acteur plus talentueux, car de son côté, il œuvre efficacement. Sa réalisation, sans être révolutionnaire, est parfaitement efficace. Cette idée de mélanger deux bestiaires de légendes est tout à fait brillante, quoique légèrement sous-exploitée. Même si tel quel, le film (d'un point de vu scénaristique, s'entend) est tout à fait correct, le titre laisse entrevoir une lutte Zombies contre Vampires, dont l'issue déterminera qui aura la main basse sur ce garde-manger géant qu'est la planète terre.
Au demeurant, "Meat Marke" est un bon survival où Zombies et Vampires font acte de présence.
Une présence mise en valeur par un responsable des effets spéciaux atteint par la grâce. En effet, au vu du film en lui-même, le budget devait être vraiment maigre, pour ne pas dire rachitique. Et pourtant, les zombies font illusion, les démembrements aussi, et d'une manière générale, tout les effets.
A cela, deux explications, la première, Nick Sheehan est un génie, capable de créer des SFXs à partir de trois fois rien. La seconde, qui complète la première, l'équipe responsable de "Meat Market" a eu l'intelligence de faire appel à des effets physiques, et non au digital, hideux et coûteux. C'est tout simplement étonnant, d'habitude lorsqu'un film à petit budget souffre de quelques limites, il est toujours les finances pour expliquer ceci ou cela. Cependant dans le cas de "Meat Market", les seules limites ont étés celles des acteurs, tant le maquillage et les prothèses sont efficaces.
Ainsi, "le marché de la viande" est un film mitigé, mi-figue mi-raisin. Ses qualités ne sont toutefois pas suffisantes pour le sauver du naufrage. Un doux naufrage, certes, mais naufrage quand même. Comment appeler autrement une bobine où le sort des héros laisse le spectateur indifférent ? Peut-être insipide ?
Avec toutes ces idées brillantes sous exploitées, ces interprètes horripilants, le métrage réussit tout de même à conserver un peu de style et de panache. Bravo Brian, maintenant pour "Meat Market 2" il va falloir rattraper le coup, alors pas de blague ! En attendant, si vous cherchiez un film de Zombies peuchère et pas prétentieux pour un sous, vous n'aurez plus qu'à vous rabattre sur "dead next door –the".