Affiche française
INFESTATION | INFESTATION | 2009
Affiche originale
INFESTATION | INFESTATION | 2009
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Infestation

Infestation

Alors qu’il se trouve dans le bureau de sa patronne qui vient de le virer, Cooper entend un bruit assourdissant et sombre dans l’inconscience. A son réveil, il se retrouve dans une sorte de cocon dont il parvient à se défaire et constate que tous les employés sont endormis dans le même type de cocon et que des créatures ressemblant à des cafards géants se promènent dans l’immeuble. Cooper libère quelques personnes dont la fille de sa patronne, Sara. Le petit groupe décide de se rendre chez le père de Cooper qui possède un abri anti-atomique. Mais leur route sera semée d’embûches, d’autant que les insectes sont omniprésents et semblent avoir pris le contrôle total de la Terre…

Depuis 1999, Kyle Rankin s’essaie au cinéma via des courts-métrages principalement axés sur la comédie. Il écrit un script avec des cafards géants et le propose à des amis producteurs, qui le font lire à des membres de la société Icon, propriété de Mel Gibson. A sa grande surprise, son scénario est retenu. Après l’avoir modifié pour renforcer le côté comédie fantastique, Icon lui donne le feu vert et nanti d’un budget d’environ trois millions et demi de dollars, Kyle Rankin s’envole pour la Bulgarie avec son équipe, pour filmer ce qui deviendra Infestation, un film hommage aux Monsters Movies des années 50, tels "Des monstres attaquent la ville", "Tarantula", "La chose surgit des Ténèbres" ou encore "Le scorpion noir". Mais Kyle ne souhaitait pas tout miser sur les monstres et voulait que le public puisse aimer ses personnages, les trouver attachants, intéressants. Il s’entoure d’un petit groupe de comédiens, qu’il va placer dans un environnement hostile.

Les protagonistes du film sont donc de simples personnes comme vous et moi, qui se retrouvent d’un coup dans une drôle de situation (une invasion de cafards extraterrestres géants) et qui vont devoir s’en sortir avec leurs moyens et leurs personnalités. D’où l’aspect comédie bien mis en avant puisque certaines réactions de nos "héros malgré eux" sont totalement décalées et prêtent bien souvent à rire. En clair, Infestation est un spectacle divertissant et souvent drôle, disposant qui plus est, d’effets spéciaux franchement réussis.

En effet, à l’époque où l’image de synthèse règne en maître sur le genre, permettant des économies de latex, de faux sang et de maquettes, pour un résultat pas toujours étonnant d’ailleurs, Kyle décide lui de mixer les deux, et pour être plus précis, d’employer les CGI pour aider à animer ses créatures conçues à l’ancienne. Des créatures qui se divisent en quatre groupes distincts : les créatures terrestres, les créatures volantes, les créatures hybrides et la Reine. Certaines séquences mettant en scène les cafards de diverses catégories nous rappellent, par certains aspects, le "Starship Troopers" de Paul Verhoeven, la folie et la démesure en moins bien sûr, le budget n’étant bien évidemment pas le même (surtout qu’à la base, c’est un téléfilm).

Il n’empêche, le résultat à l’écran est plus que convaincant et les attaques de nos grosses bébêtes raviront les fans de ce type de spectacle. Les créatures mécaniques s’intègrent parfaitement bien avec les CGI et ça donne vraiment un côté réaliste, à mille lieues des requins de chez Nu Image par exemple ! On appréciera tout particulièrement la catégorie des bébêtes hybrides, croisement entre un humain et un cafard. L’animation est excellente et voir un corps d’humain duquel sort des pattes de cafards est assez jubilatoire. Infestation étant résolument grand public, point d’hémoglobine en vue, ça reste très soft niveau violence mais ce n’était pas le but recherché de toute façon. Vous pourrez mater Infestation avec votre progéniture sans aucun soucis !

L’autre point fort du film est donc son casting fort sympathique, Chris Marquette et Brooke Nevin en tête. Le premier incarne donc le drolatique Cooper, un jeune homme à l’humour bien lourd, à qui il n’arrive que des malheurs. Un looser en puissance, qui nous fera bien rigoler avec ses vannes à deux balles et son humour auprès de la gente féminine qui n’est pas piqué des hannetons. La séquence où Sara lui demande de l’analyser et où il se met à lui débiter de façon très sérieuse le dialogue qu’Hannibal Lecter fait à Clarice Sterling dans "Le Silence des Agneaux" est impayable. Evidemment, ce pseudo playboy va évoluer au fil de l’histoire et notre grand trouillard va se sentir pousser des ailes pour aller affronter les cafards dans leur nid afin de retrouver sa dulcinée vivante.
Cette dulcinée, c’est l’actrice Brooke Nevin, qui se révèle tout à fait charmante et qui n’hésite pas à remettre à sa place son nouveau Don Juan de pacotille. Le réalisateur s’amuse avec son duo fort mignon, les mettant dans des situations parfois loufoques, parfois plus terre à terre, ce qui provoque chez le spectateur une grande sympathie pour ces deux personnages. La séquence où une blonde à forte poitrine tente de jouer les divas auprès de Cooper alors que celui-ci voit que Sara les regarde est à mourir de rire, tellement notre pauvre héros se montre empoté vis à vis de cette situation et n’assure pas une cacahuète.

On aimera également retrouver l’acteur Ray Wise, célèbre chez les fans de la série télévisée "Twin Peaks", dans le rôle du père de Cooper. Un rôle en béton pour Ray, puisque l’acteur peut s’amuser à cabotiner comme un grand fou. Ancien militaire parano qui s’est bâti un bunker chez lui, le père de Cooper n’a pas une très haute estime de son fils. Encore une fois, comme dans toutes les belles histoires, les relations orageuses entre les deux protagonistes vont finir par s’embellir, ce qui nous vaudra une scène assez touchante lors du final.

Infestation réussit donc à être proche de ses personnages et à nous les faire apprécier sans omettre de se focaliser sur ses monstres géants, qui reviennent à intervalles réguliers et ne sont pas mis de côté. Si on peut relever quelques petites lenteurs parfois concernant le déroulement de l’histoire et le rythme du film, le résultat final est digne d’une bonne vieille série B d’antan, distrayante, amusante, qui ravira les fans aimant les comédies fantastiques. Il ne vous reste plus qu’à réunir vos amis, à acheter des gâteaux apéro, et à leur concocter un double-programme du samedi soir, avec, et ce n’est qu’une simple suggestion de ma part, Infestation, suivi du hautement sympathique "Dance of the Dead" du même éditeur. Soirée détente réussie à 100% !

Note
4
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Stéphane Erbisti