Julia x
Julia x
Alors qu’elle cherche l’amour sur Internet, la belle Julia va rencontrer l’un de ses prétendants dans un petit bar. Mais ce qu’elle ignore, c’est que cet homme est en réalité un serial-killer piégeant ses proies sur le Net et ayant déjà plusieurs victimes féminines à son tableau de chasse.
La malheureuse jeune femme se fait alors kidnapper par son ravisseur qui l’amène en pleine forêt dans l’intention probable d’abuser d’elle et de dissimuler ensuite son cadavre dans la nature comme il semble si souvent le faire.
Mais voilà, le plan machiavélique élaboré par notre serial-killer ne va pas tout à fait se passer comme il l’aurait imaginé. En fait Julia et sa sœur s’adonnent à un passe-temps quelque peu spécial : ces dernières passent leur temps à débusquer les pervers, violeurs et autres psychopathes qui peuplent les réseaux Internet pour ensuite les torturer et les exterminer…
Présenté dans une poignée de festivals de films de genre (on pense notamment au Fantastic Fest 2011 ou encore au BIFFF 2012), "Julia x" n’est peut-être pas entrée dans les annales mais mérite toutefois que l’on s’y intéresse (mais certainement pas pour son aspect 3D qui ne proposerait aucun intérêt à en croire les festivaliers, votre rédacteur ayant opté pour la version 2D du film).
Véritable ovni cinématographique mêlant divers sous-genres du fantastique, le film de P.J. Petiette se laisse regarder sans déplaisir et s’avère plutôt attrayant malgré quelques défauts pourtant pas si négligeables que cela…
Humour et horreur, sex and blood : voici des formules bien souvent gagnantes ces dernières années dans le milieu du cinéma de genre. Et même si sur le côté « sex » (fortement mis en avant dans le titre mais également sur l’affiche et la jaquette du film) on repassera (hormis quelques scènes sexy, "Julia x" demeure assez timide), il faut bien admettre que le film de P.J. Petiette tente de se faire une petite place dans cette catégorie de films où l’on voit de plus en plus de représentants.
Mélange de plusieurs sous-genres du fantastique (slasher, torture porn, rape and revenge…), "Julia x" nous propose un scénario fort original teinté de second degré et servi par un assez bon casting mais malheureusement ce dernier nous laisse entrevoir rapidement de petites faiblesses.
A commencer par le rythme du film : cette première partie nous plongeant dans un jeu du chat et de la souris entre le kidnappeur et sa victime devient rapidement long, répétitif, déjà-vu et au final ennuyeux. Heureusement, un fois le coup de théâtre annoncé, "Julia x" repart sur les chapeaux de roue et nous entraîne dans une toute autre dynamique avec cette fois-ci de l’action à gogo (les cascades sont fort réussies pour une grande partie d’entre elles), de l’humour bien dosé et quelques rebondissements bienvenus (l’arrivée de nouveaux personnages, la création d’un huit-clos où se succèdent tortures, combats…).
Car de l’action il y en a, c’est indéniable! Les affrontements sont très physiques et rappellent parfois les altercations violentes de certains jeux-vidéo de baston ("dead or alive", "mortal kombat" et j’en passe) ou encore un certain dessin animé de la série des Simpson, « Itchy et Scratchy » c’est pour dire! Ca se saute dessus, ça se mutile à coups d’armes blanches, ça valdingue aux quatre coins de la pièce, ça se fracasse dans les escaliers… Bref les amateurs de bagarres à tout va seront certainement aux anges devant le film de P.J. Petiette.
Mais voilà, malgré toute cette énergie déployée dans cette seconde partie, ce huit-clos devient rapidement répétitif une fois de plus (les vieux démons de la première partie semblent revenir rapidement reprendre le dessus) et montre les limites d’un scénario certes original dans son idée de base (pour faire rapide : le bourreau devient victime pour ensuite redevenir bourreau puis victime) mais au final bien creux.
De même, on pourra reprocher à "Julia x" un certain manque de cohérence par moments. On pense notamment à ces trois personnages (les deux sœurs et leur proie) qui ne cessent de mettre sur la gueule, aussi bien à mains nues qu’avec des armes blanches, mais qui étonnamment résistent longtemps et encaissent plutôt bien les violents coups reçus… De même, il est amusant de voir qu’un grand gaillard baraqué comme notre serial-killer puisse subir autant face à deux poids-plume comme nos deux jolies blondes. Quelques interrogations donc mais qui je pense trouvent réponses dans cette volonté de faire dans le second degré, de proposer avant tout du spectacle, un grand défouloir où tous les coups sont permis, exactement comme la série « Itchy et Scratchy » mais en version humaine cette fois-ci.
On peut également trouver quelque peu étrange cette séquence où la deuxième victime des deux sœurs (et oui, un quatrième personnage fera son apparition) parvient à quitter cette maison de l’horreur sans pour autant appeler la Police visiblement… Quelques incohérences donc qui certes ne gâchent en rien le spectacle qui nous est proposé mais qu’il convient de mentionner ici.
Si les cascades sont fort réussies (et les altercations violentes à souhait : coups de ciseaux et de couteaux, dépeçage, clous plantés dans les pieds…le tout dans le sang et la bonne humeur), il en est de même pour le casting. A commencer par un Kevin Sorbo (la série des Hercule) tout simplement remarquable dans la peau d’un serial-killer sanguinaire gardant son sang froid et ses petites habitudes (il ne se déplace jamais sans son mp3) même lorsque ce dernier se retrouve pris au piège par deux tarées voulant sa peau. Un personnage très jouissif qui porte quasi à lui tout seul le film de P.J. Petiette.
Viennent ensuite les deux sœurs (Valerie Azlynn vue dans "tonnerre sous les tropiques", "Hancock" ou encore "clones" et Alicia Leigh Willis aperçue notamment dans la série "7 à la maison"). Deux jeunes femmes animées par une soif de vengeance (ces dernières ont été maltraitées par leur père dans le passé) et qui ne jugent que par l’élimination de tous les pervers qui sévissent sur le Net. Pour se faire, ces dernières ont changé leur maison natale en une sorte de « terrain de jeu » (ou devrait-on dire plutôt « terrain de meurtres ») avec en guise de décoration des reconstitutions de scènes familiales d’antan avec des mannequins, souvenirs d’un triste passé où violence et attouchements semblaient faire partie du quotidien des deux gamines.
Seulement voilà, l’une des deux sœurs, Jessica, est jalouse de sa sœur Julia qui organise tout de A à Z dans cette activité clandestine des plus démoniaques. Une situation qu’elle ne supporte pas, tant bien que cette dernière compte également montrer de quoi elle est capable elle aussi : nos malheureuses victimes masculines vont morfler!
Notons pour finir la présence au casting de Joel David Moore ("butcher", "avatar", "shark 3d"…), la deuxième victime des sœurs justicières. Avec lui, l’humour s’installe de façon définitive dans le projet de P.J. Petiette.
Bien que très répétitif dans sa narration et montrant rapidement des limites (voire des failles) dans son scénario pourtant fort original à la base, "Julia x" demeure toutefois un bon petit défouloir pour qui aime le second degré et l’action à tout va. Un petit ovni aimant flirter avec divers sous-genres du cinéma fantastique (slasher, rape and revenge, torture porn…) pour notre plus grand plaisir.