Maya

Maya

Le professeur Salomon trouve la mort alors qu'il enquête sur une ancienne légende Maya : celle du roi Chibalba, qui a pactisé avec le dieu de la mort. Sa fille, Lisa, arrive de New York, et découvre alors un monde rempli de superstitions. Pendant ce temps, les meurtres sanglants s'enchaînent. La légende deviendrait-elle réalité ?

MAYA | MAYA | 1989

A la fin des années 80, le cinéma horrifique a depuis longtemps cessé de donner des œuvres cultes. L'ère des "Cannibal Holocaust" et autres "l'enfer des zombies", est bel et bien révolue. Ce qui explique que nous n'ayons droit ici qu'à un léger saupoudrage de séquences gores lors des nombreuses scènes de meurtres (doigt éclaté, genou brisé, empalement par la bouche). La qualité des effets spéciaux sanglants est à mettre à l'actif de Franco Casagni ("Murderock", "Opera", "Sanctuaire", "le syndrome de stendhal") et de Rosario Prestopino ("frayeurs", "le manoir de la terreur", "l'éventreur de new-york", "demons", "demons 2", "Opera", "Sanctuaire"), qui ont œuvré sur pas mal de productions horrifiques italiennes de la grande époque.

"Le crépuscule est la rupture entre deux mondes" ! En commençant son film par cette citation, Marcelo Avallone ("Spectres" avec Donald Pleasence) inscrit ce qui va suivre dans un monde de mythes et de légendes. Le roi maléfique Chibalba n'exerce ses horribles crimes qu'une fois la nuit tombée, ce qui avouons-le est pratique sur le plan scénaristique. Le soir et la nuit, les victimes potentielles sont plus facilement insouciantes : saoules, débauchées… Du coup, les scènes de jour se révèlent bien moins palpitantes. Certainement à cause de la nonchalance de l'histoire. Bien que comprenant des acteurs crédibles (ce qui n'est pas, loin s'en faut, le cas de la plupart des films d'horreur italiens), l'intérêt manifeste est dans les meurtres qui sont suffisamment nombreux pour plaire aux fans.

Tout en étant avant tout un récit purement fantastique, Avallone inscrit son film dans la lignée des giallos. Le meurtre du professeur Salomon en est le modèle le plus flagrant : gros plan sur le couteau qui va s'abattre, suivi du meurtre que le spectateur voit à travers le reflet des lunettes tombées à terre. N'oublions pas les traditionnels plans fesses et seins sans lesquels nous ne serions pas dans une production italienne. Tout est prétexte pour déshabiller la ravissante Jahaira, à la moindre occasion. Quant au héros, interprété par Peter Phelps - qui échouera peu de temps après sur les plages d' "Alerte à Malibu" -, il joue de son charme qui fait son petit effet. La moiteur du lieu où se déroule l'histoire est particulièrement bien rendue par une photographie soignée qui fait contraster le jour et la nuit qui, elle, baigne dans une couleur bleutée.

Bien que le long-métrage attire la sympathie, il ne fait pas preuve d'une innovation totale, reprenant quelques clichés inhérents à ce type d'histoire. Ainsi, la jeune Lisa se trouve t'elle en butte à un monde qui lui est étranger, et dont elle refuse d'ouvrir les yeux sur sa réalité. La petite fille (symbolise t'elle le dieu de la mort ?), qui apparaît avant la mort du Professeur Salomon ainsi que dans le plan final, est une réminiscence de pas mal d'œuvres italiennes ("Operation Peur", "La malédiction du pharaon").

Ce qui n'empêche pas ce film tardif dans la longue production de films d'horreur italiens, "Maya", de nous changer des sempiternels tueurs gantés et autres zombies. La localisation de l'action (dans l'Amérique amérindienne) apporte aussi sa touche de dépaysement assuré. Suffit juste de dépasser le petit problème de rythme et d'apprécier à leur valeur les meurtres de ce petit film qui mériterait d'être un peu plus connu. Et puis, les légendes Maya, cela nous change des malédictions venues d'Egypte !

MAYA | MAYA | 1989
MAYA | MAYA | 1989
MAYA | MAYA | 1989
Note
4
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Gérald Giacomini