Loup-garou de paris - le

An american werewolf in paris

Paris : la nuit. Un homme surgit d'une bouche d'égout en appelant à l'aide un taxi de passage. L'homme n'a pas le temps de lui porter secours que déjà l'inconnu est englouti sous-terre.
Au même moment, trois jeunes Américains, bien décidés à profiter de leurs vacances, arrivent dans la capitale. Pour fêter leur arrivée et leur première nuit, ils se laissent volontairement enfermer dans la Tour-Eiffel. Arrivés au dernier étage, ils ne tardent pas à s'apercevoir que quelqu'un s'est invité à leur petite soirée : une jeune femme apparaît, monte sur la balustrade, prête à se jeter dans le vide…

LOUP-GAROU DE PARIS - LE | AN AMERICAN WEREWOLF IN PARIS | 1997

Remake ou fausse suite de "Le loup-garou de Londres", les avis divergent. Dans les deux cas, ce sentiment de toute façon n'est guère flatteur. Il apparaît de suite, néanmoins, de nombreuses similitudes à l'œuvre de John Landis : les trois amis qui partent en vacances à Paris (contre deux dans la Lande écossaise), l'ami victime d'un loup-garou et revenu d'entre les morts, entre autres. L'action change donc de capitale et va nous plonger dans un déluge d'effets numériques et de dialogues insipides.
Le scénario n'est pas à la fête : une fois posée la malédiction sur la tête de notre héros et les possibilités de mettre la main sur son antidote, le discours du film se perd dans des dialogues mièvres et futiles. Le souhait d'injecter de l'humour dans le film est évident, les nombreuses scènes avec nos victimes-zombies en sont la meilleure définition : humour gras, au ras des pâquerettes, et des blagues tout juste bonnes à faire sourire pour peu que vous ayez bu quelques verres avant.

Pourtant, il faut être honnête, le film ne manque ni de rythme ni d'idées. Mais là où le bât blesse, c'est que les éléments principaux liés à la réussite d'un film ne suivent pas. Prenons le casting : Julie Delpy, éthérée et inexpressive, ne semble guère convaincue d'être là. Pierre Cosso dans le rôle du grand "méchant loup" de service n'a pour seul atout que sa belle gueule pour tenter de nous convaincre. Le seul à tirer son épingle du jeu est Tom Everett Scott, qui ressemble en bien des points (physique notamment) à David Naughton dans "le loup-garou de Londres". Quant à la présence de Tom Novembre et Thierry Lhermitte au générique, présents ou non, le film n'en souffrirait pas pour autant.
D'autre part, le réalisateur a voulu jouer la carte humoristique par petites touches : sauf que les personnages en font des tonnes, et les blagues souvent grotesques tombent à plat. Rien à voir donc avec l'humour britannique qui collait si parfaitement à l'œuvre de Landis, lui permettant de réussir le parfait mélange horreur/comédie.

De ce fait, l'histoire en elle-même devient donc anecdotique, et il semble évident que l'envie du cinéaste était avant tout de nous abrutir d'effets spéciaux. De ce côté là, ne boudons pas notre plaisir, et reconnaissons que le film n'est pas avare en loups-garous. Ou plutôt en créatures hybrides au faciès improbable : rarement il m'a été donné de voir des lycanthropes aussi laids et ridicules. Il reste cependant des décors particulièrement réussis, à l'image de la crypte (spécialement construite pour le film), refuge et terrain de chasse des loups, ainsi que les galeries souterraines. Oublions aussi la métamorphose "magique" de la bête dans "le loup-garou de Londres" et contentons-nous ici d'un effet unique, vulgaire et sommaire, pour un résultat final assez risible, le clou du spectacle étant à mettre à l'actif des scènes dans la rame de métro pas effrayantes pour un sou. On s'amusera aussi de certains figurants justement qui ne regardent pas dans la bonne direction lors du combat des loups (hé oui, difficile de jouer devant du vide…).

En résumé : des acteurs pas très bons, un scénario sans relief, des loups-garous ridicules et ratés, des copiés collés (les maquillages des zombies sont identiques à ceux de "le loup-garou de Londres" jusque dans les détails des prothèses en latex), une mise en scène de débutant, ainsi qu'une bande-son rock assourdissante. L'ironie du sort voudra que "le loup-garou de Paris" reçoive trois distinctions au Festival de Gerardmer en 1998: le Grand Prix, Le Prix du Public, ainsi que l'anecdotique Trophée Fun Radio.
"Le ridicule ne tue pas" comme dirait l'autre. Et "Tout ce qui ne tue pas rend plus fort" lui répondit l'écho. A bon entendeur M. Waller.

LOUP-GAROU DE PARIS - LE | AN AMERICAN WEREWOLF IN PARIS | 1997
LOUP-GAROU DE PARIS - LE | AN AMERICAN WEREWOLF IN PARIS | 1997
LOUP-GAROU DE PARIS - LE | AN AMERICAN WEREWOLF IN PARIS | 1997
Note
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Christophe Jakubowicz